Mer 15 Fév - 20:51
POST MJ : LES SOUTERRAINS
L'Être se prostre, sur la défensive ; tandis que vous lui annoncez vos noms dont il n'a, au fond, que faire. Planent encore quelques interminables secondes durant lesquelles la chose ne fait rien de plus que vous regarder, tour à tour, avec une insistance particulière sur toi, Jessamy. Gémissant, marmonnant comme s'il ne trouvait pas les mots pour vous répondre, comme s'il ne se souvenait pas de la réponse à cette question pourtant si simple que tu lui as posé, il s'écrase contre le mur, comme pour s'éloigner de vous. C'est ta question, peut-être, Jessamy, qui l'a mis dans cet état... ? Car il doit bien avoir compris que tu lui avais renvoyé la sienne, dans le peu de conscience qui lui reste. Mais dans ce cerveau ravagé par le Temps, son nom ainsi que tout ses souvenirs ne sont plus qu'une épaisse mélasse incohérente et douloureuse.
Il semble pendant un moment si calme que le temps lui-même se suspend dans cette étroite cage. Cela fait si longtemps qu'il n'avait pas été confronté à son ancienne identité. Perplexe, visiblement perdu, le Reclus continue de marmonner, et les plus fines oreilles remarqueront que ce sont les mêmes murmures, le même disque qui tourne en boucle à travers sa voix ignoble. Les mêmes mots, les mêmes réflexions, les mêmes pensées qu'il explore sans cesse dans son esprit en ruines. La même Obsession.
Remarquez comme il ne veut pas vous le montrer... Son autre bras, celui qui ne se termine pas par une faux. Remarquez, maintenant qu'il vous en laisse le temps, l'étonnante lueur bleutée qui se dégage de son bras gauche boursouflé...
Tout occupées que vous étiez à contempler le Reclus, à vous assurer qu'il ne vous sauterait pas dessus, vous avez cependant commis une grave erreur.
Eh bien ! Le sergent Stolos, votre vaillant commandant. Vous en aviez oublié son existence, mais il était lui aussi rentré avec vous. Mais dans ces ténèbres, perchés entre fascination et peur, vous aviez baissé votre garde. Stolos est sorti de votre champ de vision, et si vous êtes capables de détacher vos yeux de l'abominable résident de cette cage, vous pourrez percevoir la silhouette de votre sergent dehors,
Et entendez sa voix s'abattre comme un couperet sur votre gorge,
Désolé et merci.
Tandis qu'il tire la lourde porte, suspendue à ses faibles gongs. Celle-ci, grinçant comme si elle était sur le point de céder pour de bon, arrache de lourds râles à la créature, pour laquelle ce bruit et ces lumières sont un stressant trop-plein de stimulis. Le Reclus commence à vibrer, laissant craquer os et chair, vous l'entendez crier d'une voix stridente, frappant et déchirant frénétiquement de sa faux le métal du sol. Il semble que c'est à toi, que le Reclus s'adresse, Jessamy ; peut-être parce que tu es la première à avoir prise la parole, peut-être parce que tu as touché son restant d'Humanité en lui posant une simple question, ou peut-être parce qu'il te trouve menaçante ? C'est en tout cas sur toi qu'il crie le plus, c'est dans tes tympans qu'il est en train de vider l'air rance stagnant dans ses poumons.
Stolos, avec peine, est en train de refermer derrière vous cette grande porte et de vous enfermer avec cette malheureuse compagnie. Il vous jette sa lanterne, un vicieux cadeau d'Adieu, dont la lumière vient brûler les rétines de la pauvre créature ; aveuglée et paniquée, et ayant, dans sa misère, oubliée qu'elle pouvait échapper à cette lumière en tournant la tête, elle s'agite d'autant plus et continue de te crier dessus, Jessamy.
Tandis qu'il poursuit la fermeture de la porte, Stolos ne peut s'empêcher de vous donner un indice sur la vraie nature de sa mission.
Grand est le Mandebrume.
Le sergent Stolos n'a jamais été de votre côté.
- Résumé:
- - Stolos semble vous avoir trahi ! Ses intentions n'importent pas pour l'instant, vous devez d'abord survivre...
- Stolos a presque fini de fermer la porte. Le grincement exaspère le Reclus, tout comme la lanterne que ce salopard a jeté dans la cellule, braquée sur les yeux de la pauvre chose.
- Jessamy semble avoir capté le gros de l'attention du Reclus.
- Bonne chance pour vous sortir d'ici.