- Situation initiale - Le murmure sous les racines
- Parmi les nombreux récits d'horreurs qui circulent autour des Terres Brûlées, il en est un qui glace le sang même des plus aguerris. Le bois des Ours, à l'est des Terres Brûlées, est un endroit que l'on évite, un lieu où l'air semble vibrer d'une menace sourde, palpable, et où les arbres chuchotent des promesses de malédictions anciennes. Depuis peu, cependant, ce bois autrefois silencieux semble éveillé d'un nouveau mal, un fléau rampant qui ronge ses racines. Les villageois andorians qui s’aventurent trop près rapportent des échos étranges, des chants nasillards, à peine audibles, provenant des profondeurs de la terre. Des enfants parlent de silhouettes au visage creux, semblables à des citrouilles, qui les observent depuis les ombres.
La source de cette terreur est un puissant gobelin du nom de Gromgal, surnommé "le Faucheur des Vignes". Depuis des décennies, il a creusé un immense réseau de tunnels sous le bois, y installant un véritable royaume souterrain. Mais Gromgal ne se contente pas de vivre en reclus dans l’obscurité. Il a usé de pouvoirs obscurs pour invoquer des élémentaires végétaux, des créatures imprégnées de la force des plantes locales, qu'il a sculptées à son image tordue. Ces entités, des êtres de terre et de végétation pourrie, prennent la forme de citrouilles géantes aux visages grotesques et au regard vide. Elles patrouillent désormais le bois, agissant comme les sentinelles de Gromgal.
Leurs pieds mous font craquer les branches et leurs corps robustes de citrouilles sont plus forts qu’ils ne le paraissent. Ces élémentaires citrouilles ne sont pas seulement des gardiens, ils semblent animés d’un instinct plus sombre, comme si chaque coup porté à un intrus nourrissait la terre empoisonnée qui les entoure. Depuis que les premiers d’entre eux ont émergé, la végétation autrefois rare du bois des Ours s’est mise à croître à une vitesse anormale. Ce qui était autrefois un lieu de passage est devenu un labyrinthe de ronces épaisses et de mauvaises herbes, prêtes à étouffer quiconque ose s’y aventurer.
Les rares Andorians qui ont tenté de défier ce gobelin sont soit morts, soit revenus complètement déments, incapables de formuler des phrases cohérentes. Tous racontent la même chose : "La terre respire... elle a faim...". Gromgal, quant à lui, n'a qu'une ambition : s'emparer des énergies des Terres Brûlées et étendre son règne au-delà du bois. Son armée de citrouilles végétales, chacune plus monstrueuse que la précédente, menace déjà la Citadelle Immaculée. Et tandis que les jours raccourcissent, la Mort-Brume approche, et avec elle, la force des élémentaires de Gromgal se renforce...
- Situation finale - Si le mal est stoppé...
- Imaginons que Gromgal soit défait. Que ses élémentaires citrouilles, après avoir semé la terreur dans la région, soient finalement réduits en cendres par un groupe d’aventuriers assez courageux (ou assez fous) pour se dresser contre lui. La victoire, si elle advient, sera amère. Car si Gromgal disparaît, il n'emportera pas avec lui le mal qu'il a libéré dans la terre.
Le sol du bois des Ours, désormais saturé par les pouvoirs abjects de Gromgal, restera empoisonné. Les plantes qui ont proliféré durant son règne continueront de croître, mais cette fois sans le contrôle des élémentaires. Elles deviendront sauvages, imprévisibles. Certains disent que la forêt elle-même s’animerait, qu'elle chercherait à se défendre de toute intrusion. Les ronces et les mauvaises herbes continueront d'étouffer les vestiges de la civilisation, et il faudra une intervention massive des habitants d'Andoria pour tenter de purifier ces terres.
Toutefois, il y aurait aussi des bénéfices inattendus. Les énergies élémentaires que Gromgal manipulait pourraient être redistribuées dans la région, éveillant d'autres forces dormantes. Des anciens lieux de pouvoir, oubliés sous la corruption, pourraient voir le jour. La flore, bien qu'empoisonnée, pourrait être utilisée par les alchimistes d'Andoria, capables de transformer cette végétation toxique en nouvelles potions puissantes, des remèdes ou des poisons d'une rare efficacité. D'autres élémentaires, peut-être plus bienveillants, pourraient également émerger de la terre purifiée.
Mais le véritable danger réside dans ce qui n'est pas encore connu. La magie des Terres Brûlées est ancienne et capricieuse. En anéantissant Gromgal, on pourrait déclencher des événements plus dangereux encore, réveillant des forces qui devraient rester enterrées. L’extinction des élémentaires citrouilles ne serait alors que le début d’un nouveau cauchemar, plus sournois et plus dévastateur, un mal qui se cache peut-être sous chaque pierre, chaque racine du bois des Ours...
Le silence revenu après la chute du gobelin pourrait, en fin de compte, ne pas être synonyme de paix.
- Date
- Autour de la Mort-Brume 1901