Jeu 27 Oct 2022 - 17:44
À travers la jungle de Lapis, sources de délicates fragrances entremêlées, se tient la Princesse Neela, adossée à un arbre. Aux yeux des créatures sauvages, elle se distingue de la nature et l’inonde des reflets de lumière provoqués par ses parures. Aux yeux de son garde du corps, Argas, elle est une rose fragile qui doit être protégée et ne doit aucunement perdre de son éclat.
« Tout va bien, Princesse ? Faisons une pause. Nous marchons depuis un moment, déjà. N’allez pas vous surmener. » Demande t-il, soucieux. « Vous m'écouterez, la prochaine fois, et prendrez un cheval quand nous partirons en voyage. »
La Demoiselle venait de s’arrêter, haletante, profitant d’un instant pour réellement contempler la faune et la flore. Elle offre un sourire à son protecteur, avant de se décoller de son support.
« Ça va. Ne va pas croire que je suis en sucre, Argas, je vais me vexer. » Répliqua Neela, reprenant sa route.
Sans surprise, le garde du corps suivit le pas, faisant avancer avec lui la bête de somme chargée de porter les affaires comme les armes de Neela et quelques provisions. Se tenant aux aguets, les sens en constante concentration, le soldat surveille chaque danger potentiel et balaye du regard l’ensemble du décor forestier. Il dégage, plus que de la droiture, une pleine rigueur et ne prend pas son rôle à la légère. Quels que soient les évènements à venir à venir, il se tenait prêt. Sa main droite sur le manche de sa lame, endormie dans son fourreau, peut en témoigner.
« Dis-moi, Argas, tu ne rêves pas plus grand ? » Demanda la Princesse, d’un ton moins léger que d’habitude.
Elle aurait pu voir la moue du jeune homme en armure si elle s’était retournée.
« Précisez votre pensée, Mademoiselle. » Réplique t-il, du même ton calme et respectueux qu’il semble garder en permanence.
Cette fois-ci, c’est au tour de Neela de faire la moue, avant de souffler volontairement plus fort que nécessaire. Elle se tourne un instant, mais pas entièrement afin de pouvoir poursuivre sa route.
« Tu sais... La liberté. Cette sensation d’occuper la juste place au juste moment, la sensation de vivre plus fort, de se sentir… Entier. Vivant. » Poursuit-elle. « Je sais que je t’ennuie avec mes affaires. Pauvre Princesse qui se plaint du caviar qu’elle déguste dans sa cuillère d’argent. Que la vie est dure. »
Le garde ne laissa aucun silence s’installer.
« Ce n’est pas ce que je me dis, Princesse. » Avoue t’il.
La protégée ne répond pas de suite, enjambant un tronc d'arbre et esquivant les quelques branches envahissant le chemin. Elle est vêtue d'une robe colorée moulante, pas trop longue, mais pas vraiment courte non plus. Sa couronne est posée fièrement sur sa tête, et de nombreux bijoux et fioritures complètent sa tenue. Cette dernière n'est manifestement pas adaptée à une excursion dans la jungle. Heureusement pour elle que les deux compères ne s'éloignent pas du chemin.
« Tu es payé pour me protéger. Ta seule présente me rappelle constamment la prison dans laquelle je me trouve. Mon devoir. » Poursuit Neela. « Le pire, c’est qu’elle me rappelle aussi à quel point je suis hypocrite de me plaindre, alors que rien ne m’empêche de prendre mes affaires et de m’en aller à tout jamais, loin des conséquences de la couronne, loin de cette incessante guerre du trône, loin de ces responsabilités qui me rendent folle. »
Il ne répond pas. Probablement parce qu’il s’agissait, selon lui, d’une question rhétorique. La jeune femme se frappe les joues doucement à l’aide de ses paumes, comme pour se forcer à changer d’humeur. La punition d’avoir, encore une fois, sombré dans ses ruminations qui attisent son mal-être. Elle se retourne quelques secondes.
« Que ce soit ton travail ou non, je suis contente que tu sois à mes côtés, Argas. » Avoue t-elle.
L’homme n’aura pas eu le temps d’apercevoir les joues rosées de la Princesse. Il venait de faire basculer son attention sur un arbre, plus particulièrement sur l’une des branches feuillus qui composent son chapeau végétal. Il sort légèrement son épée du fourreau, comme pour se préparer à la pire des rencontres.
« Princesse, arrêtez-vous. » Demande t-il dans un mélange de politesse et d’ordre
De sa main gauche, il tire sèchement les rênes, histoire d’arrêter la progression de la bête de somme. Quelque chose se tenait dans l’arbre. Pas un écureuil ou un mignon petit poodie. Quelque chose d’autrement plus imposant...
« Tout va bien, Princesse ? Faisons une pause. Nous marchons depuis un moment, déjà. N’allez pas vous surmener. » Demande t-il, soucieux. « Vous m'écouterez, la prochaine fois, et prendrez un cheval quand nous partirons en voyage. »
La Demoiselle venait de s’arrêter, haletante, profitant d’un instant pour réellement contempler la faune et la flore. Elle offre un sourire à son protecteur, avant de se décoller de son support.
« Ça va. Ne va pas croire que je suis en sucre, Argas, je vais me vexer. » Répliqua Neela, reprenant sa route.
Sans surprise, le garde du corps suivit le pas, faisant avancer avec lui la bête de somme chargée de porter les affaires comme les armes de Neela et quelques provisions. Se tenant aux aguets, les sens en constante concentration, le soldat surveille chaque danger potentiel et balaye du regard l’ensemble du décor forestier. Il dégage, plus que de la droiture, une pleine rigueur et ne prend pas son rôle à la légère. Quels que soient les évènements à venir à venir, il se tenait prêt. Sa main droite sur le manche de sa lame, endormie dans son fourreau, peut en témoigner.
« Dis-moi, Argas, tu ne rêves pas plus grand ? » Demanda la Princesse, d’un ton moins léger que d’habitude.
Elle aurait pu voir la moue du jeune homme en armure si elle s’était retournée.
« Précisez votre pensée, Mademoiselle. » Réplique t-il, du même ton calme et respectueux qu’il semble garder en permanence.
Cette fois-ci, c’est au tour de Neela de faire la moue, avant de souffler volontairement plus fort que nécessaire. Elle se tourne un instant, mais pas entièrement afin de pouvoir poursuivre sa route.
« Tu sais... La liberté. Cette sensation d’occuper la juste place au juste moment, la sensation de vivre plus fort, de se sentir… Entier. Vivant. » Poursuit-elle. « Je sais que je t’ennuie avec mes affaires. Pauvre Princesse qui se plaint du caviar qu’elle déguste dans sa cuillère d’argent. Que la vie est dure. »
Le garde ne laissa aucun silence s’installer.
« Ce n’est pas ce que je me dis, Princesse. » Avoue t’il.
La protégée ne répond pas de suite, enjambant un tronc d'arbre et esquivant les quelques branches envahissant le chemin. Elle est vêtue d'une robe colorée moulante, pas trop longue, mais pas vraiment courte non plus. Sa couronne est posée fièrement sur sa tête, et de nombreux bijoux et fioritures complètent sa tenue. Cette dernière n'est manifestement pas adaptée à une excursion dans la jungle. Heureusement pour elle que les deux compères ne s'éloignent pas du chemin.
« Tu es payé pour me protéger. Ta seule présente me rappelle constamment la prison dans laquelle je me trouve. Mon devoir. » Poursuit Neela. « Le pire, c’est qu’elle me rappelle aussi à quel point je suis hypocrite de me plaindre, alors que rien ne m’empêche de prendre mes affaires et de m’en aller à tout jamais, loin des conséquences de la couronne, loin de cette incessante guerre du trône, loin de ces responsabilités qui me rendent folle. »
Il ne répond pas. Probablement parce qu’il s’agissait, selon lui, d’une question rhétorique. La jeune femme se frappe les joues doucement à l’aide de ses paumes, comme pour se forcer à changer d’humeur. La punition d’avoir, encore une fois, sombré dans ses ruminations qui attisent son mal-être. Elle se retourne quelques secondes.
« Que ce soit ton travail ou non, je suis contente que tu sois à mes côtés, Argas. » Avoue t-elle.
L’homme n’aura pas eu le temps d’apercevoir les joues rosées de la Princesse. Il venait de faire basculer son attention sur un arbre, plus particulièrement sur l’une des branches feuillus qui composent son chapeau végétal. Il sort légèrement son épée du fourreau, comme pour se préparer à la pire des rencontres.
« Princesse, arrêtez-vous. » Demande t-il dans un mélange de politesse et d’ordre
De sa main gauche, il tire sèchement les rênes, histoire d’arrêter la progression de la bête de somme. Quelque chose se tenait dans l’arbre. Pas un écureuil ou un mignon petit poodie. Quelque chose d’autrement plus imposant...