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Aramila et son marché aux bestiaux

Aramila et son marché aux bestiaux Brandw10
Dim 20 Oct - 10:51
 Aramila et son marché aux bestiaux.



Ce jour-là, une certaine agitation régnait au sein du clan et beaucoup s'affairaient à préparer le départ pour Aramila. Il ne fallait pas rater le plus gros marché aux bestiaux de l'année. Le clan Miraez ou plus exactement Aziz et Muza, Akhesh et quelques autres avaient sélectionné les meilleures bêtes afin de les vendre. Ce n'était pas moins qu'une vingtaine de chameaux et une dizaine de chevaux triés sur le volet. Cheminer à travers les dunes ne serait pas simple, le Strigoi le savait pour en avoir déjà fait l'expérience. Selon Aziz, ce petit voyage serait une promenade de santé.

Le lendemain, au cœur des dunes de sables, la caravane se frayait un chemin à travers le désert aride. Hommes, chameaux et chevaux avançaient, luttant contre la chaleur écrasante du soleil. Les rayons ardents de l'astre brûlant baignaient le paysage d'une lumière dorée, faisait scintiller les grains de sable tels des joyaux éparpillés. Certains hommes, dont Akhesh veillaient sur les bêtes, leurs regards scrutant l'horizon, cherchant le moindre signe de danger.

Chaque soir, la caravane s'arrêtait pour bivouaquer. Les hommes allumaient des feux et les femmes préparaient les repas, partageant des rires et des histoires pour chasser la solitude du désert. Lorsque la nuit étendait son manteau étoilé, le Strigoi et d'autres montaient la garde, leurs silhouettes se découpant dans le ciel sombre. Ils surveillaient les bêtes afin qu'elles ne s'éloignent pas ou ne soient menacées par des prédateurs nocturnes. Malgré la fatigue et la rudesse du voyage, l'esprit de camaraderie et de solidarité régnait au sein de la caravane. Chacun savait qu'il pouvait compter sur son voisin pour surmonter les épreuves. Le convoi avançait en direction d'Aramila à travers les étendues désolées.

Après trois jours et trois nuits à traverser les étendues infinies du désert, la caravane des marchands atteignait enfin Aramila où se tenait le marché aux bestiaux. Les hommes fatigués par le voyage contemplaient avec soulagement les palmiers qui se dessinaient à l'horizon, tels des mirages surgis des sables brûlants. Akhesk était l'un des premiers à bondir de sa monture. Sa carrure, son teint sombre et ses yeux clairs ne manquaient pas d'attirer quelques regards. Sa priorité était de s'occuper des animaux et ensuite de trouver de quoi se nourrir. Avec Muza et quatre autres, ils formaient un groupe efficace pour s'occuper des bêtes. D'autres dressaient les tentes et préparaient le campement. Notre petit groupe se consacrait entièrement aux chevaux et aux chameaux, malgré leur fatigue. Il leur fallut plusieurs heures pour mener les animaux à l'enclos, les abreuver, les nourrir et les brosser. Chaque bête devait être vue sous son meilleur jour afin d'être vendue à un bon prix. Muza possédait une patience et une douceur qui apaisaient les animaux les plus rétifs. Pas à dire, il savait y faire.

Aziz comme les autres, aidait, mais surveillait aussi ses hommes d'un œil attentif. Il s'assurait que chacun accomplissait sa tâche avec rigueur et efficacité. Après tout, la réussite d'une telle expédition dépendait de la cohésion du groupe et de la bonne santé des animaux. Une fois les bêtes installées et le camp dressé, les marchands pouvaient enfin se reposer. Allongés sur des tapis moelleux à l'ombre des tentes, ils écoutaient les histoires des anciens, qui leur racontaient les légendes du désert et les aventures de leurs jeunes années.

Dès l'aube, le marché battait son plein tel un essaim bourdonnant. Les marchands espéraient pouvoir vendre leurs bêtes à bon prix. Les tentes multicolores s'élevaient comme des champignons, formant un arc-en-ciel éclatant au cœur de la cité. Les cris des vendeurs se mêlaient aux hennissements des chevaux, aux mugissements des bœufs et aux bêlements des moutons, créant une symphonie cacophonique et pourtant envoûtante. L'air était saturé d'une myriade d'odeur. Le cuir des selles, le foin frais, la sueur des animaux, les épices dont les nomades parfumaient leurs mets et le parfum âcre du fumier. Les sens étaient en éveil, submergés par cette joyeuse ambiance.
Se tenant en retrait de ce gai brouhaha, Akhesh s'assurait que les bêtes ne manquaient de rien. Muza et  Aziz s'occupaient des ventes et des négociations et quand trop de monde se pressait à l'enclos, il appelait le Strigoi en renfort.


Codage par Libella sur Graphiorum
Lun 21 Oct - 22:14



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden


Le vieil archevêque semblait davantage contempler les cernes menaçantes qui pesaient sous son regard fatigué que ses joues sur lesquelles il appliquait son coupe-chou. Il manqua de creuser une sévère et douloureuse entaille, qu’il préempta in extremis, laissant un léger sillon de sang sur le côté droit de son visage. La douleur, vive, soudaine, lui arracha une plainte rauque et un juron d’infortune. Fort heureusement, cela avait eu le don de l’enhardir, de le réveiller. Et puis le sang coagula incontinent, laissant une trace sombre et discrète qui maculait dorénavant son faciès rajeuni. Il nettoya autant qu’il pût pour ne laisser aucun indice sur cette fausse scène de crime, épongeant autant la pilosité perdue que les tâches de sang et finit de revêtir une tenue ample, sombre, qui ne trahissait en rien son statut d’archevêque. Il espérait, en ce jour chaud et ensoleillé, se frayer un chemin en toute discrétion, dût-il essuyer des regards méfiants ; mais nul doute qu’il saurait leurrer les inconnus qui approcheraient trop près et qui ne reconnaîtraient pas la figure paternelle d’Aramila. Un air de déjà vu qui ne laisserai derrière lui que désarroi et confusion tout au plus.

Alors il quitta ses appartements et prit le chemin du marché aux bestiaux, prenant bientôt part à un bain de foule où il était errant parmi les errants, citoyens parmi les citoyens, son cœur battant à l’unisson avec ceux de son peuple, sentant à plein poumons l’air chaleureux d’Aramila comme les tensions palpable entre deux citadins qui se bousculaient de façon inopportunes, appréciant par moments tant les senteurs d’équidés que les effluves des camélidés qui embaumaient l’allée. Curieusement, ces odeurs, sur l’instant, étaient hautement préférables à la puanteur de la sueur humaine mais, se rappela-t-il, elles n’égalaient en rien les exquis parfums que pouvait diffuser le Grand Camérier, son raffinement n’ayant aucun égal jusqu’à présent.

Le regard de Sylas s’arrêta sur une rangée de bêtes. Celles-ci attendaient patiemment, nullement perturbées par l’attroupement grégaire qui s’agglutinait devant eux, des prospects bien peu attentionnés, négociants mêlés à des curieux qui voulaient approcher les animaux de prêt.

Sylas approcha ce qui ressemblait à un chameau qui semblait n’attirer aucune convoitise. Et pour cause : ironiquement, le mammifère à deux bosses présentait, au même titre que le quadragénaire, une cicatrice le long du pectoral.

« Que t’est-il arrivé, mon brave ? » demanda-t-il en massant l’animal sans crainte de représailles aucune.
Hier à 9:16
Aramila et son marché aux bestiaux



Akhesh était dans son élément parmi ces compagnons à quatre pattes. Qui pouvait penser qu'il y a quelque temps cet homme vivait dans l'opulence et côtoyait les plus grands de ce monde ? Personne sans doute. Ici, il était, comme tous les autres, un simple marchand.
Alors qu'il remplissait des baquets d'eau et s'aspergeait le visage pour se rafraichir, une voix attirait son attention. Un homme était campé près d'une des bêtes et s'interrogeait tout haut sur une cicatrice que l'animal portait au côté. Jusqu'à présent, personne ne s'était intéressé à ce chameau.
Le Strigoi observait l'individu d'âge mûr. Il y avait dans son attitude une certaine mélancolie qui semblait incompatible avec son apparence austère. Une chose était certaine, ce n'était pas un marchand venu négocier. Akhesh slalomait entre les bêtes, veillant à rester à l'ombre des tentures du stand voisin et répondait à l'interrogation de l'homme en arrivant à sa hauteur. Quelques gouttes d'eau perlaient encore sur sa peau d'ébène.

" C'est une vieille blessure. Un accident lors d'une tempête. Il a été séparé du groupe et a dû se débrouiller seul. Il s'en est bien remis, grâce aux douze. "  

Ses yeux bleus croisaient ceux de l'ecclésiastique, avant qu'il ne jette un coup d'œil sur Aziz et Muza qui étaient en pleine négociation. Il prenait donc les choses en main avec ce potentiel client.

" Si vous cherchez une monture, sachez que nous avons de bons chevaux et des chameaux issus d'excellentes lignées. L'élevage Miraez est connu de tous et est de loin le meilleur de la région. "  

Il dévoilait une denture parfaite, esquissant un petit sourire courtois. Chacun de ses mouvements étaient fluides et élégants, bien loin de ceux des rustres qu'on pouvait trouver dans cette contrée. Un silence s'installait entre eux, brisé seulement par le souffle régulier des animaux. Le strigoi se demandait quelle pouvait être la fonction de cet homme : tavernier, notable, caravanier, boulanger. Il y avait tant de possibilités.

" Les chameaux sont des créatures remarquables. Ils sont très résistants et peuvent traverser des kilomètres dans le désert sans une goutte d'eau. "  

Il flattait l'encolure de la bête, ses doigts s'enfonçant dans les poils épais de l'animal, vantant ses mérites.

" Celui-ci, avec sa cicatrice, a prouvé sa valeur. Il est plus fort que jamais. Ce n'est pas un simple animal de bât. Il a une mémoire prodigieuse. Il se souvient des sources d'eau les plus reculées, des chemins les plus sûrs à travers les dunes. Et puis regardez ses yeux, ils brillent d'une intelligence que peu d'animaux possèdent. Il comprend les nuances de la voix, ressent les émotions. C'est un compagnon idéal. De plus, il appartient à une race très prisée pour sa résistance et sa beauté. Mais ils sont de moins en moins nombreux. Posséder un tel animal, c'est un peu comme posséder un trésor. "  

Akhesh connaissait bien son sujet et agissait avec une habilité déconcertante.

" Pourquoi ne pas vous en offrir un ? Il vous serait d'une grande utilité . Il vous permettrait de transporter vos affaires, de vous déplacer plus rapidement, et il serait toujours là pour vous, fidèle comme un chien. "  

Il baissait la voix et ajoutait....

" Les anciens de notre clan affirment qu'il a un aspect spirituel. Il est considéré comme un symbole de patience et de sagesse. Il pourrait, selon eux, accompagner quiconque dans une quête spirituelle. "  


Codage par Libella sur Graphiorum
Hier à 19:52



Aramila et son marché aux bestiaux

Akhesh Ménusa — Sylas Edralden


« Lugrilen veille sur vous. » ponctua Sylas en réponse à l’homme à la peau d’ébène, alors qu’il plongeait son regard dans le sien. Son interlocuteur dégageait une présence hors du commun et celle-ci n’était pas seulement dû à ses traits atypiques. le bleu de ses yeux contrastait avec son teint sombre et le soin qu’il avait porté tant à sa coiffe qu’à sa pilosité
contrastait avec son accoutrement de colporteur.

Écoutant les commentaires de l’inconnu, Sylas continuait de contempler la bête, qu’il finit par flatter l’encolure de la bête, après que son vendeur en eut fait de même.

« Vous me vendez parfaitement bien ce compagnon, au point que je ne sois pas sûr d’être un camarade à la hauteur pour celui-ci. Et je me surprends à vous avouer que, si j’en crois vos dires, il rentre parfaitement dans mes critères de sélection ; si bien qu’il me serait inutile d’inspecter les autres. Et puis, acheter un chameau n’est pas une mince affaire. Je ne souhaiterais pas en faire un animal déçu… »

Il planta son regard dans celui de l’individu.

« Je suis en quête d’une besogne assez personnelle qui m’attend aux pyramides de Saleek. Y aller à dos de chameau m’assurerait une relative autonomie. Je pourrais me joindre à un convoi lors de traversées difficiles et m’arrêter de mon propre chef à des campements ou à des oasis pour nous reposer à notre gré. Avant que nous ne convenions d’un prix, m’autoriseriez-vous à le monter et à m’accompagner en dehors de la ville ? Croyez bien que ce ne sera pas du temps perdu, si cette brave bête est telle que vous me l’avez décrite. »

Il jaugea ensuite le camélidé afin de percevoir une réaction potentielle ; un signe d’intelligence auquel il serait réceptif.

« Pour commencer, que pouvez-vous me conseiller pour prendre soin de lui si je décide d’en faire ma monture ? »