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Mes fréres vivent à travers moi

Mes fréres vivent à travers moi Brandw10
Dim 13 Oct - 15:59

Shanon

Opale / vagabond

23 ans / 15 Fanthret 1878
Mutant Amélioré / Masculin
Opale
Bisexuel / il, elle
espion, révolutionnaire
Feat j’ai tout fait moi-même :D

Description



Mes fréres vivent à travers moi 16dj2uMes fréres vivent à travers moi Ra7cat

Une peau noire aux reflets violacés. D’écailles et de plumes, on pourrait sans doute me résumer ainsi. J’ai une seule corne sur mon crâne, du côté droit, corne que je lime aussi régulièrement que possible, parfois trop au point de m’en faire saigner. Mon corps fait étalage de bien des cicatrices, mais la plupart passent inaperçus à cause de ma teinte, sauf celle de mon torse, un de ces témoignages du scientifique fou m’ayant charcuté. J’ai des écailles de reptile à des endroits improbables et je n’ai pas de tétons. Sur mon visage, les écailles sont en dessous de mon œil gauche, s’étendant sur ma joue. J’en ai au-dessus des avant-bras, sur le pectoral gauche, sous celui de droite, vers le bas du ventre côté gauche, sur le dessus de la jambe droite, sous le genou gauche, dans le dos, derrière les mollets et à quelques autres endroits disparates par groupe de deux ou quatre petites écailles, moins visible que ces grands groupes. J’ai la queue d’un Nora’Sinh bien que mes plumes au bout soient blanches.

J’ai des plumes blanches aussi sur les épaules et dans les cheveux, j’essaye d’enlever ces derniers au fur et à mesure qu’elle pousse sur les mèches de ma longue et soyeuse crinière, mais cela reste limité et il n’est pas rare que je laisse une emprunte par un plumet pur trainant au sol. J’ai les oreilles pointues aussi, le nez fin, le fond de mes yeux est noir et j’ai les iris rouges, une partie chat tout comme mes griffes ornant mes mains et pieds à la place d’ongles. J’ai aussi des coussinets noirs et les dents pointues, surtout les canines, les lèvres blanches. J’ai le nez fin, les sourcils ténus, je suis svelte, mais musclé, je suis plus taillé pour l’agilité, léger malgré ceux que je suis.

Mon squelette est recouvert de métal, ma colonne vertébrale est ce qui a été le plus renforcé, cela se voit dans mon dos de part que tout son long visible par des carrés de métal dépassant de la peau, la suivant de ma queue à ma tête. La plupart de mes améliorations sont interne, là où mes entrailles témoignent d’autre folie pour devenir une meilleure arme, car c’est ce que ce fou voulait, une arme. J’ai un deuxième cœur du côté droit, un rein mécanique pour être capable de filtrer mon sang quand l’autre ne m’appartient même pas vraiment… Un foie amélioré aussi sans être complètement mécanique non plus. Je n’ai pas le détail, certaines choses sont floues en moi, si bien que parfois, je viens à douter d’être moi au sens où la plupart l’entendent.

J’ai des boucles d’oreilles métalliques à l’oreille gauche, souvenir de quelqu’un, un autre, de plus. Avant j’avais un numéro en haut du torse du côté droit, mais il a laissé place à un énorme tatouage blanc le jour où j’ai appris la liberté. J’ai un autre tatouage, simple anneau tout aussi clair sur le haut du bras gauche. Je passe la majeure partie de ma vie publique masquée, j’ai deux identités principales, mais je me déguise aussi souvent autrement. À une époque, j’avais une pierre pour changer d’apparence, c’était plus simple, je l’ai perdu, mais j’aimerais faire l’acquisition d’un équivalent dans le futur. Pour le principal, j’ai tendance pour m’habiller à entourer le bout de ma queue de lanières de cuirs pour y serrer les plumes et à entourer ma queue sois autour d’une jambe ou autour de ma taille donc à la dissimulé sous mes vêtements… Bien qu’en privé, j’aime la laissé vagabonder, c’est aussi plus simple quand je suis en mission, ça me permet un meilleur équilibre que beaucoup, m’en servant comme balancier. En dehors de ma queue, des pieds à la tête, je mesure 1m92 et malgré ma nature de mutant, je fais jeune.


J’ai une jolie voix, capable de prendre diverse intonation. Je suis plutôt habile avec les armes, surtout tranchantes, surtout les dague et les couteaux de lancer, étant ambidextre, j’en exploite toutes les capacités. Je suis capable de ronronner, ceux qui est fort gênants, mais peu ont déjà pu assister à ce fait. Les endroits secs sont assez mauvais pour moi, aimant particulièrement les endroits chaud et humide quand il ne s’agit pas carrément du besoin de s’immerger complètement. L’exposition directe au soleil ne me réussit pas non plus.

Je suis une personnalité complexe, parfois à la limite de la folie, sachant être un parfait comédien tout en évoluant dans le monde de l’ombre en faisant couler le sang. Mes amis voient mon côté emmerdeur, parfois joueur, torturé aussi, compatissant et aimable quand mes ennemis voient ce côté froid et cruel, n’hésitant pas à faire ce qu’il faut. J’aime l’art et la nourriture en parallèle. Je sais jouer du violon, de la harpe et du piano, je chante magnifiquement bien et j’ai un pas de danse élégant. Je préfère la viande cru ou quasi cru que cuit, tout les bienfait de la mer mais je déteste le citron et la betterave notamment. J’aime les chats et les coins humide et chaud. Je sais aussi être manipulateur et calculateur.

Je fais surtout de l’espionnage, bien que parfois ça tient plus du détective que de l’espionnage surtout quand il s’agit de vérifier l’infidélité d’une personne envers une autre. Parfois, je dois me défendre quand ça tourne mal, mais je garde ce que l’on m’a appris dans ce domaine pour moi-même.

Habiletés et pouvoirs



Capacité

les +:
(yeux félins) vision nocturne
Ossature renforcée (comptant comme exosquelette)
Ambidextre
Les - :
Facilement éblouie
Sensible à la lumière
Plus facilement soumis à la déshydratation (préfère donc naturellement les endroits humides que sec)
Ses plumes ont tendance a se gorgé d’eau donc il moins habile dans l’eau même.
De par la nature de son sang, il a tendance à guérir moins vite que la normale de blessures.
À Soif de sang
À des crises se traduisant par une forte migraine lui faisant pleurer des larmes de sang puis une douleur lui traversant tout le corps qui peuvent durer autant quelques minutes que plusieurs heures selon l’intensité. Il a deux types de médicament, l’un essentiellement à base d’herbe médicinale pour calmer les crises et le soulager. L’autre plus chère qui l’oblige à se réapprovisionner à Epistoli ou via des marchands ambulants de cette provenance de tant en tant lui permet d’éviter la plupart des crises et réduisant les plus fortes a de simples migraines lambda gérables. Mais ces derniers étant plus chers, il ne les prend qu’avant ses missions, ajustant la quantité aux temps qu’il a besoin (normalement un cachet entier dure une vingtaine d’heures, mais il prend rarement un entier afin d’économiser)
Il entend parfois des voix dans sa tête, quand cela arrive, il a du mal à rester parfaitement concentré et rationnel.
Il a l’estomac fragile dans le sens où il a du mal à s’alimenter d’aliment normal, étant régulièrement pris de nausée. C’est assez déplaisant surtout qu’il est de nature gourmande. Si bien que quand il est obligé de prendre un repas rapide, il préférera tous ceux qui est sous forme de soupe ou de grain fin, qu’il digère mieux.

Armes


Couteaux de lancers
2 dagues
Piques de métal de la taille d’aiguille de couture

Biographie



en 1646 eut lieu la création du Magistère, certain en firent partie, d’autre non. Le docteur Jonas Vash Gresley voulut en faire partie, héritier d’une immense fortune, il pensait son génie absolu et digne d’être loué, après tout, est ce qu’il aurait pu en être autrement ? Mais ce n’est pas lui que le Magistère choisi, mais son jeune frère qui avait renié son nom, il s’appelait Archibald… Jonas n’a jamais pu digérer ce fait, gardant à l’œil ce fameux magistère sans savoir ceux qui s’y passait réellement, jaloux. Il se rapprocha des Reddington et des Von Arendt, afin d’avoir plus de soutien, plus de pouvoir, au début, ses recherches étaient utiles, assez pour être engagé par l’une ou l’autre famille… Mais leur intérêt s’étiola au fur et à mesure que ce bon docteur allait plus loin, peut être trop loin, ses recherches avait-elle vraiment de l’intérêt à ce moment-là ? Son frère fondait sa propre famille, préparais déjà sa relève, une descendance quand Jonas commençait des voyages à Epistolie. Un bras, une jambe, si quelque chose lâchait, il suffisait de le remplacer, pour vivre plus longtemps et mener d’autre recherche, encore et encore. Sa fortune maigrissait, mais lui restait toujours aussi fou dans sa carcasse métallique et ses expériences basculant de plus en plus dans l’horreur. Besoin de chair ? Pas de problème, il y a toujours des malheureux qui trainent dans les rues que personne ne cherchera jamais et des mères prêtes à vendre leurs enfants, pour peu qu’ils leurs appartiennent vraiment, contre quelques astras et le silence… Une vie était déjà passée quand une nouvelle horreur naissait, le myste était presque vénéré du docteur, voyant l’influence qu’il avait sur les corps et les objets. De la simple exposition à l’injection dans les veines, ses laboratoires illégaux voyaient les pires tortures, existant puis disparaissant, évitant de laisser des traces… Un de ses arrière-neveux disparut un jour, mais le docteur savait très bien où il était et n’en avait aucune empathie, même pour un être partageant, ne serais qu’en infime partie, ses gènes. Il tenta aussi de louer ses recherches aux Excelior, la partie plus ou moins légale tout du moins, mais il fut reçu avec mépris. Ce fut sans doute le début de sa fin, rancunier, il tenta d’ajouter un membre de cette famille dans ses expériences, mais le retour de bâton fut immédiat et le brave docteur dû à partir de ce jour, se méfier de chaque ombre après de nombreuses tentatives d’assassinats. Le génie se pensait inatteignable des sept familles, mais il apprit que sa carcasse métallique ne pouvait le protéger de tout.

La chute de Dainsbourg fut un choc pour Jonas, pris d’un élan patriote, il eut un but précis dans ces expériences, la création d’armes vivantes… Là où il condenserait tout son savoir accumulé, toutes ses expériences sur les corps et le myste, là où les dernières brides de sa fortune irait… Non, il savait qu’on ne pouvait se battre contre la brume en tout cas, pas comme on l’entend, mais il craignait surtout que cela donne l’opportunité aux autres nations d’attaquer et de s’emparer des trésors d’Opale. Xandrie pourrait s’alimenter seul avec la technologie nécessaire, les alliances militaires peuvent s’écrouler à tout moment, mais c’est surtout Aramila qui aurait tout intérêt à entrer en guerre, afin de raser définitivement ceux qui les rebutent. Il voulait en partie aussi devancer le magistère avec cette idée, être meilleures encore et le premier à réaliser quelque chose que même cette institution géante n’aurait pas pensé. C’est dans cette optique qu’il commença, illégalement certes, les expériences pour créer les parfaites armes vivantes, il achetait toujours des enfants ou des nouveau-nées, moins promptes à se rebeller, greffant ceux qu’il voulait comme créature, injectant du myste en masse dans les veines… La majorité succombait aux premières expériences, les autres… On l’appelait père, on ne savait pas trop ceux qui se passaient, cette boite de conserve nous souriait, nous donnait un bonbon quand on ressortait, il nous disait courageux. On ne connaissait que notre compagnon de cellule, il changeait de temps en temps. Surtout moi, aussi loin que je me souvenais, ces barreaux ont toujours été là, les numéros sur nos corps, mon monde était bien limité.

J’étais AV0563, les journées se ressemblaient, expériences, douleurs, bonbons, cellule, manger, dormir. Père à remarquer que j’étais plus résistant que les autres à ses expériences bien que je me montrais parfois violent et avec un fort besoin de sang. Il avait entendu des échos de la création d’arme au magistère, cela est presque devenu de la compétition dans son esprit, le besoin de montrer qu’il pouvait faire mieux. Plus je grandissais, plus j’étais en mesure de communiquer, il ne nous l’interdisait pas après tout. Parfois, des mômes plus âgés, encore intact partageait ma cellule ou l’une voisine, on nous disait que ce n’était pas normal, certains pleuraient pour sortir d’ici, on leur expliquait que père était gentil si on l’écoutait. Quand je repense à ce moi de l’époque, ça me donne envie de le gifler…. On n’en revoyait plus rapidement ou alors ils arrivaient à résister les premiers temps. AV0630 était une fille qui partagea longtemps ma cellule…. Elle m’apprit à chanter, je découvris que j’aimais bien ça, avec une craie qu’elle réclama plutôt qu’un bonbon, elle m’apprit aussi à lire et écrire alors que son visage commençait à pourrir. Elle me demanda mon nom et rit quand je lui répondis, me disant que ce n’était pas un nom et qu’elle, elle s’appelait Ava Loudea. AV0547 la taquinait souvent depuis une cellule adjacente bien qu’entre ces cages, c’étaient des murs où il était impossible de voir. Au fur et à mesure que je grandissais, ceux qui survivait aussi, créant des liens improbables, mais aussi des peurs, car au « à tout à l’heure » lancé, on savait que l’être ne revenait pas forcément. Ceux n’ayant pas été là depuis leur naissance ou presque étaient plus moroses… Ava devenait folle aussi…. Plus violente, plus méconnaissable. Pourtant, elle faisait de son mieux, même cette période où j’étais aveugle, ou je n’avais que sa voix qui, comme le reste, changeait, devenant de plus en plus inaudible… Elle chantait, je l’accompagnais, sans m’en apercevoir, à toutes ces voix qui était restées, je m’étais attaché, faisant acte dans ma petite tête d’enfant qu’ils ne disparaitraient pas. À AV0645 qui était arrivé plus âgé que beaucoup et qui malgré tout, c’était vite habitué, sans doute car il était orphelin des rues, il adorait les masques, il disait sans cesse que quand il sortirait d’ici, il en créerait une multitude, comme ça, même si on était changé, on ne nous jugerait pas sur notre apparence. AV0499 était plus âgé que moi bien que là aussi depuis tout petit, il écoutait surtout les autres parler, sa voix était réduite à des gargouillis, on savait globalement quand il était content ou non. J’aurais aimé savoir ses rêves. AV0496 me ressemblait apriori, dans le sens où il avait bien résisté au myste malgré les changements, il était assez rebelle, bien plus que moi. C’est sans doute lui qui m’a le plus aidé à sortir de ce lavage de cerveau, il détestait père bien qu’il ne se révoltait pas ouvertement. Ils nous disaient être des survivants et qu’on devait sortir d’ici. Un jour il n’a plus rien dit cela dit, père lui avait couper la langue, n'aimant probablement pas qu’une de ses expériences le médise. AV0623 souhaitait devenir barde, quand elle m’entendait chanter moi ou Ava, elle parlait de quel instrument s’accorderais le mieux… Et tant d’autres me viennent à l’esprit, de numéro n’ayant jamais eu l’opportunité de rêver, d’autre mourant de désespoir et de ne pouvoir les réaliser, connaissant ce qu’était réellement le monde.

Un jour, AV0630 n’était plus rien qu’une masse informe avec des pattes d’araignées, le visage de la petite fille avait disparu et son esprit avec, se noyau dans la folie la plus totale, vrillant ce jour où la trouvant bizarre, je lui demandai si ça allait. Elle me sauta dessus, je criais, lui disant d’arrêter, je pleurais réellement…. Mais elle ne m’entendait pas, elle ne m’entendait plus, alors même que depuis ma naissance, j’étais habitué à voir les vies passées dans cette cellule et repartir, la réalité m’agressait de la pire des manières, certains furent surpris d’entendre de tel bruit, mais d’autres semblaient déjà s’y attendre ou le savoir… Un œil vers les barreaux pour voir père observer avec indifférence. Après tout, il voulait une arme, l’innocence n’avait pas sa place. Des survivants, des mots qui reviennent en mémoire, sortir les griffes pour se défendre sous les cris de celle que j’appellerais aujourd’hui, ma première et ancienne amie. Et serrer la seule chose qui était encore un peu humaine, le cou jusqu’à ce que les mouvements ralentissent, s’arrêtent, que les milliers d’yeux se révulsent, que père applaudisse de ses mains métalliques alors que mon corps entier était secoué de tremblement. La première vie que j’ai prise, c’est celle d’une amie que la folie avait atteinte, une môme transformée par les lubies de celui que j’appelais père. L’horreur monta, une arme doit savoir se battre. On pouvait déjà mourir par les expériences, maintenant, on pouvait aussi mourir de bien d’autre façon. Je crois que quelque chose se brisa en moi ce jour-là, les autres aussi depuis que ce timbré eut cette merveilleuse idée, peut-être était-ce voulu, que l’on était encore trop joyeux pour des expériences. La morosité s’empara de nous tous. Moi et AV0496 on survivait malgré tout, je le voyais souvent passé devant ma cellule. Des corps aussi, là où avant il prenait la peine de les dissimuler, même partiellement, nous permettant de nous mentir à nous-mêmes, ce n’était plus le cas. On n’était pas des enfants, on était des amas de chair. J’eus le cœur de AV0645, le rein de AV0623…. Autant qu’on me donna leurs chairs, je gravais leurs rêves dans mon esprit, leurs aspirations, leurs douleurs s’ajoutaient à la mienne. Je voulais qu’on sorte tous de cet enfer, je ne voulais en laisser aucun…. Peut-être, car j’avais bien grandi, peut être que j’étais devenue plus cynique, peut être parce qu’à présent, ces nouveaux qu’ils soient en âge de comprendre ou non, je voulais leur épargner toute la souffrance que nous avions déjà subie de notre côté. Quand il fut satisfait du côté biologique, ont eu droit à d’autres choses…. Renforcement des os et du foie notamment… Tout me parait flou à cette période, mon sang était devenu un poison pour moi-même, dégradant mon état, risquant à tout moment de me faire passer du côté des ingrédients. C’est sans doute ce qui se serait passé… AV0496 venait d’être emmené et un des rares assistants restants de ce timbré était venu me chercher, le chemin vers la salle d’expérience, j’étais brisé, je connaissais par cœur ce chemin, une nouvelle expérience, amélioration, mourir là-bas ou peut être en affrontant de nouveau un de mes frères de destin ?

Mais à l’aube de ceux qui était mes 15 ans, ce chemin ne fut pas aussi silencieux, du bruit puis un fracas, un homme déboulant avec d’autres, je n’avais jamais pu aller à l’extérieur, mais l’extérieur était venu à moi sous les traits de libérateurs. Quand vous avez côtoyé l’horreur et la mort depuis le début de votre existence, quand vous voyez vos détracteurs se faire tuer et qu’un homme vous prend par les épaules en vous répétant que c’est fini, vous ne le croyez pas de suite. Puis quand enfin, vous voyez la vérité, vous pleurer, tout simplement. À mes 15 ans, on me serra fort pour la première fois, pour la première fois, on compatissait à ma douleur. Puis, je me suis souvenue de tous les autres, c’est sans doute la première chose que j’ai demandée qui a surpris ce sauveur, l’avenir pour les autres, les autres sans cesse, cet endroit avait fait de nous des frères, des sœurs. Et il y en a un que je considérais plus proche de moi que les autres alors même que nous n’avions pas parlé si souvent, surtout depuis que lui le pouvait plus, alors j’ai commencé à courir sur ce chemin que je connaissais par cœur, ce chemin dont beaucoup ne sont jamais revenues et qui avait fait de moi ce que je suis également. Mais ce ne fut pas AV0496 que je retrouvai, mais plutôt ses bras dans un bocal, sa tête ouverte sur un plateau, les yeux grands ouverts en ma direction, il allait devenir l’un de mes ingrédients. Je m’effondrai, c’était fini et alors, de manière irrationnelle, j’en voulus à ces sauveurs. S’il était arrivé une heure plus tôt ou peut être même qu’une trentaine de minutes, alors peut-être qu’il serait encore en vie. Sous l’œil avisé de cet homme m’ayant poursuivie alors que d’autre sortait des cages les autres, je pris l’objet le plus lourd et contendant qu’il m’était possible, ma queue trahissant ma colère, mes larmes clamant ma tristesse. J’ai regardé cet homme qui m’avait serré dans ces bras, résolue, ne laissant aucun doute sur le sens de ma question ;
« - Où est-il ?! »
Ce père, ce timbré, il sembla d’abord hésiter à me répondre, comme s’il voulait m’épargner de l’horreur alors même que l’on trouvait dans une salle où gisait le corps de mon frère partiellement démembré. J’ai serré mon arme dans ma main, regardant un instant le sol, les oreilles baissées, criant ;
« - Laisser moi au moins ça ! Je n’en ai pas le droit ?! »
Je l’ai alors entendu soupirer. Il a fini non pas par me répondre, mais simplement me montrer une direction, une petite salle de ce laboratoire clandestin qu’il ne m’avait jamais été donné de voir, pas pour de sales expériences comme nous. Le docteur était encore en vie, interrogé par un homme qui l’avait attaché et avait autant de compassion à son égard qu’il en avait eu avec nous. Des pièces tombaient déjà de ce timbré sous l’interrogatoire musclé, ça demandait où était une fillette, il répondait qu’il y en avait eu tellement qu’il ne pouvait pas se souvenir de tous. Entendre ça sur le chemin attisait ma fureur, j’entendais des voix dans ma tête, celle du mort en premier, une voix qu’il avait quand sa langue était encore là. Me disant à quel point il avait raison, me disant le résultat de ma naïveté. AV0547 me taquinait quant a lui, disant que je lui devais bien ça après tout, que dans toute cette violence, j’étais comme un poisson dans l’eau. Tant de voix se superposaient alors que j’avançais, poussant l’individus qui me regardait étonner, arrêtant ceux qu’il faisait alors que je faisais face à la source de nos calvaires, habillé de simple haillon face à cette blouse blanche et cet air suffisant. Le gars qui m’avait indiqué la route et m’avait suivie se faisait incendier par son collègue… Je me demandais ceux qu’ils souhaitaient tant nous épargner, nous qui avions dû nous entretuer pour survivre, pour le satisfaire lui. Même dans cette situation, il semblait satisfait, m’admirant comme un artiste admirant sa toile.

Mes fréres vivent à travers moi Rj2wes

Je n’étais qu’un produit pour lui, même plus un être vivant, l’ai-je seulement déjà été ? Après tout, l’odeur de cette pièce ne laissait aucun doute sur le contenu des bennes ici et là dans des coins de la pièce que même ces sauveteurs providentiels ne pouvaient complètement dissimuler par leur seule présence. Le chant AV0630 se superpose aux multiples autres voix alors qu’il sort ;
« - Ho, une de mes plus belles créations ! »
Comme si le plus important était encore le résultat de ces foutues expériences, je serre mon poing libre si fort que du sang en coule, je me mords la lèvre, il est à présent torturé, face à tout cela, mais il continue. Une voix me disant doucement de partir ne me parvient qu’en échos. Il a arraché tant de vies pour sa seule satisfaction. Ils s’attendaient tous à ce que je renonce, que je parte, que je me perde dans leurs gentillesses, mais ici, les enfants meurent, il ne reste plus que des survivants gravés d’un matricule sur leur poitrine. Alors je baisse cette arme improvisée aussi vite que je l’avais levé, frappant encore et encore cet esprit fou qui ne crie pas, ne se répand pas, mais rit simplement. Jusqu’à que ses yeux s’éteignent tout comme le cerveau, la dernière chose biologique certainement dans ce corps de métal. Même après ça, pris d’une fureur incontrôlable, je continue, encore et encore, ne laissant assister ces spectateurs qu’à une partie de l’horreur dont nous avons tous été victime depuis tant d’années. Jusqu’à que mon arme s’arrête en vol, retenue par une main immense, celui menant l’interrogatoire qui ne lâchait plus cet objet et celui qui m’avait accompagné qui me répétait que ça suffisait alors que j’essayais de dégager mon argument, tirant simplement dessus d’un regard fou. J’avais si mal au crâne, rien n’était clair, mais j’avais réussi à articuler.
« - Non ! Il n’a pas encore assez payé ! »
Des larmes de sang, cela a de quoi être impressionnant, mais à cette époque, c’était surtout accompagné d’une fièvre de cheval et ça ne sortait pas que par les yeux. Quelque part j’ai fini par lâché, cet homme, il s’appelait Azrael Filou, il m’a rattrapé, il m’a porté…. Je me suis réveillé quelques minutes plus tard seulement alors qu’il avait réuni les expériences que l’on pourrait dire encore apte, essayant de leur donner les premiers soins. Je voulais me relever, mais on m’a dit qu’il ne fallait pas, que je n’étais pas en état, que j’étais très malade, mais n’était-ce pas le cas plus ou moins de chacun ? Même ceux dont le corps allait encore relativement bien avaient l’esprit brisé à la limite de la folie. Personne ne se laissait vraiment faire, après tout jusque-là, quand on observait nos corps ou voulais nos prodigués des choses et autres, cela se soldait par de la souffrance, juste d’autres expériences. Ainsi, même lui qui avait des bases en médecine et les meilleures intentions du monde, c’était dur de le croire simplement. Il y avait quelques-uns plus âgé que moi, beaucoup plus des plus jeune, l’un des hommes tentait de calmer un enfant tout juste âgé a quitté le lait de sa mère, numéroté AV0854 sur sa petite poitrine. Les numéros étaient disparates, preuve seule de la mortalité des expériences.

Des voix nous parvenaient depuis les cellules, je compris qu’on n’était pas tous là, mais je compris surtout que ceux qui n’y étaient pas ne pouvaient pas être sauvés. J’ai regardé celui qui s’occupait de moi, suppliant ;
« - Je vous en prie, laissé moi y aller ! »
On s’est fixé les yeux dans les yeux, les miens si anormaux par rapport aux siens, du moins, je le croyais. Il était couvert des pieds à la tête, mais autour de ses yeux, il avait des traits bleutés gravés dans la peau. Peut-être est-ce pour cela qu’il comprit. Il me laissa passer, disant à quelques autres essayant de m’arrêter, de me laisser. Je m’aidais du mur pour avancer. Une cage était encore fermée, était-ce vraiment un humain ou une autre race connue qui était à présent là, bouffant sans ménagement ce qui avait dû être son camarade ? Des yeux fous, aussi des choses devenues incapables de se déplacer suppliant qu’on les tue. Il y a homme qui était là, devant une cage ouverte, celui qui restait ressemblait à une limace avec des bras et des jambes, se trainant sur la pierre en répétant « manger » sans arrêt avec un œil avide vers celui tenant une petite arbalète. Celui s’occupant de cela était si surpris de me voir alors qu’à ses pieds, gisait le cadavre d’un des assistants de ce timbré. Je me tenu aussi droit que possible devant lui, main tendue vers son arbalète.
« - C’est à moi de le faire.
- Qu’est-ce que….
- C’étaient mes frères ! mes amis ! mes camarades ! »
Ses mains se fit moins fermes sans pour autant me le donner, incertain. Donner une arbalète à un ado mutant de 15 ans que l’on vient de secourir peut sans doute être déroutant. Je n’attendis pas, m’emparant sans trop de difficulté et sous leur air paniqué (il ne savait pas trop quoi faire sans doute dans cette situation) je compris bien vite comment ça marchait, m’emparant du petit carquois de trait qui pendouillait à sa ceinture, j’armai, je visai. Je leur dis désolé, non pas de les tuer, mais de toute la souffrance qu’ils avaient vécue. Dans la tête, dans l’endroit où je supposais être le cœur, pour que les souffrances prennent enfin fin. À la moitié de la besogne, les trois s’étaient enfin ressaisis, marchant rapidement vers moi, les mains de l’ancien bourreau tendu comme en espérant reprendre sa besogne.
« - Tu n’es pas obligé de faire ça.
- Bien sûr que si. »
L’âge de l’ignorance était fini, les larmes coulant de nouveau sur mes joues témoins de cela. Mais un sourire aussi non de joie, mais de fatalité, le bourreau lâcha une larme à son tour, renonçant à me faire renoncer, me voyant mettre fin a la vie de ceux que j’avais appelés camarades. Il me le reprit que quand enfin j’eus fini, lâchant tout, m’écroulant contre un mur, ramenant mes genoux contre moi, posant mes bras pour y enfuir mon visage, pleurant jusqu’à l’épuisement, ma queue m’entourant également.


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Mes fréres vivent à travers moi Wy30h5


« - Pourquoi te faudrait-il un nom pour agir ? »
On l’appelait Charco, il m’avait pris personnellement sous son aile, il était chef auto-désigné d’un petit mouvement réunissant simplement un peu moins d’une dizaine de membres étant eux même des expériences ou bien des proches ayant perdu frère ou mère là-dedans. Il avait commencé cela à l’origine en cherchant sa fille, enlever, il ne l’avait jamais retrouvé malgré les quelques laboratoires clandestins descendus et personne sauvé. Tests sur des Zoan, tests d’armes, expériences sur la psyché, les horreurs était multitude et cohabitaient souvent dans un même établissement. On était en route pour Epistolie, mon état nécessitant une vraie solution, tout comme d’autre personne sauvée, la plupart dont les expériences avait détruit le corps sans créer de mutation. Malgré mon état, j’insistais pour apprendre de tous, à me servir de couteau de lancer pour les uns, ou les manières et coutumes d’un ancien noble… Charco me disait que mon objectif pour l’instant c’était de me reposer, je lui avais donc parlé du fait que je voulais participer moi aussi, mais que je n’avais même pas de nom…. C’est pour cela qu’il m’avait dit cela…. Il n’avait pas tort… Mais je savais aussi qu’il était content de mon altitude, de ma façon d’être, moins renfermée que les autres sans doute, plus combatif. Même s’il devait souvent aller me récupérer auprès des autres gars à la fin, m’enguirlandant à chaque fois que j’allais trop loin dans mes forces alors que je n’étais pas en forme. Pour ne pas dire qu’il me ramenait au chariot par la peau du cou. Ironiquement, les quelques autres malades dans la même nécessité que moi dans le convoi s’ouvrèrent un peu grâce à ce petit manège, mais on dut en enterrer deux…. Les conséquences de leur vécu ayant eu raison d’eux avant que l’on arrive. Charco fut dur ce jour-là alors qu’il venait personnellement de reboucher ces tombes anonymes, serrant sa main sur mon épaule.
« - Tu vois ? Si tu ne veux pas finir comme eux, repose-toi. »
Bizarrement, c’est un ordre qu’encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de mal à suivre. J’ai moins fait le guignol après ça, j’allais plutôt aux côtés des autres, les aider ou simplement leur tenir compagnie. Cela le fit sourire bien que je ne le vis pas, encore à ce jour, j’essaye d’être digne de ce qu’il a vu en moi.

Arrivé à Epistopoli, Charco rencontra en privé un ami là-bas. Un docteur examina dans un lieu secret, les quelques patients…. Quand ce fut mon tour, l’homme à la cigarette et aux cheveux bruns ne put s’empêcher de commenter ;
« - Faite attention docteur, c’est un très mauvais patient incapable de tenir en place plus de 5minutes »
Sous les rires des autres qui ne pouvaient qu’attester de cette vérité. Je crois que je lui lançais un verre à la figure, vexé bien que ça revînt à lui donner raison et qu’il avait rattrapé le projectile en plein vol avec un sourire.

Le docteur eut des propositions d’améliorations légères pour la plupart, d’autres des médicaments qui les suivraient à vie, mais moi…. Mes reins avaient beaucoup de mal à filtrer mon sang, celui ne m’appartenant pas, ça allait encore, mais celui qui était encore à moi, qui me restait, allait bientôt lâcher complètement. Il fallait le remplacer, un plus performant, mais cela revenait à m’ouvrir de nouveau alors que j’avais tant souffert déjà. Charco me regarda, il n’avait besoin de rien dire, il ne voulait pas m’imposer la chose, c’était mon choix. Ceux qui devraient être opérés bien que moins sévèrement, semblait aussi guetter ma réponse, on pourrait croire que mes paroles leur étaient adressées, mais c’était bien à moi-même que je donnais du courage. J’empruntai les termes de AV0496 qui étaient à présent les miens, qui prenaient tout leur sens en cet instant.
« - On est des survivants, on doit vivre pour tous ceux qui sont morts. Alors oui, si c’est pour vivre, j’accepte d’être ouvert et modifié une dernière fois, car cela ne sera pas pour les fantasmes d’un cinglé dans sa cave, mais pour avoir la chance d’avoir un avenir ou je serais libre. Non, où on sera tout libre, libre et vivant. »
Cela le fit sourire, alors que des « moi aussi j’accepte » se levèrent dans cet endroit. Le temps de me remettre, je passai une année à Epistopoli. À mon réveil de mon opération, Charco attendait à mon chevet, lisant un bouquin, lâchant l’air de rien ;
« - En fait gamin, tu voulais un nom. Je pense que je t’en ai trouvé un ; Savage ou plutôt Nandrim Savage. Si cela te convient bien sûr. »
Mais même moi je vis la légère couleur rosée sur ses joues, me faisant sourire devant sa gêne. Il tenait à veiller sur moi. Après tout, j’avais officiellement choisi de les rejoindre alors que j’aurais simplement pu profiter, me refaire faire une identité et savourer la liberté comme les autres, mais tant restait. Certains voulaient aider mais toujours sans rejoindre ce petit groupe, aux activités risquées mais illégal, ils pouvaient aider au moins financièrement. Moi, je choisis un côté plus sombre, me formant plutôt aux techniques de défenses et d’attaques des assassins et à l’espionnage, heureusement qu’un des membres faisait déjà cela, il devint mon instructeur, c’était risqué et il s’agissait de tuer et de voler, mais c’était pour la bonne cause. Et pourquoi j’aurais de la pitié à tuer des riches contre de l’argent quand eux même finance parfois les genres d’expériences desquels je suis issu ? Quand il ne s’agit de toute façon pas d’autre type de magouille. Et cela permet indirectement de récolter des informations pour nous, pour moi, notamment des planques de laboratoires illégaux bien que les horreurs d’ici n’étaient pas du même acabit qu’à Opale… J’y ai fait de nombreuse, peut-être trop nombreuses missions indépendantes à la cause dont on avait de temps en temps une information utile, si rare. Plutôt que d’avoir un nom pour vanter mes capacités dans le milieu de l’ombre, je choisis un autre moyen, demandant un masque, quitte à devoir cacher mon identité, autant que cela devienne ma signature. Charco hésita à me laisser là, surtout que les médicaments me permettant d’éviter les crises étaient produits ici et qu’il aurait donc été plus simple de me fournir bien que ça ne changeait rien au prix. Mais je lui dis que ma place était à Opale, que c’était à Opale que tant d’autres attendaient, que c’était à Opale que le myste faisait des ravages, que c’était à Opale où le magistère régnait, ayant débuté cette compétition de l’horreur…. Je parlai à Charco de mon envie d’espionner le milieu de la noblesse et des sept familles sur une longue durée, il refusa tout d’abord, disant que c’était trop risqué… Néanmoins, dans son dos, je commençai à travailler sur une identité précise dans ce but. La première étape était de trouver des familles nobles qui disparut dans d’étranges circonstances et où il ne serait pas possible de creuser trop profondément notamment au niveau de leur généalogie. Cela prit du temps, je continuais, m’améliorant et me rapprochant des autres, notamment lorsqu’on se réunissait pour parler de la suite et pour boire un coup, mettant un peu de gaieté malgré notre but à tout. On faisait ce qu’on pouvait pour secourir ce qu’on pouvait et leur offrir des premiers soins, à manger, de l’espoir.

Deux années plus tard, Charco me donnait de plus en plus de responsabilités. J’en étais heureux. Mon identité de noble avait aussi été trouvée, même si je faisais ça toujours aussi secrètement. Tous à part le chef m’avait cela dit suivie dans mon idée, notamment pour la rendre crédible. Plutôt qu’une famille noble difficile à vérifier, il était plus simple de prendre une famille déchue impossible à nier. Comme le dernier-né des Mileck, ayant disparu comme les autres membres à cause d’un incendie il y a une dizaine d’années. L’enfant a été encore qu’un enfant à cette époque, et le peu de choses que les gens savaient de lui, c’était qu’il était albinos. L’incendie était en plus probablement criminel, il avait été terrible apriori. Je dus apprendre des détails de cette famille, il ne fallait pas que mon ignorance face tout capoté…. Charco finit par le savoir cela dit, il enguirlanda tout le monde, mais il sut qu’il ne pourrait rien faire pour me faire renoncer… Alors comme quand j’étais en convalescence, c’est lui qui supervisa mon instruction, m’obligeant à retenir tous les noms sur quatre générations des Mileck, leur blason, ceux qu’ils servaient le plus lors de réception ou encore, leurs domaines de prédilection. Chose amusante, c’étaient les arts, dont la musique, et sacrifier des heures de sommeil entre mes missions d’espionnage ne me dérangeait pas pour apprendre la musique. Une de nos planques avait un piano en plus, quand je jouais, j’avais l’impression que AV0623 était à mes côtés, j’entendais sa voix me faire des commentaires sur mes accords, surtout s’ils étaient faux…. Et même si chacun était déjà mort, je voulais leur donner un nom, ainsi, je nommai AV0623 Eterine, Eterine Savage. Quand j’appris ensuite le violon, mon instrument qui devient mon préféré, c’est AV0496 que je dénommai selon son caractère intrépide lui ayant valu d’avoir la langue coupée. Il devint ainsi Ravos Savage, le poisson et ses taquineries quant à lui, Bubulle. Je l’entends s’amuser du nom que je lui donne, ça me fait sourire. On fit faire un nouveau masque pour cette identité de noble, de métal. Même si mes yeux étaient la seule chose que les gens verraient, ça et surement quelques mèches dont je prends soin d’en arracher les plumes, cela créditera ce nom sorti d’outre-tombe. Car les gens y verraient des manifestations d’un albinisme et le fait d’être si couvert la preuve du terrible incendie ayant frappé l’enfance d’un si jeune garçon. Je ne me présentai pas de suite à une réception, il était important de d’abord faire courir la rumeur de la survie et le retour de Rodevick Mileck, le noble déchu avide de reprendre ce qui lui appartient. Le masque de métal fut l’élément qui courut le plus à ce sujet, tout comme mon identité de Sans nom dans l’ombre, cela se révéla la pièce maitresse de cette nouvelle identité. Puis quelque performance dans la rue, dans des zones riches de préférence, jouant du violon, joliment vêtu, on me demandait parfois d’enlever mon masque. Charco vit la faille et fit beaucoup plus que nécessaire.

Il se procura un cristal alors que c’était bien cher, devenant un collier que je portais sans cesse, afin de modifier mon apparence. Cela me donna du crédit lors de la première réception de noble auquel j’assistai, enlevant mon masque devant une assemblée consternée, ne laissant voir qu’un jeune homme pale horriblement défiguré, aux yeux rouges, aux cheveux blancs, un artifice nécessaire pour ne plus laisser le doute, déclamant même d’une voix grave, de manière théâtrale, me fatiguant horriblement ;
« - Chères demoiselles, chers damoiseaux, est-ce cela que vous vouliez voir ? Je ne voulais point vous laisser voir ceci, mais puisque vous voulez tant faire fi de la bienséance, alors voici. Soyez témoin de ce qui a frappé ma famille alors que vous détourniez le regard et ne m’obliger plus à vous servir de spectacle si misérable, je vous en serai grée. »
Après ce jour, les doutes s’étaient dissipés, on ne me demanda plus de prouver quoi que ce soit, juste de faire valoir mes talents de danseur et de musicien. Après tout, un noble déchu peut valoir des regards et des envies, étant étiqueté comme facilement manipulable, espérant me duper alors qu’ils l’étaient tous.
Mais l’utilité de ce cristal ne s’arrêta pas là, cela rajoutait également une nouvelle carte à ma main dans l’espionnage. Un majordome, un vendeur, on ne savait pas qui j’étais, enfin encore moins qu’avant. Tout se déroulait pour le mieux, je faisais parfois navette entre Opale et Epistopoli, notamment pour me réaprovionner pour mes médicaments.

Jusqu’en 1900… Parfois il y avait des problèmes, on perdait même des membres, passant de 9 à 3 du jour au lendemain puis regagnant des membres avec difficulté. Qui finissait tué par le magistère, on honorait leur mémoire autour d’un verre même, mais ce jour-là…. Lors de l’attentat, par hasard, on était en pleine opération non loin, quand tout est allé de travers, on a paniqué, comme tout le monde, on a sorti nos armes aussi, pour se défendre, car on ne savait pas quoi faire. On a dû abandonner l’opération, on s’est sauvé de manière désordonnée, des victimes de l’événement avaient peur de nous, nous prenant pour les tarées religieux… Une fois revenue, on n’a pas pensé qu’on pourrait être suspecté, nous-mêmes on ne comprenait pas ce qui était arrivé. Même si les autorités nous avaient vu de long en large et en travers, même vite…

On a eu que quelques heures de répits avant que ces derniers répètent une de nos planques, là où on se trouvait tous, on n’a rien vu venir, obligé de se défendre comme on pouvait. Pourtant, on n’avait rien à voir avec le treizième cercle, mais aller expliquer ça à des armures folles putrides ? C’était la dernière invention du magistère, envoyer sur nos gueules, même s’il est vrai qu’on était ennemis de base vu nos activités. Charco fut grièvement blessé, alors que l’on fuyait à l’une de nos planques restantes., que pouvait-on faire contre ces monstres ? Mon cristal fut d’ailleurs détruit dans cet événement… C’est donc pour être mieux que ça que j’ai subi tout ça du timbré ? Comme si quoi que ce soit été possible. Les quelques jours d’après, furent catastrophique, compté les morts dont ceux en passent de l’être à cause de leurs blessures, ceux capturés par le magistère, ceux encore en vie… Il n’y avait plus que Charco, un docteur et moi. J’étais moi-même blessé bien que légèrement… Finalement, le docteur m’appela, je le regardai avec espoir, mais sa mine était sombre, il me fit un signe négatif de la tête, des larmes qui n’était pas de sang, ça fait longtemps que je n’en avais pas versé, je me précipitai dans la petite pièce ou il était. Une table aménager en lit de fortune, des bandages gorgés de sang, un souffle douloureux. Il m’appela, je me précipitai, lui disant que j’étais là, saisissant sa main, la serrant si fort, l’ado avait bien grandi… Il me sourit.
« - Tout doux, ça va aller.
- Nan, ne me laisser pas.
- Ho, je sais que tu prendras très bien ma suite. Tu es courageux, tu es capable de tant de choses… Je n’ai qu’un seul regret, c’est que tu ne m’as jamais appelé père.
- Jamais ! »
Sa mine s’obscurcit quelque seconde. Je mis ma tête larmoyante contre sa main.
« - Celui que j’appelais père m’a fait beaucoup de mal à moi et tant d’autres, c’était un monstre. Alors je ne vous appellerais jamais ainsi, vous êtes bon, pour moi, vous ne serez jamais un père, car vous êtes mieux que ça, vous êtes plus que ça pour moi. »
J’eus le courage de redresser la tête, sa seconde main couvrait ses yeux qui coulait eux aussi à présent. Il toussa, du sang coulait de sa bouche, tachant sa barbe courte et grisonnante. Je m’agitai davantage, ignorant mes propres blessures.
« - Hoo, Nandrim, ma fille t’auraient tellement aimé, j’aurais tant voulu la revoir, elle serait un peu plus âgée que toi aujourd’hui…. Je sais que tu as donné le nom de famille que j’ai attribué à de nombreuse autre expérience sauvée, tu porteras notre espoir à tous.
- Votre fille ! je la retrouverais, donné moi votre nom, je n’ai jamais su le votre alors que vous m’avez donné le mien.
- Ho mon garçon…
- S’il vous plait, par pitié !
- Mon nom est… Loudea…. Ma fille… S’appelait Ava. »
Dit-il en rendant son dernier soupir, cette main que je tenais n’avait plus de force alors que je restais un long moment ainsi, choqué. Ce passé me revenait comme un fer brulant, les larmes redoublèrent d’intensité alors que je me penchai sur ce corps sans vie, répétant inlassablement la même chose.
« - Désolé… Je suis désolé… »
Le docteur qui vint me récupérer, une main chaleureuse sur l’épaule, comme autrefois… C’était à présent à moi de gérer alors que le deuil était toujours dans mon cœur…. On était anéantis mais je saurais faire revivre notre flamme….

Appeler moi Shanon, cher magistère, vous payerez le prix de nos larmes.

Bwaaaaaa (lapin crétin) / il elle iel ielle

Dc Anoula