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Damoiselle en détresse cherche sauveteurs...ou pas

Damoiselle en détresse cherche sauveteurs...ou pas Brandw10
Dim 13 Oct - 11:24
Mais où était donc passé tout l’argent ?

Cling cling.

Un gros œil sombre jeta un coup d’oeil dans la bourse d’où venait ce faible bruit de métal. Il se contracta à cette vision, faisant froncer le sourcil broussailleux qui le surplombait. Alors, il tenta encore une fois.

Cling cling.

En secouant d’un côté ou de l’autre, pas de changement. Grégor devait se rendre à l’évidence : il était presque à sec. Ne se trouvaient définitivement là que quelques piécettes. Bien loin de ce qu’il avait quelques jours auparavant.
Caressant machinalement sa barbe d’une main, il plissa d’autant plus ses sourcils pour tenter de mettre ses idées en ordre. Décidément il avait fait une nuit trop courte, ses pensées avaient sacrément du mal à se remettre en ordre. Mais qui aurait pu lui en vouloir de profiter d’être chez lui pour jouir des bons côtés de Xandrie ? Et de la prune de l'année dernière....pensa t-il.

Il ne retenta ce questionnement qu’une fois son petit-déjeuner avalé. Avec quelques fruits dans le gosier, Gregor était de suite beaucoup plus frais et dispo. Ce qui lui rappela qu’il avait fait quelques réserves deux jours auparavant, d’où l’utilisation d’une partie de son budget. Pour autant, cela faisait déjà plusieurs jours qu’il était rentré de sa dernière mission, et il n’était pas suffisamment rémunéré pour se reposer sur ses lauriers.
Le peu qu’il lui restait de ses achats était parti dans une spectacle de rue auquel il avait emmené quelques oisillons de la rue. Ces petits devaient apprendre qu’il y avait aussi de belles choses dans la vie. Pas seulement cette pauvreté, cette saleté et ce rejet qui les entouraient. Même si sa voix comptait et était entendu dans le quartier, il était difficile de faire rester les jeunes Zoans dans le droit chemin. Il était alléchant de succomber à l’argent facile et de se fermer aux conséquences. Combien de morts devrait-il y avoir pour que l’on commence à comprendre ?

Le grand singe continuait de ruminer ces quelques pensées sombres jusqu’à ce qu’il ait finit de se préparer. Armé, son sac à dos sur les épaules, il jeta un dernier regard sur son petit logement avant de quitter les lieux. Les premiers rayons du soleil l’accueillirent dans cette nouvelle journée. L’aventurier ferma les paupières et leva la tête pour sentir cette douce chaleur. Un sourire se dessina sur ses lèvres. La beauté de la nature avait chassé ses soucis. Tout autant que le bruit familier de la rue qui s’éveillait. La vie était toujours présente en ces lieux, emplis de souvenirs et de gens qu’il appréciait. Il s’en imprégna avant de retrouver la caravane marchande à laquelle il se joignait pour partir en mission.

Pendant le trajet jusqu’aux portes de la ville, il sorti son ordre de mission pour s’en remémorer le contenu.

Ordre de mission de la guilde des aventuriers a écrit:Aventurier : Gregor Tangerine
Lieu : Doulek / Jungle d’Aramila

Objet de la mission : La jeune héritière de la famille Sinot est portée disparue depuis deux mois. Sa dernière position a été signalée dans la jungle d’Aramila. Les aventuriers présents dans les environs ont confirmé sa présence aux alentours de Doulek. L’aventurier Tangerine est envoyé en renfort pour retrouver au plus vite cette jeune personne. Sa famille entretenant des liens avec Aramila depuis de nombreuses années, ils remercient les aramilans de toute la bienveillance qu’ils sauront accorder pour cette recherche.

Gregor ne savait finalement peu de choses sur ce qui l’attendait une fois sur place. Juste que la famille avait considéré que sa pupille mettait trop de temps à être retrouvée. Ils avaient tenté de cacher son absence, cependant cela s’était remarqué bien vite. C’est que la jeune demoiselle, bien agréable à regarder soit dit au passage, avait une petite notoriété dans le cercle des bourgeois de la ville. Elle n’était certes pas la coqueluche qui faisait la une de la rubrique mondaine à chacune de ses paroles, mais il y avait déjà eut quelques mots à son sujet. Enfin, ce n’était rien depuis deux semaines, où sa non présence à plusieurs évènements avait fini par être remarquée.
Sa famille avaient dû insister pour que la Guilde emploi un peu plus de moyens pour la ramener à la maison. Car ils n’avaient aucun doute sur sa survie : elle leur avait laissé un mot leur expliquant les raisons de sa fuite de la maison familiale. Gregor n’avait pas eu ladite lettre entre les mains, la Guilde non plus. Quand on a une certaine réputation on ne fait pas fuiter ce genre de mauvaise presse. C’était uniquement pressé par le temps, qu’ils avaient décidé d’avouer cette vérité à demi-mots, tout en menaçant de fortes représailles quiconque rendrait l’information publique.

Le vieux singe était bien en-deçà de tous ces faux-semblants. Il avait une mission, c’est tout ce qui importait en cet instant, surtout lorsqu’une vie était en danger. Car pour quelqu’un qui avait vécu toute sa vie dans une ville, comment pouvait-elle bien s’en sortir dans un environnement aussi inhospitalier qu’est la jungle ?

Pour l’instant, il ne pouvait qu’espérer qu’elle ait trouvé un moyen. Car, même une fois installé auprès de ses compagnons de voyages, Gregor était désormais parti pour une semaine de trajet.
Mar 22 Oct - 21:56

Damoiselle en détresse cherche sauveteurs...ou pas

ft. Gregor



Encore une journée à attendre…

Le temps est écoulé. Je suis là, dans cette fichue forêt, depuis quoi… dix jours ? onze peut-être ? Sérieusement, pourquoi diable j’ai accepté cette mission déjà ? Ah, oui, parce que “Nym est la plus efficace, la plus discrète, le meilleur élément dans ce genre de situations avec aux taux de réussite de 100%”. Les feuilles mortes crissent sous mes bottes alors que j’atterris dans la clairière.

La cabane abandonnée que j’ai trouvée n’a rien de bien rassurant, mais c’est mieux que rien. Je me laisse glisser contre le tronc rugueux d’un arbre, le regard perdu dans la canopée au-dessus de nous. Une brise légère agite les branches. Ça fait plusieurs jours que je la cache ici. La gamine. Ses grands yeux inquiets me fixent toujours comme si elle allait se briser d’un instant à l’autre. Elle n’a rien à faire ici. Comment est-ce qu’elle a pu croire, ne serait-ce qu’une seconde, qu’elle survivrait seule dans cet endroit ? Elle arrête de caresser Pincher qui se laisse étrangement faire. La tortue semble voir quelque chose en elle qui m’échappe.

« Ils vont me retrouver, n’est-ce pas ? »

Sa voix est un murmure tremblant. Je prends une inspiration. Juste revenue de Doulek pour récupérer quelques provisions, et déjà elle panique. Je vais bien plus vite que n’importe quelle charrette ou cheval de course, néanmoins.

La Guilde a demandé du renfort. Ils ne lâchent rien, ces types. Mais même si je fais de mon mieux pour éviter de montrer mon agacement, ça commence à devenir lassant.  Je me tourne lentement vers elle. Elle est recroquevillée sous ce manteau que je lui ai filé. Elle est effrayée. Logique.

« Pas si tu fais exactement ce que je te dis »

J’essaie de garder ma voix aussi calme que possible. Elle hoche la tête, mais je vois bien qu’elle n’est pas rassurée. Peut-être qu’elle a aussi peur de moi. Je m’agenouille près d'elle, une brindille tournant dans mes doigts.

« Pourquoi je t’aide, hein ? Tu te poses la question, pas vrai ? je lui jette un regard en coin.  Franchement, je me demande la même chose. »

Je sais ce que c’est, d’être coincée. D’avoir l’impression que tout t’échappe, que tu n’as pas ton mot à dire sur ta propre vie. Je secoue la tête, un sourire triste étirant mes lèvres.

« Toute seule, dans cette jungle… tu n’avais aucune chance. Alors oui, je t’ai aidée. Parce que je le peux. »

Elle me regarde, ses yeux écarquillés, absorbant chaque mot. Je ne lui ai pas dit tout, bien sûr. Elle n’a pas besoin de savoir que, depuis que je l’ai trouvée, quelque chose s’est réveillé en moi. Que moi aussi j’ai été la pauvre gamine perdue en forêt. Un vieux sentiment de nostalgie. Une envie inconsciente de lui montrer que, malgré tout, elle peut encore choisir sa voie. Même si celle-ci est pavée d’épines.

« Mais ne te méprends pas, je continue, mon ton est plus dur cette fois. Ce monde n’a rien de gentil. Et moi non plus. Je t’aide parce que je l’ai décidé, pas parce que tu le mérites. »

Je me revois recevoir les sermons de Null. Je la vois frissonner. Bien. Elle doit comprendre que tout ceci ne vient pas sans un prix. Si elle veut sa liberté, il va falloir qu’elle se batte pour elle. Et que je suis la seule chose qui la garde encore en vie ici.

« Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? demande-t-elle, d’une voix presque inaudible.
–  Toi tu vas attendre qu’ils se lassent. Ensuite, je t’amène dans une autre cité et tu disparais. Pour ma part… j’y vais. Mon regard se tourne vers Pincher. En attendant, tu rationnes les vivres. Et tu t’occupes de Pinch’. »

Je me redresse et m’époussette. J’attrape mon fidèle bâton, rabats ma capuche et me mets en route. Une fois assez éloigné, je prendrais mon envol. J’allais rejoindre mon cher collègue au point de rendez-vous, un petit cabane de secours à l’orée du bois, et le faire pâturer du mauvais côté. Je trouverais bien le moyen de simuler la mort de la petite… La Guilde peut bien fouiller chaque recoin, ils ne la retrouveront pas. Pas tant que je serai là pour la couvrir.

J'arrive à l'endroit avant mes ou mon camarade. Je me cale contre un mur à l'extérieur, la tête dans ma paume. Un grand gaillard finit par trottiner jusqu'ici. mon expression ne change pas alors que je me redresse pour la saluer de la tête;

« Nymera. »

J'abaisse ma capuche. Mon regard est interrogateur. Enfin, j'espère. J'ai dû mal à forcer la passion.

hrp:
Lun 4 Nov - 19:41
Le voyage avait été fort agréable, la caravane ayant compté dans ses membres quelques artistes xandriens de bonne qualité. Et certains ne s’étaient pas fait prier pour assurer le spectacle pendant le trajet. A vrai dire, ce n’était pas vraiment loin de la rémunération de certains d’entre eux, raison pour laquelle ils voulaient tenter d’exporter leur art vers de nouveaux horizons. Là où on les paierait par exemple.
Pour autant, une fois qu’il foula ces terres abondantes, ce ne fut pas la fin de ses pérégrinations. Il ne put réellement commencer sa mission que lorsqu’on lui eut renseigné où trouver l’Aventurier en charge de cette affaire en premier lieu.

C’est donc ainsi qu’il se retrouva finalement à l’orée de la jungle, terre de milles promesses et aventures dans son cœur simiesque. Gor frissonnait d’impatience et d’exaltation d’être dans ce lieu auquel il aurait pu appartenir si il avait eut été tout à fait animal. L’humain ne dédaignait pas non plus cet environnement à la fois source d’émerveillement mais aussi de réserve. Tout n’était pas si tranquille qu’on pouvait le croire au premier abord. La faune et la flore restaient intacts à grande échelle car ils étaient aussi beaux que mortels. L’Aventurier avait assez vagabondé pour se méfier de ce qu’il ne connaissait pas.

Heureusement, le chemin pour rejoindre le point de rendez-vous était relativement facile d’accès et lui avait été bien indiqué. La petite silhouette qui attendait devant une cabane lui confirma assez aisément qu’il était au bon endroit. D’ailleurs, sa comparse ne tarda pas à décliner son identité.

Droite, le regard plongeant dans le sien à la recherche de quelques réponses, la jeune femme devait avoir peu ou prou la moitié de son âge. Ce qui aurait pu être une preuve de son manque de résultat auprès d’autres ne l’était pas pour le grand singe. Ceux qui avaient tendance à faire des raccourcis faciles finassaient parfois par prendre des raccourcis mortels.
Aussi, c’est avec un air aimable qu’il se présenta à son tour.

« Gregor »

Un léger signe de tête répondant au sien, il ancra son corps au sol, prêt à entamer cette discussion et enfin se lancer dans l’action après plusieurs jours passé dans l’attente de celle-ci. Pourtant, et malgré son envie d’en découdre, il abaissa sa voix, de façon à ce que seule Nymera entende ses propos.

« Le QG m’envoie pour t’épauler dans la recherche de la jeune demoiselle Sinot. On ne m’a pas donné beaucoup d’informations pour le moment par rapport à celles que tu as pu avoir. »

En soi, c’était assez vrai. A part ses propres connaissances qu’il pouvait avoir de la famille, et des articles des journaux, la guilde avait lâché assez peu de choses. Il était préférable de s’enquérir d’abords d’où en était sa jeune collègue, il verrait après si ses informations pouvaient être utiles ou non.

« As tu des pistes ou des informations récentes sur notre cible ? »
Mar 19 Nov - 17:11

Damoiselle en détresse cherche sauveteurs...ou pas

ft. Gregor



Adossée au cadre de la cabane, les bras croisés, je l’observe arriver. Gregor. Rien qu’à sa démarche, je vois tout de suite qu’il est compétent. Trop compétent ? Franchement, ça compliquerait mes plans.

Il commence à parler, et dès qu’il lâche « Sinot », je pousse un soupir. Mes épaules s’affaissent légèrement, et je détourne le regard vers la jungle, comme pour fuir la conversation. Quand je finis par répondre, ma voix traîne un peu, comme si je répétais quelque chose que j’ai déjà trop entendu.

« Deux semaines. Deux semaines dans la jungle. Elle n’avait aucune chance. Pas seule. Peur du remue-ménage, ils n’ont même pas organisé de battu. Comme s’il n’en avait pas les moyens, pfff. »

Je fais un pas en arrière, jetant un œil vers les ombres mouvantes des arbres. Gregor me fixe, mais je garde le visage fermé, impassible. Il attend que je développe, mais je ne suis pas d’humeur à m’étendre. Juste un haussement d’épaules pour appuyer mes mots.

« Et même si elle est vivante… »

Je laisse la phrase en suspens. À quoi bon ? Lui laisser imaginer le pire fait partie du plan. Je continue, d’un ton plus bas, presque morose, mais toujours avec cette pointe de lassitude dans la voix.

« La jungle, c’est pas un conte de fées. Les bêtes sauvages, la maladie, la faim… Une gamine riche, qui n’a jamais tenu un couteau autrement que pour découper son rôti ? Elle n’avait aucune chance. Au mieux, on trouvera un bout de tissu accroché à une branche. Au pire… un tas d’os. On perd notre temps. »

D’un geste distrait, je fais glisser mes doigts dans une mèche rebelle, jouant l’indifférence. En vrai, je l’observe, lui, Gregor. Son visage, ses réactions, le moindre signe de doute. Mon ton est désabusé, calculé. Tout ça pour lui planter l’idée que cette quête est une impasse.

Après un moment, je lâche, comme à contre-cœur : « Mais bon. Si tu tiens à creuser cette histoire jusqu’au bout… Je peux t’amener là où j'ai perdu sa trace.  »

Je ponctue d’un sourire en coin, plus amer que sincère, et m’appuie sur mon bâton pour me redresser. L’air de celle qui se résigne à marcher une fois de plus dans une histoire perdue d’avance. Mais dans ma tête, tout fourmille. Il faut le garder sur cette fausse piste, l’user, le fatiguer. La jungle fera le reste. Je sais exactement où l’emmener. Une dizaine de minutes en vol, mais sûrement une bonne heure devant nous. Pas de vol aujourd’hui. C’est un gars de la guilde, mieux vaut me faire discrète. N’empêche, le genre de coin qui ferait douter même les plus obstinés. Proche d’une rivière, les prédateurs du coin s’en servent pour repérer leurs prochaines proies. Heliaucore, essaim de cicacines, serpents venimeux et autres bizarreries…

Si Gregor abandonne, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, alors il va falloir que je redouble d’efforts. Je tâtonne en direction des touffes broussailleuses. Ça va, je peux tenir le coup… Je jette un coup d’oeil en arrière, voyant qu’il ne suit pas tout de suite. Au pire, il a l’air d’avoir la carrure pour faire l’âne.

« Vous avez des grandes jampes, mais pas la peine de me laisser autant d’avance… Je ferais le récapitulatif en chemin. Sinon, vous avez de l’expérience dans ce genre d’endroit et ce genre d’affaires ? »