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[1901] Convocation dans l'ombre [MJ]

[1901] Convocation dans l'ombre [MJ] Brandw10
Jeu 10 Oct - 13:14

MJ - Convocation dans l'ombre

Edmund Higgs



Peu de temps après l’expédition, quelque part au creux du Magisterium.

Décharge électrique, substances anabolisantes. Myste. Une aura bleutée, suivie d’une douleur intense. Mais cela semblait marcher. Propriété mutagènes accélérées, conséquences non négligeables sur la psyché. Impact relatif.

- Président Higgs, en dépit de son aspect grotesque, j’ai le plaisir de vous annoncer que l’élémentaire a repris une forme tangible pérenne.

Geste de la main, une couverture pour masquer les difformités. Sourire étiré, masque agacé. Un costume noir surligné par l’ombre de lampes alimentées par de nombreuses piles au Myste. Ce n’était pas réellement une invitation, mais le résultat était le même.

- Vous le monterez dans mes appartements. Personne n’a été capable de me dire ce qu’a foutu Muridas. Vous me le rendez en état, je l’attends capable de parler demain à la première heure. Peu importe son apparence.

Déglutissement angoissé. La nuit serait longue et douloureuse. Pour tous.

Ven 11 Oct - 10:39



??? / Opale ?

??? 1901




Que se passe-t-il ? Où est-il ?
Même après avoir demandé avec le moins de mots possible pour économiser ses forces, l’élémentaire ne se trouve pas dans sa maison. Il ne connaît pas cet endroit. Un endroit mauvais, qui pue la technologie. Il est à Epistopoli ? Non. C’est une autre ville. Une mauvaise énergie tourne autour de lui. Il le sent. Elle l’affecte dans le mauvais sens du terme. Ce n’est pas de la brume. Ce n’est pas de l’électricité. C’est pire que ça. L’humain l’a transformé à son usage, l’a souillé pour s’en servir à ses fins. La jeune pousse n’est pas plus haute qu’une rose que l’on aurait coupée au pied pour la mettre dans un vase. Son pot n’est pas bien large et ses racines ne s’étendent pas bien loin. Même s’il fait plus ou moins chaud dans cet endroit, la mauvaise ambiance rend malade le petit élémentaire. Sa voix aiguë et rauque laisse échapper encore quelques mots.

— Moi… Rentrer… Maison…

Il n’attendit pas longtemps pour savoir ce que veulent les humains autour de lui, leur forme encore floue ne les rend pas identifiables. La couleur de vêtement se fond dans la pièce alors qu’ils enclenchent leurs machines infernales. Qui dit machine, dit électricité et l’humeur de l’élémentaire se transforme rapidement en agressivité. Il sent bien qu’ils veulent le pousser à grandir. Ce n’est pas la bonne manière. L’apothicaire est à part des autres élémentaires. Il n’aime point cette façon dont il est traité, presque torturé. La lumière bleue peut être aussi belle qu’elle le souhaite, son ressenti restera mauvais en toutes circonstances. Pourquoi est-il là ? Pourquoi on ne l’a pas amené chez lui ?

— Humain rendre… Brume… Énergie mauvaise…

L’élémentaire reste en colère sans pouvoir l’exprimer réellement.
Cette énergie qui lui est offerte est mauvaise, plutôt que de s’en servir pour grandir, il va s’en servir pour se protéger des méchants hommes qui le torturent. D’une petite pousse toute mignonne, son état s’aggrave. Il grandit un peu, certes, mais pas de la manière dont on devrait s’attendre. Sa tête de bébé humain dont les yeux blanchissent de manière inquiétante a grossi, mais pour ce qui est du reste de son corps. La petite brindille fragile grossit. Ce qui ressemblait à des bras à son arrivée n’existait plus que pour envelopper son corps. De multiples tentacules de bois solide, de racine qui s’entremêlent dans le seul but de protéger la graine qui se trouve à l’intérieur. C’est son unique priorité, quitte à utiliser cette brume transformée. Aucune fleur ne pousse. Aucune rose blanche. L’énergie qu’il accumule est aussitôt employée à la protection de l'intégrité encore pure de la graine. Plus le temps passe dans cet endroit maudit, plus l’élémentaire devient mauvais à son tour.

Il peut entendre, il peut parler, mais cela reste un amas de bois difforme.
Si aucune question ne lui est posée, sa tête ne sert qu’à répéter en quelques mots qu’il veut rentrer chez lui, dans un espace sain.



Dernière édition par Duscisio Balibe le Sam 12 Oct - 1:18, édité 1 fois
Ven 11 Oct - 12:32

MJ - Convocation dans l'ombre

Edmund Higgs



Salle sombre, poussiéreuse. Faible lueur au Myste, trahissant un débarras d'objets divers, variés. Constance d'une forme debout, en costume, dont on ne devinait que l'humanité. Visage perdu dans l'obscurité, dégageant pourtant une présence. Forte, appuyée. Oppressante. Fraise incandescente qui s'étire sur une fumée odorante. Atmosphère pesante. Limbes tout aussi accueillantes ?

- L'élémentaire est ... disposé, Prés ... Monsieur. Sa forme n'a pas atteint son intellect, bien qu'il soit altéré par le traitement de ... reviviscence. marmonna un homme en blouse blanche qui était, jusque lors, en arrière.

Agacement, consternation. Nature élémentaire ... perfectible. Connexion Arbre-Dieu. Pourquoi toujours vivant ? Pertinence négligeable. Actions Muridas.

- Vous êtes une rareté, élémentaire. Une rareté qui a bénéficié d'un traitement de choix pour compenser vos comportements erratiques. Bien. Vous allez m'écouter et me répondrez ensuite. Je n'ai guère de temps à vous accorder, alors vous irez droit au but. Sinon vous serez incinéré, est-ce clair ? fit l'homme en costume, tirant sur la substance narcotique.

Dissection peu pertinente. Discussion ou destruction. Choix ... amusant.

- Qu'avez-vous fait à l'Arbre-Dieu ? Racontez-moi ce que vous avez fait avec le Docteur Elyesa Muridas et ce qu'elle a réalisé. Tout, sans distinction. Je saurais, bien entendu, si vous me mentez. Il en va ... de la survie de millions de personnes. Vous comprendrez que la patience n'est pas dans leur intérêt. Quand je dis personnes, j'inclus aussi les créatures telles que vous. Tous les enfant de la Brume méritent qu'on s'intéresse à eux. N'est-ce pas ?

Question qui n'en est pas. Précision superflue, mais nécessaire. Point de contact établi ? Compréhension des enjeux peu vraisemblable.
Sam 12 Oct - 1:23



??? / Opale ?

??? 1901



Il serait stupide de penser que l’élémentaire serait amené chez lui aussi facilement. Mais il continue de répéter toujours les trois mêmes mots : Moi rentrer maison.
Les hommes qui le traitent comme un animal, ne semblent pas de cet avis. Une fois suffisamment loquasse pour répondre aux questions, il est transporté dans une autre pièce, toujours sombre. Les grands yeux blancs ne sont pas faits pour regarder dans l’obscurité. Il ne voit donc qu’un homme avec un point lumineux au milieu de ce qui parait être sa tête. La source incandescente s’éloigne et un nombre important de mots sont prononcés. Ils ne sont pas aptes à négocier. Peu importe ce qu’il demande, l’élémentaire ne sera pas amené chez lui s’il ne répond pas à leur question. Alors apprendre qu’il serait incinéré s’il ne coopère pas suffit à se muer dans le silence. L’amas de bois penche la tête sur le côté. Impossible de savoir quelle expression il prend, c’est toujours la même. Le regard vide, sans paupière, la bouche grande ouverte en O, deux narines sur un nez inexistant. La seule chose qui a changé est l’absence de cette phrase qu’il répète sans cesse. Il ne répondra donc à cette menace que par le silence. Ce silence montrant qu’il est à l’écoute de ce qu’il va lui être demandé. Mais lui demander de répondre en le rendant responsable de la vie de millions de personnes, ça non. L’homme le menace, c'est alors sa vie qui va primer et non celle d’inconnus, c’est la seule raison pour laquelle il répondra. Afin de retourner à la maison. Mais les questions se succèdent, l’homme est trop impatient. L’élémentaire ne communique actuellement que par des mots simples sans ordre grammatical dans un intervalle irrégulier de silence de seulement quelques secondes. Un temps de réflexion nécessaire.

— Moi… Connexion… Arbre-monde… Simple… Moi… Vouloir… Communiquer… Avec… Arbre-monde… Mais Arbre-monde… Pas aimer… Brume… Moi… Naître… Brume…

Jusqu’à maintenant, il ne fait qu’énoncer l’évidence. Non pas pour prendre l’homme pour un imbécile, mais pour rappeler qu’il parle justement à un être né de la brume. Justifier que l’arbre-monde n’aime pas la Brume devrait lui suffire à comprendre que la connexion avec l’arbre-dieu, même s’il pensait bien faire, a mal tourné.

– Arbre-monde… Donner… Visions… Arbre-monde… Sommeil… Besoin… Énergie… Arbre-monde… Absorbé… Énergie… À moi… Mais… Pas aimer… Brume… Alors… Connexion… Couper…

Il répète un peu la même chose sous une autre forme. C’est long, et il lui faut plusieurs minutes pour répondre à ses questions… Il gardera le silence et toujours la même forme, sans bouger une seule fois les orifices qui lui servent de bouche et d’yeux. Il analysa les trop nombreuses questions pour passer à cette femme qui l’avait vraisemblablement fait passer de l’état de graine à celui d’un bébé élémentaire.

– Femme… Aimer Plante… Femme… Donner… Énergie... Mauvaise… Mais moi… Filtrer… Terre… Eau… Bonne énergie… Vous… Donner… Toujours… Énergie... Mauvaise… Femme… Patiente… Moi… Pousser… Comme plante… Demande… Temps…

On pourrait croire qu’il sait qu’il a déjà senti cette énergie en plus petite quantité venant de Muridas. Même s’il ne sait pas vraiment ce qui lui a été donné. Il a bel et bien filtré le peu de myste qui lui a été donné pour ne prendre que la bonne énergie venant de la terre. Rien de plus. Rien de moins. L’élémentaire reste une plante avant d’être un élémentaire. Et comme toutes les plantes, leur philosophie reste la même. Vivre en se nourrissant de la terre et du soleil et de longues semaines. Ce dont l’homme semble ne pas avoir.

— Temps… Pas important… Seule vie… Important… Arbre-monde… Besoin… Temps… Et bonne énergie…

Vérité, rien n’est que vérité. L’élémentaire ne pense qu’à survivre et à ne pas finir brulé vif. L’élémentaire a encore beaucoup à apprendre.

Dim 13 Oct - 15:10

MJ - Convocation dans l'ombre

Edmund Higgs



Image incertaine, sourire factice. Perturbation, étiré. Agacé.

- Rien de nouveau, Docteur. Je pensais que vos innombrables finances avaient permis de maîtriser les croissances de ce type d'élémentaire.

Menace non voilée, question orientée qui n'en est pas. Homme en costume toujours distant, visage non visible. Sourire disparu, lumière rouge qui se reflète dans les yeux. Odeur épicée d'herbes calcinées, de fumée parfumée. Cendres qui tombent aux racines de l'élémentaire.

- Sauf votre respect, Monsieur, les élémentaires ne sont pas capables de se connecter ... ainsi. Ce qu'il dit est étrange, l'Arbre-Dieu n'est pas une ... Hm. N'est pas un élémentaire, donc ils ne devraient pas pouvoir communiquer comme il le prétend.

Sourcil levé, question en suspens. Information intéressante. Docteur Muridas ? Qu'avait-elle fait ? Perte de patience, utilité élémentaire relative, conditionnée à ses réponses. Soupir las, dégoût. Mais idée ... question.

- L'Arbre n'a pas aimé la Brume ? Donc il a bien un lien avec. Il a besoin d'énergie, si ce que vous me dîtes est vrai. Quelle énergie ?

Réfléchir en même temps, attendre que l'intellect limité de l'aberration soit en mesure de répondre. Patience qui s'amenuise. Observation du fragment incandescent puis de l'élémentaire. Autre personne prend l'initiative. Arrêté d'un geste. Non, pas encore.

- Je vais reposer la question pour la dernière fois. Qu'a fait le Docteur Elyesa Muridas ? reprit-il, toujours la main levée pour empêcher le Docteur d'actionner ses machines. Le Myste, qui vous blesse, est aussi apte à vous faire atteindre un autre stade ... au risque de vous faire muter et de vous handicaper ... éternellement. Vous comprenez donc que c'est un risque que je devrais prendre si vous n'y mettez pas du votre. Tout comme cela signifie une chose : vous pourrez sortir d'ici ... vivant ... si vous coopérez. En l'état, nous sommes plus proches de la phase d'incinération que de la mise en pot.

Jeter son mégot entre les racines protubérantes. S'éteint doucement, sans douleur.

- Me suis-je bien fait comprendre ? Bien. Donc répondez à ma première question. Ensuite, vous me parlerez de cet Arbre-Dieu et de cette fameuse énergie. Puis vous me parlerez de vos compagnons de voyage.

Mar 15 Oct - 10:52



??? / Opale ?

??? 1901



Impossible de savoir ce qu’ils veulent savoir. Impossible de sortir d’ici tant qu’ils sont là. Son envie irrépressible de quitter les lieux est là. Que cela soit par ses mots ou par ses actes, il s’agit de son seul objectif. Pourtant, il refuse cette énergie qui lui est offerte et ne s’en sert que pour se protéger. Peu sûr que cette protection soit efficace contre la menace d’incinération, il ne peut qu’écouter et répondre aux questions.
Le premier constat est effectivement qu’ils ne peuvent pas maîtriser sa croissance. L’homme dans l’ombre n’est pas satisfait du tout. Il entend toutefois que d’après leur connaissance, les élémentaires ne sont pas capables de se connecter entre eux. Leur conclusion n’est pas tout à fait exacte. Il ne peut le faire dans son état actuel. L’élémentaire ne sait pas où ils se trouvent, ses cristaux, ses pouvoirs qui lui ont permis cela. Cela veut dire qu’ils se sont emparés de lui sans ses affaires ? Autre question sur son besoin d’énergie. De quelle énergie il parle ? Là est toute la question, mais sa menace lui revient à l’esprit qui l’empêche de répondre. Pourquoi ? S’il devient inutile, que va-t-il devenir de lui ? Le feu flou qui allume ce bout d’herbe enroulé de papier le hante comme s’il allait allumer ses racines. Le menaçant de brûler par sa seule approche, Duscisio a terriblement peur. Son regard donne bel et bien l’impression d’observer la cigarette.

— Pas savoir… Répond l’amas de racines. Connexion… Trop courte… Souvenir… Flou…

Il n’a que quelques bribes de souvenir, qu’il rassemble comme il peut. La mauvaise énergie le brouille, toutes ses questions alors qu’il essaie de survivre l’embrouille tout autant. Au lieu de le laisser reprendre un état correct, il est dopé de la mauvaise manière à l’aide d’une technologie qu’il déteste sans lui laisser le temps de bien faire. S’il pouvait pleurer, il le ferait. Au lieu de ça, il baisse la tête sans changer d’expression. Non, il y a un léger changement. Des paupières se dessinent, lui permettant d’afficher un regard attristé et sa bouche se referme très lentement.

— Dusc… Dusc…

C’est quoi ça ? Des pleurs ? Cela y ressemble. Il s’est résilié à ce qu’il finisse en cendre à cause de l’absence d’informations qu’il puisse fournir. Même en répétant une dernière fois la question sur le docteur Muridas, celui-ci ne peut répondre qu'après quelques secondes.

— Dusc… Pas savoir… Dusc… Dormir…

Ça y est, c'est terminé. Il ne sait pas. Il a pleinement coopéré. Il peut demander ce qu’il veut, Duscisio n’est pas en état de pouvoir répondre correctement à ses questions. Il est devenu inutile. Il va finir brûlé vif malgré la promesse faite. Il devait avoir un dernier souhait en prenant compte de l’endroit où il se trouve…

— Dusc… Vouloir… Voir… Muridas…

Comme une dernière volonté, la voix presque éteinte, il demande à voir la botaniste sans savoir si son souhait allait être exaucé.

Mar 15 Oct - 17:21

MJ - Convocation dans l'ombre

Edmund Higgs



Rachitique, réfractaire. Douloureux. Peu importe.

- Il lutte, monsieur. Il lutte contre le traitement. Je peux augmenter la dose, mais les effets risquent de l'altérer définitivement.

Et alors ?

- Pourra-t-il parler ?

Hochement de tête. Dans la mesure des informations disponibles.

- Peut-être que le Docteur Muridas pourrait … poursuivit le Docteur, d’une voix chevrotante.

Geste de la main. Non. C’était tout l’objet de la question. Non, pas Muridas. Pas encore. Peut-être jamais.

- Appliquez le traitement, revenez me chercher quand la créature aura retrouvé un intellect viable. Nous poursuivrons les questions alors. Si elle résiste, cela veut dire qu’elle n’a pas encore cédé. Si elle ne cède pas, elle mourra. Toute forme de vie a ses limites. Ce ne serait pas le premier élémentaire à se sacrifier au nom d’un but plus grand. N’est-ce pas Docteur ? Si les questions ne donnent rien, nous continuerons jusqu’à être certains qu’il n’y a plus rien à en extraire.

Assentiment.

La porte claqua, laissant l’élémentaire décharné seul avec le Docteur. Le vrombissement des machines se mit en route et les pompes commencèrent à s’actionner et petit à petit, la lueur typique du Myste ruissela dans la pièce. Elle prit de plus en plus de place, jusqu’à ce qu’un ploc ploc se fasse entendre au-dessus du semblant de tête bulbocéphale. Le liquide bleuté s’accumula en une petite flaque à son sommet avant de couler sans la moindre dénaturation le long du corps de l’élémentaire, de le garnir. De le maculer, de s’insinuer dans chacun de ses pores et de sa nature. Tel un acide, il commença à fragiliser les racines qui se mirent à gondoler et régresser dans une compression anarchique. A l’abri, le Docteur observait, jugulait le flux de Myste pur. Le liquide n’était pas dangereux que pour l’élémentaire, mais il se devait de mesurer le dosage. Après tout, le produit miracle d’Opale avait mille vertus.

Au bout de quelques minutes, l’élémentaire pu sentir quelque chose se forcer en lui. Un chemin, une nature profonde. Sa part de Brume ? Son instinct ? Petit à petit l’étincelle s’éteignait, ce refus de s’y plier le rapprochait de plus en plus d’un stade proche de l’anéantissement. Un stade reniant le principe même de son existence. Ce qui vint en premier fut une odeur âcre, presque soufrée. Le nid végétal s’était comme affaissé pour, sans crier gare, se développer à outrance et émettre des rais bleutés de lumière qui rebondirent contre les murs. Un cocon de Myste. A en croire les outils, les manœuvres et le visage concentré du scientifique à l’œuvre, il n’en était pas à son coup d’essai.

Oui, les méthodes du Docteur Muridas étaient plus douces, plus lentes. Plus … respectueuse de la nature même de la plante. Mais le procédé était le même. Déformé, aliéné. Amplifié. Magnifié. Cela prendrait du temps. Non pas du temps pour toi, mais du temps pour détruire les mutations non désirées, éliminer les parties de toi indésirables. Du temps pour te faire mal, t’altérer. Pour te pousser dans le dernier retranchement avant la mort. Feu, Myste. Myste, feu. Mutation et douleur.

Puis vint l’éclosion. Un corps humain, un corps défiguré. Ton corps, parsemé des traces de ces sévices qui ne disparaitraient peut-être jamais. Mais pire encore. Quelque chose qui était allé secouer ce qui faisait office d’âme, d’essence. Qui avait altéré son lien avec la chose qui t’avait vu naître. La mère de tous les élémentaires : la Brume. Moins son enfant, à présent, que celui du Myste.

Tu étais nu, blessé. Abîmé jusque dans la moindre parcelle de ton corps. Mais là, physiquement. Mentalement. Prêt à parler. Du moins, c’était ainsi qu’ils te voulaient. Le temps te paru incertain, la torture semblait avoir duré des mois. Mais cela aurait pu tout aussi bien être des heures ou des semaines. Les jours se succédèrent. Repas, diagnostic. Repas, tests. Repas, interrogatoire. Jusqu’à ce qu’ils finissent par espacer les entrevues, les chocs. La douleur. Entre quatre murs, petit à petit, tu fus oublié. Laissé là. A peine nourri. A peine protégé. Sans lumière. Sans espoir. Une fleur en cage. Condamnée à faner.

effets permanents: