Sam 24 Aoû - 12:10
Zéphyr
Aramila / Grand Camérier
- Plus de mille ans / 06 Uhr
- Spectre • Humain / Masculin
- Aramila
- Confuse / Il
- Dirigeant / Grand Camérier
- OC de Valentina Remenar
Description
Nul doute que l'étonnement s'empare des rares chanceux à se voir introduire auprès du Grand Camérier en personne sous sa véritable identité. Si l'âge figé quelque part dans la trentaine surprend immédiatement par sa jeunesse à première vue, il se dégage pourtant de l'homme un sentiment d'appartenance au passé, à la fois mystique et abîmé par le temps, sentiment qui se confirme rapidement devant la manière posée, voire détachée qu'il a de présenter les choses. Son visage apparaît cependant tout ce qu'il y a de plus humain, le teint pâle et fatigué au travers des cernes qui résident sous ses yeux rubis au regard fixe bien qu'observateur, lequel s'illumine parfois sous l'effet de la curiosité, les joues creusées, rendant les traits quelque peu anguleux, encerclés de mèches blanches et raides.
L'intéressé ne dévoile seulement qu'une partie de son faciès, l'autre étant perpétuellement cachée sous un masque d'une simplicité toute de bois rivalisant avec l'élégance des courbes sculptées à même la matière végétale. Seul son propriétaire sait ce qui se trouve en dessous : les souvenirs douloureux de la torture exacerbés par un corps pourrissant. Il n'y a d'ailleurs rien que l'homme ne dissimule au regard d'autrui, l'ensemble de son corps étant drapé de vêtements sombres proches du corps, des épaules aux pieds. Il porte également des gants en permanence, ne les retirant que pour accomplir son rituel quotidien d'onguents qu'il s'évertue à appliquer avec le plus grand soin pour ralentir le pourrissement de la chair morte.
Sa démarche souple et discrète similaire à celle d'un félin acquise au cours de ses premières années dans l'ordre des Caravaniers, laisse dans son sillage un parfum exagérément aromatique, mélange des différents onguents qu'il porte sur lui, à l'image de sa voix presque trop doucereuse pour quelqu'un de son rang, sans qu'il ait besoin d'élever le ton pour remettre un subalterne à sa place ou menacer son interlocuteur. Certains frémiront en murmurant que son odeur n'est pas sans rappeler celle de l'embaumement qui accompagne les défunts, ajoutant un voile supplémentaire de mystère et de crainte sur le personnage, tandis que d'autres ne se gêneront pas pour affirmer que seule une vulgaire odeur de cadavre plane sur lui, annonciatrice de sa chute.
Parfaitement conscient que même la plus efficace des combinaisons d'onguents ne saurait cacher complètement son corps pourrissant aux sens de ses interlocuteurs, l'homme choisit volontairement de garder ses distances avec ces derniers. Pour cette même raison, il n'est pas tellement friand des contacts physiques, une simple poignée de main le dérange. Si cette attitude le fait paraître froid et antipathique au possible envers autrui, l'intéressé s'en indiffère, préférant s'amuser de la défiance que cela suscite à son encontre. Son humanité l'a depuis longtemps quitté et le Grand Camérier n'est pas homme à hésiter avant d'employer les moyens les plus controversés pour parvenir à ses fins, trahissant son ambition démesurée.
Très peu de choses parviennent encore à susciter son intérêt et lorsque cela survient, sa curiosité en devient rapidement malsaine. En effet, il cherchera véritablement à déchiffrer en détails la personnalité de l'autre comme un charognard décortique une carcasse. Car plus on en sait sur ses interlocuteurs, mieux on les manipule. Malgré la place importante que prend désormais la violence dans ses prises de décision, l'homme n'en demeure pas moins très pieux, comme à l'apogée de sa vie. Il a mis des années à accepter ce qu'il était devenu à son retour de la Brume en opposition totale avec ses principes religieux, pour autant, la perspective de la mort définitive l'effraye bien plus. Sans vouloir se l'admettre, il craint le châtiment divin pour avoir pris une vie innocente, celle qui lui importait le plus au monde.
L'intéressé ne dévoile seulement qu'une partie de son faciès, l'autre étant perpétuellement cachée sous un masque d'une simplicité toute de bois rivalisant avec l'élégance des courbes sculptées à même la matière végétale. Seul son propriétaire sait ce qui se trouve en dessous : les souvenirs douloureux de la torture exacerbés par un corps pourrissant. Il n'y a d'ailleurs rien que l'homme ne dissimule au regard d'autrui, l'ensemble de son corps étant drapé de vêtements sombres proches du corps, des épaules aux pieds. Il porte également des gants en permanence, ne les retirant que pour accomplir son rituel quotidien d'onguents qu'il s'évertue à appliquer avec le plus grand soin pour ralentir le pourrissement de la chair morte.
Sa démarche souple et discrète similaire à celle d'un félin acquise au cours de ses premières années dans l'ordre des Caravaniers, laisse dans son sillage un parfum exagérément aromatique, mélange des différents onguents qu'il porte sur lui, à l'image de sa voix presque trop doucereuse pour quelqu'un de son rang, sans qu'il ait besoin d'élever le ton pour remettre un subalterne à sa place ou menacer son interlocuteur. Certains frémiront en murmurant que son odeur n'est pas sans rappeler celle de l'embaumement qui accompagne les défunts, ajoutant un voile supplémentaire de mystère et de crainte sur le personnage, tandis que d'autres ne se gêneront pas pour affirmer que seule une vulgaire odeur de cadavre plane sur lui, annonciatrice de sa chute.
Parfaitement conscient que même la plus efficace des combinaisons d'onguents ne saurait cacher complètement son corps pourrissant aux sens de ses interlocuteurs, l'homme choisit volontairement de garder ses distances avec ces derniers. Pour cette même raison, il n'est pas tellement friand des contacts physiques, une simple poignée de main le dérange. Si cette attitude le fait paraître froid et antipathique au possible envers autrui, l'intéressé s'en indiffère, préférant s'amuser de la défiance que cela suscite à son encontre. Son humanité l'a depuis longtemps quitté et le Grand Camérier n'est pas homme à hésiter avant d'employer les moyens les plus controversés pour parvenir à ses fins, trahissant son ambition démesurée.
Très peu de choses parviennent encore à susciter son intérêt et lorsque cela survient, sa curiosité en devient rapidement malsaine. En effet, il cherchera véritablement à déchiffrer en détails la personnalité de l'autre comme un charognard décortique une carcasse. Car plus on en sait sur ses interlocuteurs, mieux on les manipule. Malgré la place importante que prend désormais la violence dans ses prises de décision, l'homme n'en demeure pas moins très pieux, comme à l'apogée de sa vie. Il a mis des années à accepter ce qu'il était devenu à son retour de la Brume en opposition totale avec ses principes religieux, pour autant, la perspective de la mort définitive l'effraye bien plus. Sans vouloir se l'admettre, il craint le châtiment divin pour avoir pris une vie innocente, celle qui lui importait le plus au monde.
Habiletés et pouvoirs
En tant que Spectre, il possède par défaut le pouvoir de Possession. C'est aussi un fin Maître Espion et un stratège émérite grâce aux connaissances qu'il a acquis toutes ces années durant. Son corps déjà mort lui permet de survivre à pratiquement n'importe quelle blessure, bien qu'il essaye de le préserver du mieux qu'il peut tant il y demeure attaché malgré tout, à tel point que celui-ci constitue peut-être sa plus grande faiblesse. Il est expert en parfums et onguents qu'il applique en permanence sur sa peau pour ralentir le pourrissement et réduire les odeurs. A la suite de son intégration au sein de l'ordre des Caravaniers, il a appris l'usage des armes blanches ainsi que les gestes d'auto défense. Plus pour cacher sa véritable nature que préserver sa vie, il possède une dague sur lui en permanence, cachée sous sa cape.
Biographie
Entendez-vous ?
Entendez-vous les supplications des pêcheurs qui implorent ta miséricorde dans les larmes et les flammes de l'enfer ?
Puissiez-vous avoir pitié de leurs âmes car là où ils se rendent, nul pardon ne les y attend.
Du passé, il ne garde aucun héritage. Pourtant, il fut un temps où il répondait au nom d'Asael Lamostel. Seul le prénom survit au patronyme familial quand le jeune homme se décida à rejoindre les ordres en tant que prêtre missionnaire. Une vocation née très tôt et encouragée avec bienveillance au sein d'un foyer considéré comme plutôt pieux. De toutes ses erreurs, ce fut certainement la première. Car la candeur d'Asael n'aurait su présager à quel point sa rencontre avec certaines personnes allait façonner sa personnalité pour devenir l'une des plus impitoyables de son époque. Au contact de ses aînés, sa foi grandit, prenant une allure plus sévère et intolérante avec les années. Les rapports avec sa famille se détériorèrent et loin de l'enjoindre à se remettre en question, ce fossé creusé de jour en jour encouragea le jeune homme à se plonger plus intensément dans ses convictions religieuses. Alors que les arrestations d'hérétiques se multipliaient dans la région, la suspicion de l'Eglise se porta soudain sur les parents d'Asael. Ce fut ce dernier en personne qui vint les arrêter chez eux. La torture leur fit bientôt avouer les pires crimes païens, ceux passibles de mort. Tous furent condamnés au bûcher, même la plus jeune sœur d'Asael. Devant les corps se tordant de douleur, dévorés par les flammes, le jeune homme demeura de marbre. Confiants dans le jugement sans faille de leur nouvelle recrue, ses supérieurs le nommèrent inquisiteur à son tour. Des années plus tard, après une longue succession d'arrestations et d'exécutions, il accéda finalement au rang de Chef des Inquisiteurs à l'aube de sa quarantaine. Une réputation qui n'était plus à faire, des hommes et des femmes prêts à exécuter le moindre de ses ordres... D'aucun aurait pu dire que l'homme n'avait plus rien à craindre de son vivant.
La réalité le rattrapa pourtant lors d'un voyage au travers la Brume en direction de Ventdune. Silencieux comme la mort, ils les encerclèrent. Et quand les premiers hurlements de ses hommes s'élevèrent, glaçants d'horreur dans les méandres de la Brume, Asael sut. Sans le vouloir, les lanternes servant à éclairer leur route avaient conduit une murmuration jusqu'à eux. Le combat était déjà perdu d'avance, les insectoïdes déferlant sur eux comme une meute affamée. Pour autant, Asael continuait de dispenser ses ordres, tentant de couvrir de sa voix les appels désespérés de ses hommes. Puis il le vit. La silhouette sombre du monstre se dressa devant lui, ses petits yeux brillant dans le noir, rivés sur l'inquisiteur qu'il dominait d'une bonne demi-tête. Et pour la première fois de sa vie, Asael sentit une sueur glacée couler le long de son dos alors que les griffes de la terreur se refermaient sur lui. L'image de sa propre mort s'imposa à son esprit et il prit ses jambes à son cou. Sans jamais se retourner, il courut à perdre haleine en fendant la Brume, avec l'espoir fou de s'en sortir vivant alors que les cris de ses compagnons d'infortune ainsi lâchement abandonnés à leur sort continuaient de résonner atrocement à ses oreilles. Il ne sut jamais combien de temps il courut ainsi. Bientôt, les hurlements cessèrent, absorbés par la Brume. Comme si aucun de ces hommes n'avaient jamais existé.
Asael ne consentit à s'arrêter que lorsqu'il fut à bout de souffle et d'un bref regard autour de lui, réalisa que l'environnement avait brusquement changé au travers des mouvements lancinants de la Brume. Les paysages familiers auxquels il était habitué avaient disparu au profit d'étranges matériaux inconnus de l'inquisiteur, réunis en un amas d'enchevêtrements chaotiques. Avait-il inhalé trop de Brume au cours de sa fuite désespérée pour subir pareilles hallucinations ? Un esprit rationnel aurait pris le temps d'analyser la situation mais devant la peur d'apercevoir de nouveau cette silhouette cauchemardesque, l'inquisiteur reprit sa progression effrénée, ignorant que chacun de ses pas l'éloignait un peu plus de la salvation tandis qu'il s'enfonçait toujours plus loin dans les Limbes. Des heures passèrent ainsi sans que le soleil ne refasse surface. Au delà de la confusion que cette information suscitait, la folie guettait. Rongeant son hôte de l'intérieur à la manière d'un parasite. Puis il les sentit avant de les voir. Les cadavres jonchaient le sol, leurs membres tordus dans la douleur et leurs yeux vides semblant le suivre du regard alors que l'odeur de mort saturait l'atmosphère jusqu'à la rendre presque irrespirable. Son esprit terrorisé crut y reconnaître les visages de ses victimes et leurs hurlements résonnèrent de nouveau à ses oreilles, comme déterminées de le hanter pour l'éternité, si tenté que la temporalité ait encore sa place dans les méandres des Limbes.
La lumière au bout du tunnel. Enfin ! Mû par le désir silencieux de quitter ce monde infernal, l'inquisiteur s'y dirigea. Des voix humaines lui parvinrent alors et d'une démarche épuisée, l'inquisiteur se dirigea aussitôt dans leur direction, désireux de trouver de l'aide. Ses hommes étaient toujours quelque part dans la Brume aux prises avec ces monstres. Les silhouettes se dessinèrent bientôt sous ses yeux mais alors qu'il se rapprochait en criant et en agitant les bras, sa présence ne suscita aucune réaction parmi ses semblables. Ses semblables ? De son corps physique, il ne distinguait plus rien, si ce n'était une vapeur pareille à du gaz, presque invisible à l'œil nu au travers des rayons du soleil. L'horreur de sa situation le frappa de plein fouet : il n'était plus qu'une entité figée quelque part entre la vie et la mort, incapable d'interagir avec son environnement ou de communiquer. Le souvenir même de sa propre mort demeurait enfoui au plus profond des Limbes, scellé à jamais avec elles. Désormais contraint d'arpenter cette terre sous cette forme, le spectre se mit en quête de réponses. Pour quelqu'un dont les décisions avaient façonné bien des destins, cette situation était inacceptable. Désireux de trouver un remède à sa nouvelle condition sans pouvoir consulter le moindre ouvrage, il dut se résoudre, non sans une certaine amertume, à espionner les hommes et femmes de savoir, dans l'espoir de comprendre ce qui lui était arrivé. Peu à peu, il prit conscience que ce qu'il pensait n'être qu'une errance de plusieurs jours dans la Brume, avait duré des décennies, si ce n'étaient des siècles... Ses hommes, s'il y avait eu des survivants, n'étaient plus de ce monde. Son propre nom avait depuis longtemps été oublié lui aussi. Cela lui prit des années pour accepter sa nouvelle condition et faire le deuil de l'homme qu'il avait été jadis. Ayant compris qu'il n'existait aucun retour en arrière possible, le spectre se plongea par désespoir dans l'étude de ce nouveau monde, épiant les grands pontes dans leur quotidien, développant une étonnante satisfaction à percer leurs plus sombres secrets... Jusqu'à ce qu'il le rencontre.
Le missionnaire répondant au prénom de Vassili était considéré par nombre de ses pairs comme prometteur. Juste et généreux, il faisait profiter les autres de sa vocation religieuse. Le spectre commença par espionner son quotidien, comme il l'avait fait tant de fois par le passé. Cependant, la curiosité malsaine avec laquelle il s'immisçait régulièrement dans l'intimité de ses cibles se changea peu à peu en un sentiment très différent, dont il ne se sentait plus capable après autant d'années d'errance en solitaire. En la personne de Vassili, le spectre crut revoir le jeune prêtre qu'il avait été autrefois, plein d'espoir et d'ambition. Dans l'ignorance la plus totale du principal intéressé, le spectre s'abimait de plus en plus longtemps et souvent à l'observer œuvrer pour le bien. Les habitudes de Vassili n'eurent bientôt plus aucun secret pour lui, à tel point que le spectre s'amusait à anticiper les réactions de ce dernier. Sans même s'en rendre compte, il s'attacha sincèrement à cet humain. Des sentiments naquirent. Et avec eux, l'envie de ne faire plus qu'un. Ce n'était pas la première fois que l'idée lui traversait l'esprit. Posséder un humain, retrouver un corps physique et les sensations qui allaient avec... Rien de plus séduisant pour une entité condamnée à la solitude éternelle. A quoi bon rassembler autant de connaissances s'il ne pouvait les partager avec personne ? Celles-ci pourraient profiter à Vassili ainsi qu'à d'autres à travers lui. Alors, le spectre céda à la tentation... pour réaliser la terrible erreur qu'il venait de commettre en sentant l'âme du jeune prêtre se déchirer pour finalement disparaître dans le néant. La douleur était réelle, comme en témoignait son cœur et sa gorge serrée devant ce triste constat. La méconnaissance des spectres ne lui avait pas permis de connaître les conséquences de la possession et il s'en voulut affreusement.
Par égard pour celui qu'il avait aimé, le spectre se résolut à graver son nom dans les mémoires. Et quel plus noble hommage que de le faire devenir Archevêque, le rang le plus prestigieux que puisse espérer un homme de foi ? Après avoir passé autant de temps à observer Vassili de son vivant, il n'eut aucun mal à reproduire le comportement de ce dernier auprès de son entourage afin de se faire passer pour lui. Et grâce aux connaissances qu'il avait acquises au cours de son errance plusieurs fois centenaire, le spectre avait bon espoir de s'élever rapidement à ce poste si convoité. Peut-être se montra-t-il trop impatient, trop confiant en sa faculté de tirer profit de la situation... Car il ne vit pas le danger rôder autour de son audacieuse entreprise. Celui-ci surgit là où il s'y attendait le moins : l'ordre des Caravaniers. Son assurance et sa soudaine ambition attirèrent l'attention. Considéré à tort comme un espion, il fut attrapé sur ordre du Grand Camérier en personne. En effet, quelque chose dans les agissements du jeune prêtre avait interpellé ce dernier, qui n'hésita pas une seconde à user de la torture pour arracher les aveux qu'il désirait entendre dans la bouche de son prisonnier. Pour en avoir été lui-même l'instigateur pendant des années, le spectre était le mieux placé pour savoir ce qu'une telle pratique pouvait obtenir d'un individu. Mais il comprenait également quel châtiment il encourait si on découvrait sa véritable nature et le pêché qu'il avait commis. Tout en subissant les pires atrocités, il luttait pour ne pas terminer sur le bûcher, maudissant ses bourreaux pour les blessures infligées à ce corps. Un rude combat s'engagea, pourtant perdu d'avance. Ses tortionnaires avaient le temps devant eux alors que sa résistance à la douleur approchait irrémédiablement de ses limites. Il suffit d'une souffrance de trop, physique ou mentale pour que la vérité lui soit arrachée.
Quand il revint à lui, le spectre ne sut pas combien de temps s'était écoulé, ni même comment il avait perdu connaissance. S'était-il évanoui à cause de la douleur ? Un bruit de bottes approchant dans sa direction le tira cependant de ses réflexions silencieuses et il reporta son attention sur l'homme qui lui faisait face. Le Grand Camérier parut s'abîmer dans la contemplation de son œuvre pendant quelques secondes avant de lui faire une offre qui laissa le spectre stupéfait sur le moment : être jugé et finir sur le bûcher en tant qu'abomination ou... mettre ses connaissances au service de l'ordre des Caravaniers tout en demeurant sous son étroite surveillance. L'enjeu était de taille car devant la crainte qu'inspiraient les spectres, on imaginait le prisonnier capable de s'évanouir dans la nature, à tort bien évidemment. Le choix n'en était pas un en réalité et le spectre se retrouva sous les ordres du Grand Camérier en personne. Ayant renoncé à son nom d'origine ou même à celui de son vestige, il fut renommé Zéphyr par son supérieur. Le spectre n'eut d'autres choix que celui de partager son savoir avec le Grand Camérier. En récompense de sa collaboration, ce dernier mit à sa disposition des onguents contre ce qu'il pensait être une maladie de la peau, pensant ainsi pouvoir asseoir son contrôle sur le spectre et éviter toute tentative de fuite de sa part. Aventuriers depuis des générations, les Caravaniers avaient découvert nombre de plantes médicinales au cours de leurs voyages et Zéphyr sut tirer profit de leur savoir en retour pour devenir rapidement un maître des parfums. Contrairement au Grand Camérier, il comprit rapidement que ce corps était mort sous la torture dans l'ignorance générale, ravalant sa sombre rancœur envers son supérieur et tortionnaire. Intelligent, il préféra s'attirer les bonnes grâces de ce dernier, guettant le moment parfait où il pourrait goûter à sa vengeance.
Des semaines, des mois à acquérir la discrétion et l'endurance nécessaires au sein de l'ordre. La nouvelle recrue se révéla cependant à la hauteur des attentes du Grand Camérier, lequel lui accorda peu à peu sa confiance jusqu'à faire de lui son Bras Droit, contre l'avis de certains membres de l'organisation. En vérité, la décision de ce dernier n'était pas désintéressée : l'homme voyait d'un très mauvais œil les ambitions naissantes d'un jeune prêtre dénommé Sylas Edralden, à qui on prédisait un avenir brillant au sein de la communauté religieuse. Zéphyr ne sut jamais réellement ce que le Grand Camérier reprochait à cet individu mais il se vit assigné à la surveillance de Sylas pour découvrir ses intentions cachées. Après des jours à l'observer à la dérobée dans son quotidien et contre toute attente, le missionnaire suscita l'intérêt grandissant du spectre, à tel point que Zéphyr vit en Sylas, sa porte de sortie. La catastrophe de Dainsbourg lui fournit l'occasion rêver pour mettre son plan à exécution. Ayant convaincu le Grand Camérier de s'y rendre en urgence pour en enquêter, le spectre le suivit discrètement jusqu'au cœur de la Brume. Tirant profit de sa précédente mésaventure en son sein, Zéphyr parvint jusqu'à sa cible. Passée la surprise de la trahison, l'homme défendit chèrement sa vie mais il ne se méfia pas quand sa lame s'enfonça dans la chair de son adversaire, pensant la victoire à sa portée. La dernière vision qu'il emporta de son vivant, fut le rictus terrifiant du spectre, incapable de mourir d'une telle blessure. La vengeance guida sa propre lame, transperçant le cœur du Grand Camérier et ce dernier mourut avant même que son corps ne repose à jamais dans les ruines de Dainsbourg.
La perte brutale de ce dernier jeta un vent de panique parmi les membres devenus orphelins. A tel point que l'ordre des Caravaniers aurait bien pu disparaître avec son dirigeant. Si le destin de l'ordre lui importait peu en réalité, Zéphyr vit toutefois le potentiel que représentait celui-ci, notamment dans son rôle important vis-à-vis de la politique aramilane. Il se résolut donc à en prendre la tête pour s'immiscer dans les affaires du pays. Un moyen pour lui de retrouver un semblant de pouvoir comme un écho nostalgique de son passé de Chef des Inquisiteurs. Parfaitement conscient de ne pas faire l'unanimité au sein de l'ordre, le spectre usa de stratégie auprès des Maîtres Caravaniers, flattant et plein de promesses pour mieux les rallier à sa cause. Avec le temps passé aux côtés de l'ancien Grand Camérier, Zéphyr avait observé les liens qui l'unissait aux Maîtres Caravaniers, aussi bien positifs que négatifs, n'hésitant pas à jouer là-dessus pour parvenir à ses fins. Sa stratégie finit par payer car il obtint la majorité lors du vote d'urgence. Au même moment, la nomination de Sylas au rang d'Archevêque fit étrangement écho à sa propre ascension et il se murmure que l'actuel Grand Camérier y serait peut-être pour quelque chose. S'il n'a que peu d'intérêt pour les pontes qui gravitent autour de lui en permanence désormais, le spectre a vu sa relation avec Sylas évoluer à la mort de la fille de ce dernier, offrant une chance inespérée à Zéphyr de s'obtenir la gratitude de l'Archevêque. L'incident lui permit de découvrir un autre visage de l'homme, faisant écho à celui qu'il avait été en tant qu'inquisiteur. Une similitude qui lui plut particulièrement, comprenant que Sylas et lui étaient capables d'employer les mêmes méthodes pour arriver à leurs fins. Avec le temps l'Archevêque devint une source de fascination pour Zéphyr. Après tout, un homme blessé est un homme dangereux. En son for intérieur, le spectre s'intéresse à ce qui a pu valoir des ennemis aussi déterminés à l'Archevêque, pourtant bon sous tout rapport. Zéphyr en est à présent convaincu : l'autre a quelque chose à cacher et le spectre désire ardemment le découvrir. Alors il se prête volontiers à ce petit jeu à double-tranchant, recevant la plupart de ses ordres de la part de Sylas directement tout en conseillant ce dernier dans l'ombre et en asseyant sa propre influence.
Entendez-vous les supplications des pêcheurs qui implorent ta miséricorde dans les larmes et les flammes de l'enfer ?
Puissiez-vous avoir pitié de leurs âmes car là où ils se rendent, nul pardon ne les y attend.
Du passé, il ne garde aucun héritage. Pourtant, il fut un temps où il répondait au nom d'Asael Lamostel. Seul le prénom survit au patronyme familial quand le jeune homme se décida à rejoindre les ordres en tant que prêtre missionnaire. Une vocation née très tôt et encouragée avec bienveillance au sein d'un foyer considéré comme plutôt pieux. De toutes ses erreurs, ce fut certainement la première. Car la candeur d'Asael n'aurait su présager à quel point sa rencontre avec certaines personnes allait façonner sa personnalité pour devenir l'une des plus impitoyables de son époque. Au contact de ses aînés, sa foi grandit, prenant une allure plus sévère et intolérante avec les années. Les rapports avec sa famille se détériorèrent et loin de l'enjoindre à se remettre en question, ce fossé creusé de jour en jour encouragea le jeune homme à se plonger plus intensément dans ses convictions religieuses. Alors que les arrestations d'hérétiques se multipliaient dans la région, la suspicion de l'Eglise se porta soudain sur les parents d'Asael. Ce fut ce dernier en personne qui vint les arrêter chez eux. La torture leur fit bientôt avouer les pires crimes païens, ceux passibles de mort. Tous furent condamnés au bûcher, même la plus jeune sœur d'Asael. Devant les corps se tordant de douleur, dévorés par les flammes, le jeune homme demeura de marbre. Confiants dans le jugement sans faille de leur nouvelle recrue, ses supérieurs le nommèrent inquisiteur à son tour. Des années plus tard, après une longue succession d'arrestations et d'exécutions, il accéda finalement au rang de Chef des Inquisiteurs à l'aube de sa quarantaine. Une réputation qui n'était plus à faire, des hommes et des femmes prêts à exécuter le moindre de ses ordres... D'aucun aurait pu dire que l'homme n'avait plus rien à craindre de son vivant.
La réalité le rattrapa pourtant lors d'un voyage au travers la Brume en direction de Ventdune. Silencieux comme la mort, ils les encerclèrent. Et quand les premiers hurlements de ses hommes s'élevèrent, glaçants d'horreur dans les méandres de la Brume, Asael sut. Sans le vouloir, les lanternes servant à éclairer leur route avaient conduit une murmuration jusqu'à eux. Le combat était déjà perdu d'avance, les insectoïdes déferlant sur eux comme une meute affamée. Pour autant, Asael continuait de dispenser ses ordres, tentant de couvrir de sa voix les appels désespérés de ses hommes. Puis il le vit. La silhouette sombre du monstre se dressa devant lui, ses petits yeux brillant dans le noir, rivés sur l'inquisiteur qu'il dominait d'une bonne demi-tête. Et pour la première fois de sa vie, Asael sentit une sueur glacée couler le long de son dos alors que les griffes de la terreur se refermaient sur lui. L'image de sa propre mort s'imposa à son esprit et il prit ses jambes à son cou. Sans jamais se retourner, il courut à perdre haleine en fendant la Brume, avec l'espoir fou de s'en sortir vivant alors que les cris de ses compagnons d'infortune ainsi lâchement abandonnés à leur sort continuaient de résonner atrocement à ses oreilles. Il ne sut jamais combien de temps il courut ainsi. Bientôt, les hurlements cessèrent, absorbés par la Brume. Comme si aucun de ces hommes n'avaient jamais existé.
Asael ne consentit à s'arrêter que lorsqu'il fut à bout de souffle et d'un bref regard autour de lui, réalisa que l'environnement avait brusquement changé au travers des mouvements lancinants de la Brume. Les paysages familiers auxquels il était habitué avaient disparu au profit d'étranges matériaux inconnus de l'inquisiteur, réunis en un amas d'enchevêtrements chaotiques. Avait-il inhalé trop de Brume au cours de sa fuite désespérée pour subir pareilles hallucinations ? Un esprit rationnel aurait pris le temps d'analyser la situation mais devant la peur d'apercevoir de nouveau cette silhouette cauchemardesque, l'inquisiteur reprit sa progression effrénée, ignorant que chacun de ses pas l'éloignait un peu plus de la salvation tandis qu'il s'enfonçait toujours plus loin dans les Limbes. Des heures passèrent ainsi sans que le soleil ne refasse surface. Au delà de la confusion que cette information suscitait, la folie guettait. Rongeant son hôte de l'intérieur à la manière d'un parasite. Puis il les sentit avant de les voir. Les cadavres jonchaient le sol, leurs membres tordus dans la douleur et leurs yeux vides semblant le suivre du regard alors que l'odeur de mort saturait l'atmosphère jusqu'à la rendre presque irrespirable. Son esprit terrorisé crut y reconnaître les visages de ses victimes et leurs hurlements résonnèrent de nouveau à ses oreilles, comme déterminées de le hanter pour l'éternité, si tenté que la temporalité ait encore sa place dans les méandres des Limbes.
La lumière au bout du tunnel. Enfin ! Mû par le désir silencieux de quitter ce monde infernal, l'inquisiteur s'y dirigea. Des voix humaines lui parvinrent alors et d'une démarche épuisée, l'inquisiteur se dirigea aussitôt dans leur direction, désireux de trouver de l'aide. Ses hommes étaient toujours quelque part dans la Brume aux prises avec ces monstres. Les silhouettes se dessinèrent bientôt sous ses yeux mais alors qu'il se rapprochait en criant et en agitant les bras, sa présence ne suscita aucune réaction parmi ses semblables. Ses semblables ? De son corps physique, il ne distinguait plus rien, si ce n'était une vapeur pareille à du gaz, presque invisible à l'œil nu au travers des rayons du soleil. L'horreur de sa situation le frappa de plein fouet : il n'était plus qu'une entité figée quelque part entre la vie et la mort, incapable d'interagir avec son environnement ou de communiquer. Le souvenir même de sa propre mort demeurait enfoui au plus profond des Limbes, scellé à jamais avec elles. Désormais contraint d'arpenter cette terre sous cette forme, le spectre se mit en quête de réponses. Pour quelqu'un dont les décisions avaient façonné bien des destins, cette situation était inacceptable. Désireux de trouver un remède à sa nouvelle condition sans pouvoir consulter le moindre ouvrage, il dut se résoudre, non sans une certaine amertume, à espionner les hommes et femmes de savoir, dans l'espoir de comprendre ce qui lui était arrivé. Peu à peu, il prit conscience que ce qu'il pensait n'être qu'une errance de plusieurs jours dans la Brume, avait duré des décennies, si ce n'étaient des siècles... Ses hommes, s'il y avait eu des survivants, n'étaient plus de ce monde. Son propre nom avait depuis longtemps été oublié lui aussi. Cela lui prit des années pour accepter sa nouvelle condition et faire le deuil de l'homme qu'il avait été jadis. Ayant compris qu'il n'existait aucun retour en arrière possible, le spectre se plongea par désespoir dans l'étude de ce nouveau monde, épiant les grands pontes dans leur quotidien, développant une étonnante satisfaction à percer leurs plus sombres secrets... Jusqu'à ce qu'il le rencontre.
Le missionnaire répondant au prénom de Vassili était considéré par nombre de ses pairs comme prometteur. Juste et généreux, il faisait profiter les autres de sa vocation religieuse. Le spectre commença par espionner son quotidien, comme il l'avait fait tant de fois par le passé. Cependant, la curiosité malsaine avec laquelle il s'immisçait régulièrement dans l'intimité de ses cibles se changea peu à peu en un sentiment très différent, dont il ne se sentait plus capable après autant d'années d'errance en solitaire. En la personne de Vassili, le spectre crut revoir le jeune prêtre qu'il avait été autrefois, plein d'espoir et d'ambition. Dans l'ignorance la plus totale du principal intéressé, le spectre s'abimait de plus en plus longtemps et souvent à l'observer œuvrer pour le bien. Les habitudes de Vassili n'eurent bientôt plus aucun secret pour lui, à tel point que le spectre s'amusait à anticiper les réactions de ce dernier. Sans même s'en rendre compte, il s'attacha sincèrement à cet humain. Des sentiments naquirent. Et avec eux, l'envie de ne faire plus qu'un. Ce n'était pas la première fois que l'idée lui traversait l'esprit. Posséder un humain, retrouver un corps physique et les sensations qui allaient avec... Rien de plus séduisant pour une entité condamnée à la solitude éternelle. A quoi bon rassembler autant de connaissances s'il ne pouvait les partager avec personne ? Celles-ci pourraient profiter à Vassili ainsi qu'à d'autres à travers lui. Alors, le spectre céda à la tentation... pour réaliser la terrible erreur qu'il venait de commettre en sentant l'âme du jeune prêtre se déchirer pour finalement disparaître dans le néant. La douleur était réelle, comme en témoignait son cœur et sa gorge serrée devant ce triste constat. La méconnaissance des spectres ne lui avait pas permis de connaître les conséquences de la possession et il s'en voulut affreusement.
Par égard pour celui qu'il avait aimé, le spectre se résolut à graver son nom dans les mémoires. Et quel plus noble hommage que de le faire devenir Archevêque, le rang le plus prestigieux que puisse espérer un homme de foi ? Après avoir passé autant de temps à observer Vassili de son vivant, il n'eut aucun mal à reproduire le comportement de ce dernier auprès de son entourage afin de se faire passer pour lui. Et grâce aux connaissances qu'il avait acquises au cours de son errance plusieurs fois centenaire, le spectre avait bon espoir de s'élever rapidement à ce poste si convoité. Peut-être se montra-t-il trop impatient, trop confiant en sa faculté de tirer profit de la situation... Car il ne vit pas le danger rôder autour de son audacieuse entreprise. Celui-ci surgit là où il s'y attendait le moins : l'ordre des Caravaniers. Son assurance et sa soudaine ambition attirèrent l'attention. Considéré à tort comme un espion, il fut attrapé sur ordre du Grand Camérier en personne. En effet, quelque chose dans les agissements du jeune prêtre avait interpellé ce dernier, qui n'hésita pas une seconde à user de la torture pour arracher les aveux qu'il désirait entendre dans la bouche de son prisonnier. Pour en avoir été lui-même l'instigateur pendant des années, le spectre était le mieux placé pour savoir ce qu'une telle pratique pouvait obtenir d'un individu. Mais il comprenait également quel châtiment il encourait si on découvrait sa véritable nature et le pêché qu'il avait commis. Tout en subissant les pires atrocités, il luttait pour ne pas terminer sur le bûcher, maudissant ses bourreaux pour les blessures infligées à ce corps. Un rude combat s'engagea, pourtant perdu d'avance. Ses tortionnaires avaient le temps devant eux alors que sa résistance à la douleur approchait irrémédiablement de ses limites. Il suffit d'une souffrance de trop, physique ou mentale pour que la vérité lui soit arrachée.
Quand il revint à lui, le spectre ne sut pas combien de temps s'était écoulé, ni même comment il avait perdu connaissance. S'était-il évanoui à cause de la douleur ? Un bruit de bottes approchant dans sa direction le tira cependant de ses réflexions silencieuses et il reporta son attention sur l'homme qui lui faisait face. Le Grand Camérier parut s'abîmer dans la contemplation de son œuvre pendant quelques secondes avant de lui faire une offre qui laissa le spectre stupéfait sur le moment : être jugé et finir sur le bûcher en tant qu'abomination ou... mettre ses connaissances au service de l'ordre des Caravaniers tout en demeurant sous son étroite surveillance. L'enjeu était de taille car devant la crainte qu'inspiraient les spectres, on imaginait le prisonnier capable de s'évanouir dans la nature, à tort bien évidemment. Le choix n'en était pas un en réalité et le spectre se retrouva sous les ordres du Grand Camérier en personne. Ayant renoncé à son nom d'origine ou même à celui de son vestige, il fut renommé Zéphyr par son supérieur. Le spectre n'eut d'autres choix que celui de partager son savoir avec le Grand Camérier. En récompense de sa collaboration, ce dernier mit à sa disposition des onguents contre ce qu'il pensait être une maladie de la peau, pensant ainsi pouvoir asseoir son contrôle sur le spectre et éviter toute tentative de fuite de sa part. Aventuriers depuis des générations, les Caravaniers avaient découvert nombre de plantes médicinales au cours de leurs voyages et Zéphyr sut tirer profit de leur savoir en retour pour devenir rapidement un maître des parfums. Contrairement au Grand Camérier, il comprit rapidement que ce corps était mort sous la torture dans l'ignorance générale, ravalant sa sombre rancœur envers son supérieur et tortionnaire. Intelligent, il préféra s'attirer les bonnes grâces de ce dernier, guettant le moment parfait où il pourrait goûter à sa vengeance.
Des semaines, des mois à acquérir la discrétion et l'endurance nécessaires au sein de l'ordre. La nouvelle recrue se révéla cependant à la hauteur des attentes du Grand Camérier, lequel lui accorda peu à peu sa confiance jusqu'à faire de lui son Bras Droit, contre l'avis de certains membres de l'organisation. En vérité, la décision de ce dernier n'était pas désintéressée : l'homme voyait d'un très mauvais œil les ambitions naissantes d'un jeune prêtre dénommé Sylas Edralden, à qui on prédisait un avenir brillant au sein de la communauté religieuse. Zéphyr ne sut jamais réellement ce que le Grand Camérier reprochait à cet individu mais il se vit assigné à la surveillance de Sylas pour découvrir ses intentions cachées. Après des jours à l'observer à la dérobée dans son quotidien et contre toute attente, le missionnaire suscita l'intérêt grandissant du spectre, à tel point que Zéphyr vit en Sylas, sa porte de sortie. La catastrophe de Dainsbourg lui fournit l'occasion rêver pour mettre son plan à exécution. Ayant convaincu le Grand Camérier de s'y rendre en urgence pour en enquêter, le spectre le suivit discrètement jusqu'au cœur de la Brume. Tirant profit de sa précédente mésaventure en son sein, Zéphyr parvint jusqu'à sa cible. Passée la surprise de la trahison, l'homme défendit chèrement sa vie mais il ne se méfia pas quand sa lame s'enfonça dans la chair de son adversaire, pensant la victoire à sa portée. La dernière vision qu'il emporta de son vivant, fut le rictus terrifiant du spectre, incapable de mourir d'une telle blessure. La vengeance guida sa propre lame, transperçant le cœur du Grand Camérier et ce dernier mourut avant même que son corps ne repose à jamais dans les ruines de Dainsbourg.
La perte brutale de ce dernier jeta un vent de panique parmi les membres devenus orphelins. A tel point que l'ordre des Caravaniers aurait bien pu disparaître avec son dirigeant. Si le destin de l'ordre lui importait peu en réalité, Zéphyr vit toutefois le potentiel que représentait celui-ci, notamment dans son rôle important vis-à-vis de la politique aramilane. Il se résolut donc à en prendre la tête pour s'immiscer dans les affaires du pays. Un moyen pour lui de retrouver un semblant de pouvoir comme un écho nostalgique de son passé de Chef des Inquisiteurs. Parfaitement conscient de ne pas faire l'unanimité au sein de l'ordre, le spectre usa de stratégie auprès des Maîtres Caravaniers, flattant et plein de promesses pour mieux les rallier à sa cause. Avec le temps passé aux côtés de l'ancien Grand Camérier, Zéphyr avait observé les liens qui l'unissait aux Maîtres Caravaniers, aussi bien positifs que négatifs, n'hésitant pas à jouer là-dessus pour parvenir à ses fins. Sa stratégie finit par payer car il obtint la majorité lors du vote d'urgence. Au même moment, la nomination de Sylas au rang d'Archevêque fit étrangement écho à sa propre ascension et il se murmure que l'actuel Grand Camérier y serait peut-être pour quelque chose. S'il n'a que peu d'intérêt pour les pontes qui gravitent autour de lui en permanence désormais, le spectre a vu sa relation avec Sylas évoluer à la mort de la fille de ce dernier, offrant une chance inespérée à Zéphyr de s'obtenir la gratitude de l'Archevêque. L'incident lui permit de découvrir un autre visage de l'homme, faisant écho à celui qu'il avait été en tant qu'inquisiteur. Une similitude qui lui plut particulièrement, comprenant que Sylas et lui étaient capables d'employer les mêmes méthodes pour arriver à leurs fins. Avec le temps l'Archevêque devint une source de fascination pour Zéphyr. Après tout, un homme blessé est un homme dangereux. En son for intérieur, le spectre s'intéresse à ce qui a pu valoir des ennemis aussi déterminés à l'Archevêque, pourtant bon sous tout rapport. Zéphyr en est à présent convaincu : l'autre a quelque chose à cacher et le spectre désire ardemment le découvrir. Alors il se prête volontiers à ce petit jeu à double-tranchant, recevant la plupart de ses ordres de la part de Sylas directement tout en conseillant ce dernier dans l'ombre et en asseyant sa propre influence.
Je suis un poisson rouge qui pète. / Elle
Vous me demandez deux mots après tous ces pavés ? J'adore le thé, les chats et l'écriture même si je râle d'y passer trois plombes. Un boulot chiant qui me consume le cerveau donc plutôt disponible les week-ends. Mange tes morts Amande j'ai gagné. Le forum est vraiment très riche donc j'espère que l'interprétation de Zéphyr vous plaira et hâte d'écrire avec vous !
Dernière édition par Zéphyr le Mer 4 Sep - 16:28, édité 4 fois