Jeu 8 Aoû - 14:26
Trust the plan
Staff
L’avantage avec Xandrie, c’était que c’était un pays de certitudes. On ne savait pas ce qui allait se passer. Comment ? Quand ? Où ? Mais on était très certain que de toute manière ça allait mal se passer très probablement. Il était rare après tout que l’instabilité politique naissant d’un pourrissement de plus décennie laissant à tous le soin d’admirer longuement la mort de l’étoile se passe bien.
Qui sait, les choses pouvaient miraculeusement bien fonctionner mais Violette n’était pas une personne optimiste par nature. Il fallait dire que c’était un peu compliqué de l’être tout en étant criminelle, maraudeur et aventurier contractuel dans la brume. Question de survie, il fallait mieux avoir peur de tout que l’inverse. L’immobilisme et l’attentisme étaient bien souvent tout aussi terribles que l'échec, car même à attendre on finissait toujours surpris par les événements. Ainsi, quitte à devoir subir un avenir inconnu, autant préparer hasardeusement ce qui peut être préparé. Et cela passait par plusieurs impératifs, financiers, stratégiques, politiques,... et plein de choses qui finissent en -iques. Et dont une partie pouvait être résolue progressivement par Oman.
La volonté d’Oman restait une incertitude car la question restait comment leur faire avaler la couleuvre. Il fallait vendre un scénario quitte à ce que l’on se méprenne sur les intentions de la guilde, sur ses propres intentions vis à vis de l’avenir. Heureusement, elle n’avait pas trop à forcer pour tenter de le faire. Sa plus grande force tout autant que son plus grand défaut était d’être particulièrement illisible tant elle ne parlait qu’avec des termes ambiguës ayant autant d’interprétation qu’il y a d’interlocuteur le tout renforcé par le fait qu’elle passait beaucoup de temps à se contredire elle même parfois volontairement.
Mais bon, en face d’elle, elle avait des gens qui pouvaient être tout autant voir plus des renards et des serpents qu’elle ne pouvait l’être elle-même, à voir ce que cela donnerait.
L’avantage des maîtresses de guilde en plus d’avoir le droit de porter la médaille brillante qui sert à compenser le complexe d’infériorité vis à vis des militaires épistotes c’était de pouvoir être reçu par des aristocrates, ce qu’elle fit. C’était loin l’époque où elle était une quidam, maintenant elle pouvait même mourir en faisant du bruit !
Ainsi, elle chercha à rencontrer à Oman, le Duc. Un choix qui contenait une certaine symbolique et un message. C’était le duc d’Oman, plus que le ministre de la justice et de facto chef du gouvernement qu’elle cherchait à rencontrer. Pour ces raisons, elle se gardait bien de toutes les préciser, toujours est il que c’était pour affaire dans ce qui semblait être à première vue un banal démarchage de la guilde qui tentait de profiter des situations exceptionnelles à Xandrie pour des raisons politiques et à Opale confronté au mandebrume et à la brume tout simplement, puisque Oman ressentait économiquement, politiquement et géographiquement toute secousse en provenance de ce pays. La seule chose qui dénotait quelque peu sur la forme, c’est qu’elle avait rédigé sa lettre de rencontre non pas en Uhrois ou en Xandrien mais en Omanais, comme si elle voulait prouver une certaine implication pour ce territoire qui sortait du simple cadre de l’opportunisme. Un point qui semblait se confirmer si on se renseignait un peu sur sa personne. Elle était elle-même après tout un fruit de la diaspora omanaise à la capitale. Et plus exactement, une descendante des tribus des steppes omanaises ayant émigré à la capitale suite à l’annexion des steppes à la chute de Dainsbourg, fuyant la brume dont ils craignaient une avancée sur les steppes qui n’eut pas totalement lieu.
Quoi qu’il en soit, la rencontre fut acceptée et organisée. Le jour convenu, la maraudeuse se rendit au palais du Duc, espérant que la discussion serait intéressante et surtout fructueuse…