Mar 23 Juil - 23:40
Axel “Sloc” Menon
Epistopoli / Vagabond
- 23 ans / né en azoriax 1877
- Humain amélioré / Masculin
- Epistopoli
- Sapiosexuel / « Échec » (bien qu’il préfère « il »).
- Hacker
- Midjourney
Description
Cheveux bleu pétant, mâchoire carrée, regard perçant : on sait rapidement qu’on a affaire à Sloc. Fin, de taille moyenne, toujours vêtu de manière sophistiquée, à porter deux ou trois gadgets dont lui seul connaît la finalité.
Souffrant de décalages importants sur le plan social et atteint de troubles obsessionnels compulsifs, c’est un malade du détail. Il s’est fait greffer une lentille bionique sur son œil droit pour détecter, avec une certaine précision, les émotions faciales de son interlocuteur. Selon s’il perçoit de la tristesse, de la joie ou du mépris, c’est plus facile pour Sloc de tirer, possiblement, les bonnes conclusions.. Et comme c’est quelqu’un pour qui les rapports humains n’est pas sont fort, il a du mal à établir un contact visuel prolongé avec son interlocuteur, comme s’il vous regardait constamment dans le blanc des yeux.
Il s’exprime d’une voix monotone et parfois accélérée, autre trait de sa gaucherie sociale, ce qui peut dérouter ses interlocuteurs. En général, ce n’est pas très agréable de discuter avec lui, sauf si vous êtes capable de l’emmener sur ses terrains de prédilection : sciences, ingénierie, l’essence du myste, les Douze (même s’il est un athée convaincu), la poésie aussi.
Pour le reste, le peu de proches qu’il lui reste — sa sœur, notamment — ont beau essayer, rien n’y fait : c’est un parfait misanthrope qui éprouve un mépris condescendant pour sa propre espèce ainsi que pour tous les êtres vivants organiques et qui existent en communautés avec une hiérarchie quelconque. Après tout, c’est plus facile de s’entretenir avec des automates, surtout quand ils sont difficiles à prédire dans leurs réactions (parce que Sloc, l’air de rien, aime les surprises).
Très indépendant, il prone une certaine forme d’anarchisme et rejette toute institution hiérarchique qui observerait la moindre kleptocracie dans son essence. En résumé, il veut surtout qu’on lui fiche la paix, et surtout pas qu’on lui dise quoi faire voire même quoi penser.
Dans les affaires, en revanche, il essaie d’être un minimum diplomate. Ne pas insulter son interlocuteur suffit généralement, étant donné que ce dernier, s’il se présente à Sloc, aura la garantie de repartir avec un service de qualité.
Il aime fumer. S’il n’empeste pas le tabac froid, il lui arrive de masquer des mauvaises odeurs par quelque senteur plus douce, de type fleur d’oranger. Il aime aussi tout ce qui est globalement sucré.
Impatient, quand un problème lui paraît insoluble de prime abord, il lui arrive de se montrer défaitiste.
Au plus profond de lui, il n’aime que deux êtres :
- sa grande sœur, de laquelle il semble suivre les traces de pas depuis qu’il a coupé les ponts avec la parentèle et perdu son autre sœur ;
- sa chatte, Satire, même s’il sait qu’elle ne s’intéresse qu’à la paté ou les croquettes qu’il peut lui donner (en même temps, elle ne demande rien de plus, alors bon…).
Souffrant de décalages importants sur le plan social et atteint de troubles obsessionnels compulsifs, c’est un malade du détail. Il s’est fait greffer une lentille bionique sur son œil droit pour détecter, avec une certaine précision, les émotions faciales de son interlocuteur. Selon s’il perçoit de la tristesse, de la joie ou du mépris, c’est plus facile pour Sloc de tirer, possiblement, les bonnes conclusions.. Et comme c’est quelqu’un pour qui les rapports humains n’est pas sont fort, il a du mal à établir un contact visuel prolongé avec son interlocuteur, comme s’il vous regardait constamment dans le blanc des yeux.
Il s’exprime d’une voix monotone et parfois accélérée, autre trait de sa gaucherie sociale, ce qui peut dérouter ses interlocuteurs. En général, ce n’est pas très agréable de discuter avec lui, sauf si vous êtes capable de l’emmener sur ses terrains de prédilection : sciences, ingénierie, l’essence du myste, les Douze (même s’il est un athée convaincu), la poésie aussi.
Pour le reste, le peu de proches qu’il lui reste — sa sœur, notamment — ont beau essayer, rien n’y fait : c’est un parfait misanthrope qui éprouve un mépris condescendant pour sa propre espèce ainsi que pour tous les êtres vivants organiques et qui existent en communautés avec une hiérarchie quelconque. Après tout, c’est plus facile de s’entretenir avec des automates, surtout quand ils sont difficiles à prédire dans leurs réactions (parce que Sloc, l’air de rien, aime les surprises).
Très indépendant, il prone une certaine forme d’anarchisme et rejette toute institution hiérarchique qui observerait la moindre kleptocracie dans son essence. En résumé, il veut surtout qu’on lui fiche la paix, et surtout pas qu’on lui dise quoi faire voire même quoi penser.
Dans les affaires, en revanche, il essaie d’être un minimum diplomate. Ne pas insulter son interlocuteur suffit généralement, étant donné que ce dernier, s’il se présente à Sloc, aura la garantie de repartir avec un service de qualité.
Il aime fumer. S’il n’empeste pas le tabac froid, il lui arrive de masquer des mauvaises odeurs par quelque senteur plus douce, de type fleur d’oranger. Il aime aussi tout ce qui est globalement sucré.
Impatient, quand un problème lui paraît insoluble de prime abord, il lui arrive de se montrer défaitiste.
Au plus profond de lui, il n’aime que deux êtres :
- sa grande sœur, de laquelle il semble suivre les traces de pas depuis qu’il a coupé les ponts avec la parentèle et perdu son autre sœur ;
- sa chatte, Satire, même s’il sait qu’elle ne s’intéresse qu’à la paté ou les croquettes qu’il peut lui donner (en même temps, elle ne demande rien de plus, alors bon…).
Habiletés et pouvoirs
Expert en ingénierie inverse : Sloc a un esprit très analytique, dont la condition le rend obsédé du détail. Lorsqu’il est en possession d’une prothèse ou d’un quelconque objet technologique dans son laboratoire, il a la capacité d’en rétroconcevoir les plans afin de reconcevoir des prothèses différentes, souvent plus performantes aussi. Ce champ d’action est seulement limité aux technologies de l’enclave, aussi Sloc n’a aucune connaissance des phénomènes physiques qui régissent les pouvoirs des cristaux, nascents, nébulas, etc. Ni ne connaît la brume, ni ne saurait s’attaquer avec autant d’aisance à des technologies d’autres civilisations, son domaine étant davantage contemporain et plus précisément épistopolitain.
Linguiste : outre le fait d’être un programmeur réputé dans les bas-fonds (il est à l’origine de Rubis, un codec rubikon), Sloc s’intéresse aux autres langues parlées en Uhr. Outre l’épistote et l’uhrois, il s’exprime dans un opalin assez correct et comprends des phrases basiques en xandrien.
Ne vous y méprenez pas. Même si c’est un bon orateur, il s’exprime comme un livre ouvert, faute de compétences sociales suffisantes. Et c’est davantage pour frimer que pour communiquer avec les étrangers. Un grammairien parmi les poètes.
Équipement amélioré : « lentille émotionnelle ». Sloc s’est greffé un implant rétinien, invisible, lisant les émotions faciales de ses interlocuteurs. Cela lui donne, avec une certaine précision, des informations lorsque quelqu’un est en colère, triste, joyeux… Bref, lorsqu’une émotion de base est perçue. Elle est naturellement inefficace lorsque son interlocuteur réussit à les cacher, mais celle-ci est suffisamment « puissante » pour détecter des rictus qui passeraient inaperçus dans la plupart des cas.
Cette greffe occasionne d’horribles migraines, voire le rend borgne s’il ne prend pas son traitement adéquat. Mais lorsqu’il a mal à la tête, il réfléchit mal. Très mal.
Inventaire :
- Un revolver dont il ne s’est jamais servi contre qui que ce soit, pour l’instant ;
- Un appareil baptisé « Rubis version 1 », de son crû, qu’il utilise dans son laboratoire pour lire des cristaux d’automates et rétro-concevoir leur code le cas échéant. Cet appareil intègre un codec (« codeur décodeur ») Rubikon que Sloc a conçu, ce qui lui permet tant de lire des cristaux existants que d’écrire des cristaux vierge pour programmer ses propres automates (bien qu’il ne se soit jamais livré à cet exercice pour l’instant).
Il caresse l’espoir de devancer OSMOSE dans ses desseins et savoir ce qu’il est possible de faire avec les cristaux, même s’il fait cavalier seul. Oui, il est assez fou pour s’y risquer.
Linguiste : outre le fait d’être un programmeur réputé dans les bas-fonds (il est à l’origine de Rubis, un codec rubikon), Sloc s’intéresse aux autres langues parlées en Uhr. Outre l’épistote et l’uhrois, il s’exprime dans un opalin assez correct et comprends des phrases basiques en xandrien.
Ne vous y méprenez pas. Même si c’est un bon orateur, il s’exprime comme un livre ouvert, faute de compétences sociales suffisantes. Et c’est davantage pour frimer que pour communiquer avec les étrangers. Un grammairien parmi les poètes.
Équipement amélioré : « lentille émotionnelle ». Sloc s’est greffé un implant rétinien, invisible, lisant les émotions faciales de ses interlocuteurs. Cela lui donne, avec une certaine précision, des informations lorsque quelqu’un est en colère, triste, joyeux… Bref, lorsqu’une émotion de base est perçue. Elle est naturellement inefficace lorsque son interlocuteur réussit à les cacher, mais celle-ci est suffisamment « puissante » pour détecter des rictus qui passeraient inaperçus dans la plupart des cas.
Cette greffe occasionne d’horribles migraines, voire le rend borgne s’il ne prend pas son traitement adéquat. Mais lorsqu’il a mal à la tête, il réfléchit mal. Très mal.
Inventaire :
- Un revolver dont il ne s’est jamais servi contre qui que ce soit, pour l’instant ;
- Un appareil baptisé « Rubis version 1 », de son crû, qu’il utilise dans son laboratoire pour lire des cristaux d’automates et rétro-concevoir leur code le cas échéant. Cet appareil intègre un codec (« codeur décodeur ») Rubikon que Sloc a conçu, ce qui lui permet tant de lire des cristaux existants que d’écrire des cristaux vierge pour programmer ses propres automates (bien qu’il ne se soit jamais livré à cet exercice pour l’instant).
Il caresse l’espoir de devancer OSMOSE dans ses desseins et savoir ce qu’il est possible de faire avec les cristaux, même s’il fait cavalier seul. Oui, il est assez fou pour s’y risquer.
Biographie
« Tout ce qui est fait par l’homme peut être défait par l’homme. »
Je ne me souviens plus exactement qui a dit ça et quand. Peut-être n’est-ce qu’une effluve de mon esprit malade qui me souffle cette maxime, épigraphe annonciateur d’un funeste récit dont je suis le bien triste narrateur.
Pourquoi se priver ? Parler est un fardeau, un calvaire quand je sais qu’on se paie ma tête à chaque fois qu’on me parle. Ma tronche d’asocial ne leur revient pas, mais tant qu’ils alignent les astras, j’en n’ai rien à foutre. Parce que je suis le meilleur dans mon domaine et le resterai.
Ça y est, écrire ces deux premiers paragraphes semblent momentanément soulager les névroses qui exercent cette douloureuse constriction sur mes pensées. Alors, pour la postérité, tant que j’ai les idées assez claires, laissez-moi vous raconter ceci…
Je suis né un après-midi d’automne, benjamin et troisième d’une fratrie de deux grandes sœurs. Je pense que c’est parce qu’ils voulaient un garçon, sans doute pour des fins d’héritage ou de postérité. Je sentais déjà les emmerdes peser sur mes épaules alors que j’étais tributaire du sein maternel. C’est sans conteste que de là vient mon aversion aux responsabilités et à je ne sais quelle obéissance aveugle.
Mon père est ouvrier dans une usine à charbon du Renon. Ma mère enchaîne les petits boulots à droite à gauche, allez savoir ce qu’elle faisait exactement. Ce dont je me souviens, c’est que je n’ai pas tellement manqué de grand-chose, mais que j’étais, d’une façon ou d’une autre, décrié par mes pairs comme par mes deux grandes sœurs, d’abord parce que j’étais le petit chouchou des trois, ensuite parce qu’on s’est rendu compte que j’avais un problème à la caboche – eh oui, connasses, il faut m’expliquer pourquoi ma mère pleure quand mon père s’énerve car je refuse d’entendre ce qu’il a à me dire. Alors oui, j’ai jamais eu l’estomac dans les talons, mais vous quatre, vous m’avez bien fait chier. Et c’est important de l’écrire, car du haut de mes vingt-trois éphémérides d’agonie, j’ai pas encore tout digéré. Même si je sais que Jocelyne et toi vous n’y étiez pour rien.
… J’ai encore failli plonger dans mes névroses. Reprenons.
Hormis la vie à la maison qui n’était pas exceptionnelle, malgré que j’avais pas les meilleurs rapports avec mes deux sœurs, c’est la mort de Jocelyne qui m’a foutu une putain de baffe. En fait, elle a amorcé une longue descente aux enfers dont, curieusement, j’ai été dérobé grâce à l’égide salvatrice de l’ainée, Oriane. Je vais vous raconter.
Déjà, sans rentrer dans les détails, car j’en suis encore à essayer de le formaliser, j’ai la lourde intuition (très lourde, bien pesante) que c’est à cause des émanations de carbone que Jocelyne est partie. C’est cancérigène. Quand je leur ai expliqué que c’était de la faute de mon père qui voulait à tout prix intégrer ma grande sœur à l’usine, à lui faire visiter les bâtiments, à lui promettre une place bien au chaud dans leur administration, il n’a pas apprécié, et ma mère non plus. Surtout que j’avance ça sans preuve tangible. La biologie, c’est pas mon fort, mais je sais que respirer de la merde, c’est pas bon.
Alors je leur ai dit :
« Allez bien vous faire enculer. »
J’ai quitté la maison assez jeune ensuite, laissant derrière moi Oriane et les deux vieux. C’en devenait beaucoup trop toxique à la maison. Cette volonté écrasante de mettre ses progénitures dans des cases parce que, oh la la, le monde est dangereux, si on meurt, la famille disparaît. Alors que c’est leur comportement égoïste qui a condamné Jocelyne.
Et sans surprise, alors que j’enchaînais les bases besognes pour vivre seul et m’assumer – je préférais ça plutôt que de rester dans cette espèce d’asile – je recroisai, deux ans plus tard, Oriane qui, comme moi, s’était retrouvée changée par cet évènement. Et bien plus violent, en plus. Elle s’était teint les cheveux en rose et travaillait pour un industriel privé, le même genre d’étron sur pattes qui s’intéresse autant aux matières premières. La vie m’avait prit Jocelyne, dont je n’ai jamais été très proche, mais l’idée que cela eût pu arriver à Oriane m’insupportait.
Alors je l’ai convaincue. Convaincue qu’on pouvait être plus forts à deux. Pour lui montrer mon engagement, je me suis teint les cheveux en bleu – j’allais pas me foutre du rose sur la tête, il ne faut pas plaisanter non plus, merde. Et puis j’ai profité de cet élan soudain de stabilité pour envahir son chez elle et monter un petit laboratoire. Je réussissais à trouver des appareils morts pour les réparer. Même si au début ça lui faisait peur, je crois qu’elle était, au fond, admirative de mes capacités.
Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était me couper du monde, ne pas penser à ces jeux de pouvoir, et m’attaquer à une boîte noire, pour la désassembler, la comprendre, caresser ce que le génie humain, au-delà du génie divin, était capable de faire. Rendre accessible le volontairement inaccessible. Elle était là, la clé de ma propre liberté.
Alors Océane comprit enfin. Elle comprit qui j’étais. Elle comprit qu’elle regrettait de ne pas avoir pris la peine de me comprendre plus tôt.
Ce à quoi je lui répondis, mot pour mot :
« Sœurette, s’il y a bien une chose dont je suis sûr, c’est qu’on ne sait rien, mais que l’étendue de tout ce qu’il y a à savoir est tellement vaste que j’en ai le vertige. Et tant qu’on sera tributaire de quelqu’un d’autre qui ne comprendra pas notre nature profonde, alors on ne pourra jamais explorer ce qu’il nous est donné d’explorer, de s’aventurer dans les profondeurs d’un ésotérisme qui n’attend que d’être éclairé. Un Odyssée nous attend, mais si tu veux en être, il va falloir faire ça à temps plein, avec moi. »
Elle en eut les larmes aux yeux. Parce que, oui, quand j’en avais gros sur le cœur, je parlais comme ça – chose peu courante pour un chieur de vingt-trois ans – et parce que même si je suis une sale tête de con pour les autres, je suis moi. Avec pour seule compagne de route une personne qui m’aime et me protège.
Depuis, on fait de bonnes affaires. Elle est douée pour les relations et le commerce. Moi, je désosse, je bidouille, je fabrique. Quand j’ai besoin d’une carcasse d’automate bon pour la casse, elle se démerde pour me la ramener. Et c’est mon problème après si je n’arrive pas à en extraire les matériaux pour faire je ne sais quel appareil ou prothèse.
Elle et moi, on est un duo de choc. Aussi, à cause de ça, j’ai du prendre un nom d’emprunt pour mieux traiter avec la pègre et d’autres clients peu recommandables, et je préfère de loin « Sloc » à « Axel » (prénom, que je n’ai de toute façon jamais aimé).
Et quand j’ai besoin de solitude pour mettre au clair je ne sais quelle équation, c’est Satire, ce petit félidé noir, qui miaule à la mort parce qu’elle n’a pas eu à bouffer, parce pour elle, tout ça, c’est si abstrait. Mais grâce à elle, je jouis d’une fissure, une pause dans ce sinistre espace-temps ou les « Grands » de ce monde semblent gouverner pour ce qu’ils sont capable de jeter comme désespoir sur les petites gens comme nous. Une petite faille, quelle qu’elle soit, où mon regard se plonge dans le sien et où j’oublie tous mes tracas de l’instant. Un rien dans l’infini.
Oui. Avec Océane, on va d’abord survivre, trouver notre salut, et… Advienne que pourra.
Note à moi-même avant d’oublier :
∇C(θ) = [∂C÷∂θ1, ∂C÷∂θ2, ..., ∂C÷∂θn]
Il s’agit de l’équation de calcul du gradient d’une fonction de coût appliquée à un réseau de neurones. En calculant les dérivées partielles, on peut, à l’aide d’un taux d’apprentissage optimal, réduire ladite fonction de coût, et donc optimiser l’efficacité de réseau de neurones.
Imaginez, avec la bonne interface, qu’on pût lire dans les « pensées » (ou signaux électriques ?) d’un automate ?
… Je crois que j’ai besoin de sommeil.
AH ! Et au fait, je sais que vous mourrez d’envie de savoir : Sloc, c’est l’acronyme de « Single Line Of Code ». Il vous sierait à merveille, car vous aussi vous êtes une ligne singulière de ce grand code esquissé par les Douze (s’il existe). Et j’aime bien comment « Sloc » sonne à l’oreille. Ça fait un peu onomatopée de « j’enfiche bien comme il faut une carte dans la fente. ».
Bon, allez, bonne nuit.
Je ne me souviens plus exactement qui a dit ça et quand. Peut-être n’est-ce qu’une effluve de mon esprit malade qui me souffle cette maxime, épigraphe annonciateur d’un funeste récit dont je suis le bien triste narrateur.
Pourquoi se priver ? Parler est un fardeau, un calvaire quand je sais qu’on se paie ma tête à chaque fois qu’on me parle. Ma tronche d’asocial ne leur revient pas, mais tant qu’ils alignent les astras, j’en n’ai rien à foutre. Parce que je suis le meilleur dans mon domaine et le resterai.
Ça y est, écrire ces deux premiers paragraphes semblent momentanément soulager les névroses qui exercent cette douloureuse constriction sur mes pensées. Alors, pour la postérité, tant que j’ai les idées assez claires, laissez-moi vous raconter ceci…
*
Je suis né un après-midi d’automne, benjamin et troisième d’une fratrie de deux grandes sœurs. Je pense que c’est parce qu’ils voulaient un garçon, sans doute pour des fins d’héritage ou de postérité. Je sentais déjà les emmerdes peser sur mes épaules alors que j’étais tributaire du sein maternel. C’est sans conteste que de là vient mon aversion aux responsabilités et à je ne sais quelle obéissance aveugle.
Mon père est ouvrier dans une usine à charbon du Renon. Ma mère enchaîne les petits boulots à droite à gauche, allez savoir ce qu’elle faisait exactement. Ce dont je me souviens, c’est que je n’ai pas tellement manqué de grand-chose, mais que j’étais, d’une façon ou d’une autre, décrié par mes pairs comme par mes deux grandes sœurs, d’abord parce que j’étais le petit chouchou des trois, ensuite parce qu’on s’est rendu compte que j’avais un problème à la caboche – eh oui, connasses, il faut m’expliquer pourquoi ma mère pleure quand mon père s’énerve car je refuse d’entendre ce qu’il a à me dire. Alors oui, j’ai jamais eu l’estomac dans les talons, mais vous quatre, vous m’avez bien fait chier. Et c’est important de l’écrire, car du haut de mes vingt-trois éphémérides d’agonie, j’ai pas encore tout digéré. Même si je sais que Jocelyne et toi vous n’y étiez pour rien.
… J’ai encore failli plonger dans mes névroses. Reprenons.
Hormis la vie à la maison qui n’était pas exceptionnelle, malgré que j’avais pas les meilleurs rapports avec mes deux sœurs, c’est la mort de Jocelyne qui m’a foutu une putain de baffe. En fait, elle a amorcé une longue descente aux enfers dont, curieusement, j’ai été dérobé grâce à l’égide salvatrice de l’ainée, Oriane. Je vais vous raconter.
Déjà, sans rentrer dans les détails, car j’en suis encore à essayer de le formaliser, j’ai la lourde intuition (très lourde, bien pesante) que c’est à cause des émanations de carbone que Jocelyne est partie. C’est cancérigène. Quand je leur ai expliqué que c’était de la faute de mon père qui voulait à tout prix intégrer ma grande sœur à l’usine, à lui faire visiter les bâtiments, à lui promettre une place bien au chaud dans leur administration, il n’a pas apprécié, et ma mère non plus. Surtout que j’avance ça sans preuve tangible. La biologie, c’est pas mon fort, mais je sais que respirer de la merde, c’est pas bon.
Alors je leur ai dit :
« Allez bien vous faire enculer. »
J’ai quitté la maison assez jeune ensuite, laissant derrière moi Oriane et les deux vieux. C’en devenait beaucoup trop toxique à la maison. Cette volonté écrasante de mettre ses progénitures dans des cases parce que, oh la la, le monde est dangereux, si on meurt, la famille disparaît. Alors que c’est leur comportement égoïste qui a condamné Jocelyne.
Et sans surprise, alors que j’enchaînais les bases besognes pour vivre seul et m’assumer – je préférais ça plutôt que de rester dans cette espèce d’asile – je recroisai, deux ans plus tard, Oriane qui, comme moi, s’était retrouvée changée par cet évènement. Et bien plus violent, en plus. Elle s’était teint les cheveux en rose et travaillait pour un industriel privé, le même genre d’étron sur pattes qui s’intéresse autant aux matières premières. La vie m’avait prit Jocelyne, dont je n’ai jamais été très proche, mais l’idée que cela eût pu arriver à Oriane m’insupportait.
Alors je l’ai convaincue. Convaincue qu’on pouvait être plus forts à deux. Pour lui montrer mon engagement, je me suis teint les cheveux en bleu – j’allais pas me foutre du rose sur la tête, il ne faut pas plaisanter non plus, merde. Et puis j’ai profité de cet élan soudain de stabilité pour envahir son chez elle et monter un petit laboratoire. Je réussissais à trouver des appareils morts pour les réparer. Même si au début ça lui faisait peur, je crois qu’elle était, au fond, admirative de mes capacités.
Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était me couper du monde, ne pas penser à ces jeux de pouvoir, et m’attaquer à une boîte noire, pour la désassembler, la comprendre, caresser ce que le génie humain, au-delà du génie divin, était capable de faire. Rendre accessible le volontairement inaccessible. Elle était là, la clé de ma propre liberté.
Alors Océane comprit enfin. Elle comprit qui j’étais. Elle comprit qu’elle regrettait de ne pas avoir pris la peine de me comprendre plus tôt.
Ce à quoi je lui répondis, mot pour mot :
« Sœurette, s’il y a bien une chose dont je suis sûr, c’est qu’on ne sait rien, mais que l’étendue de tout ce qu’il y a à savoir est tellement vaste que j’en ai le vertige. Et tant qu’on sera tributaire de quelqu’un d’autre qui ne comprendra pas notre nature profonde, alors on ne pourra jamais explorer ce qu’il nous est donné d’explorer, de s’aventurer dans les profondeurs d’un ésotérisme qui n’attend que d’être éclairé. Un Odyssée nous attend, mais si tu veux en être, il va falloir faire ça à temps plein, avec moi. »
Elle en eut les larmes aux yeux. Parce que, oui, quand j’en avais gros sur le cœur, je parlais comme ça – chose peu courante pour un chieur de vingt-trois ans – et parce que même si je suis une sale tête de con pour les autres, je suis moi. Avec pour seule compagne de route une personne qui m’aime et me protège.
Depuis, on fait de bonnes affaires. Elle est douée pour les relations et le commerce. Moi, je désosse, je bidouille, je fabrique. Quand j’ai besoin d’une carcasse d’automate bon pour la casse, elle se démerde pour me la ramener. Et c’est mon problème après si je n’arrive pas à en extraire les matériaux pour faire je ne sais quel appareil ou prothèse.
Elle et moi, on est un duo de choc. Aussi, à cause de ça, j’ai du prendre un nom d’emprunt pour mieux traiter avec la pègre et d’autres clients peu recommandables, et je préfère de loin « Sloc » à « Axel » (prénom, que je n’ai de toute façon jamais aimé).
Et quand j’ai besoin de solitude pour mettre au clair je ne sais quelle équation, c’est Satire, ce petit félidé noir, qui miaule à la mort parce qu’elle n’a pas eu à bouffer, parce pour elle, tout ça, c’est si abstrait. Mais grâce à elle, je jouis d’une fissure, une pause dans ce sinistre espace-temps ou les « Grands » de ce monde semblent gouverner pour ce qu’ils sont capable de jeter comme désespoir sur les petites gens comme nous. Une petite faille, quelle qu’elle soit, où mon regard se plonge dans le sien et où j’oublie tous mes tracas de l’instant. Un rien dans l’infini.
Oui. Avec Océane, on va d’abord survivre, trouver notre salut, et… Advienne que pourra.
*
Note à moi-même avant d’oublier :
∇C(θ) = [∂C÷∂θ1, ∂C÷∂θ2, ..., ∂C÷∂θn]
Il s’agit de l’équation de calcul du gradient d’une fonction de coût appliquée à un réseau de neurones. En calculant les dérivées partielles, on peut, à l’aide d’un taux d’apprentissage optimal, réduire ladite fonction de coût, et donc optimiser l’efficacité de réseau de neurones.
Imaginez, avec la bonne interface, qu’on pût lire dans les « pensées » (ou signaux électriques ?) d’un automate ?
… Je crois que j’ai besoin de sommeil.
AH ! Et au fait, je sais que vous mourrez d’envie de savoir : Sloc, c’est l’acronyme de « Single Line Of Code ». Il vous sierait à merveille, car vous aussi vous êtes une ligne singulière de ce grand code esquissé par les Douze (s’il existe). Et j’aime bien comment « Sloc » sonne à l’oreille. Ça fait un peu onomatopée de « j’enfiche bien comme il faut une carte dans la fente. ».
Bon, allez, bonne nuit.
« Boude pas, c’est pas ton genre. » / Votre humble serviteur
Toute ressemblance avec des personnes au-delà du doughnut ne serait que purement fortuite…
Dernière édition par Sloc le Dim 18 Aoû - 18:48, édité 10 fois