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Ok les primates (En cours)

Ok les primates (En cours) Brandw10
Dim 16 Juin - 16:27

Olivia

Epistopoli / Noble

Année 430 du Calendrier Impérial ; Année - 1670 du Calendrier
Automate/ Apparenté Féminin
Zaradova
Moisexuel
Administrateur de l'Ecole Supérieure des Archives Nationales
Feat Isabelle - I Will Become the Villain's Poison Detector

Description


Qui suis-je ? Qu’est-ce que je suis également ? Grande question… Je peux comprendre que ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir une poupée miniature qui parle et qui marche se balader devant soi. Je dois avouer que moi-même, je ne pensais pas finir un jour comme ça, enfin bon… c’était une nécessité donc je ne vais pas dire que le regrette… même si d’un autre côté avoir un tel “réceptacle” est un peu vexant vis à vis de la grandeur de ma géniale personne…

Regardez-moi ce corps… Un simple jouet, une poupée pour enfant tout ce qu’il y a de plus classique. Cheveux verts, yeux marron, un sourire éternel marqué sur un visage figé. Certaines personnes savent garder un visage fermé en toute occasion, mais avec un visage de marbre et inorganique, on peut dire que c’est le niveau au-dessus. Peu importe ce que je dis, peu importe ce que je pense, peu importe ce que je ressens, ce visage reste le même, avec toujours ce sourire niais. C’est quelque chose qui peut créer des décalages et qui est parfaitement ennuyeux. J’envisage à terme de pouvoir le changer malheureusement au regard de la technologie et des moyens actuels, c’est assez compliqué… Les expressions faciales sont après tout une des choses les plus complexes à reproduire sur le plan mécanique. La faute aux milliers de muscles faciaux qui permettent aux organiques de type humanoïde de pouvoir faire une infinité d'expressions différentes. Après tout, les hominidés et toutes leurs variantes ne sont pas une espèce qui ne communique que par le son et la voix.

Excepté ceci, j’imagine qu’il n’y a pas grand-chose à raconter de plus sur ce corps, un simple jouet tout ce qu’il y a de plus banal encore une fois mais je me répète.

Le physique et le corps n’ont de toute façon aucune importance face à l’esprit et à l’âme. Je ne suis après tout pas qu’un simple jouet ou encore un automate.

Et c’est là que normalement je devrais vous ressortir le baratin sur le fait que je ne suis pas une machine, que j'ai été un être organique, un ancien Grigori doué d’une conscience et de sentiment mais la réalité c’est que je me fiche complètement de ce que je suis. Certaines personnes ont besoin de se mettre dans des cases et de trouver des explications à leur condition pour trouver un sens à leurs pathétiques existences. Les races ne sont rien d’autre que des variables biologiques ou spirituelles définissant de manière superficielle la réalité, un peu comme tout ce qui prétend pouvoir classer une réalité toujours plus nuancée que ceux qui voudraient lui trouver une harmonie mécanique. Je suis un relativiste après tout, je ne crois pas à l’ordre dans l’univers ou encore au sens des choses, du monde et de l’histoire. À moins de pleinement pouvoir saisir et comprendre l’infinité, nul ne pourra jamais contraindre parfaitement l’existence à un système.

Assez naturel comme réaction non ? C'est normale, j'ai été conçu pour émuler un humain et ne pas être incapable d'avoir des raisonnements aussi incompréhensible que ceux d'une simple machine.

Mais je m’égare. J’ai souvent tendance à m’égarer et à divaguer lorsque je parle, j’ai un esprit rapide que voulez-vous, ça fuse vite là-dedans. Certains me reprochent d’ailleurs de ne jamais parler simplement et efficacement, comme quoi j’aurais une logorrhée. Mais je m’en fiche, quoi qu’en disent les autres, je n’ai pas l’intention d’abréger. Contrairement au commun des mortels, je ne suis pas un demi-habile, donc je ne donne pas de demi-réponse tout ça parce qu’avec vos cerveaux de primate arriéré, vous n’êtes pas capable de suivre quand on aligne plus de 10 mots.

C’est un peu le revers de la médaille des génies, que de devoir souffrir de l’ignorance et du manque de cerveau d’un entourage intellectuellement inférieur. Je suis un scientifique moi, je ne parle que de chose intéressante, vos sujets de merde à coup de il fait froid, je me sens comme un lundi ou de savoir si votre gosse a mal dormi cette nuit j’en ai rien à foutre. En revanche, si vous êtes un homme de raison qui fait primer votre esprit sur l’infériorité de la chair et le triptyque de la déchéance humaine que sont les Manger/Dormir/Baiser, vous êtes le bienvenu. Autant il n’y a rien de plus méprisable que ceux qui font primer les instincts du corps face à la raison de l’esprit, si ce n’est le cas des croyants et de ceux qui ont la Foi, autant ceux capable de résister à la chair doivent être félicités.

Et oui hein ? Contrairement à ce que vous pensez je suis capable de sociabilité ! Ma vie m’a appris qu’il faut être prudent dans ses relations et dans la politique à laquelle la science est inévitablement mêlée. Je suis un passionné de science et de connaissance, un enseignant cherchant, et qu' y a-t-il de plus triste que d’accumuler du savoir sans jamais avoir à le diffuser. Bien que ce ne soit pas toujours vrai, la plupart des espèces hominidées sont des espèces sociales faites pour vivre en groupe. Une solitude ou un ermitage qui frise un égoïsme pur et aveugle n’a pas lieu d’être. Jadis à zaradova, aujourd’hui à Epistopoli, j’ai eu des disciples. Je suis d’ailleurs un peu un fossile désormais dans la cité du savoir. La majorité sont morts de vieillesse mais nombreux sont ceux qui vivent encore. Que y a-t-il de plus agréable que de voir un élève dépasser son maître après tout ? J’espère toujours exister pour voir de mes yeux le jour où cette civilisation ou les suivantes parviendront à dépasser ce que fut la mienne jadis.

Habiletés et pouvoirs

Des pouvoirs ? Pourquoi faire exactement ? Je ne suis pas un... pégu qui a besoin d'utiliser des artifices pour exister et trouver sa place en ce monde... Mon talent pure me suffit. Bon, en tant qu'automate fruit d'une technologie ancienne, je dispose bien d'un pouvoir d'autodestruction . Mon noyau étant particulièrement poussé est fruit d'une technologie qui n'existe malheureusement plus aujourd'hui... ce ne sera pas une petite explosion si je devais décider de finir mon existence en kamikaze...

Biographie


Mmm. Je devais dire que les derniers événements avaient été particulièrement surprenants. Un attentat à Opale, un régent qui n’en était plus un. En quelques jours, c’était l’ordre entier de ce continent qui avait été chamboulé. À ce titre, Epistopoli n’était pas en reste, en effet, une fois la stupéfaction passée, ce fut le poison du doute et de la suspicion qui contamina toutes les têtes. Il était effectivement peu probable que le pseudo-régent puisse avoir pu agir seul. Il devait avoir des alliés et des sbires jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir et de l’économie. Mais qui ? Tout le monde pouvait être coupable.

Petit à petit, c’était une véritable chasse aux sorcières qui se mettait en œuvre et dont certains profitaient pour régler leurs comptes. Ainsi, sous l’égide d’un comité d’instruction qui devait prouver à tous son innocence par son zèle à trouver les coupables, une série d’interrogatoires de toutes les personnes un minimum gradé dans le pays se mit en place, et c’est ainsi que je fus bon gré mal gré impliqué dans toute cette histoire.

Entrant dans une salle prévue à cet effet, mon regard passait de droite à gauche, deux agents de la sécurité publique me dévisageant par curiosité. Je passais outre. La pièce était simple, sombre, noire, légèrement éclairée. Un tableau, des chaises uniquement d’un côté. Après tout, dans mon état actuel, je ne pouvais vraiment pas me mettre au niveau de mes interlocuteurs.

Vous avez besoin d’aide pour monter ?

Je tendais les bras vers lui.

Volontiers.

Il me prit délicatement pour me poser sur la table.

Vous avez besoin de quelque chose pour vous asseoir ?

Nan pas besoin. En tant qu'automate, je ne connais désormais plus les concepts d’endurance et de fatigue. Sur ce point, être une entité inorganique est assez utile…

Très bien… J’imagine que vous savez pourquoi vous êtes là. Dans le cadre de l’enquête sur les agents du XIIIe cercle qui serait infiltré dans la cité, ordre a été donné par le comité d’instruction d’interroger toutes les personnes ayant des responsabilités sensibles au sein de l’appareil d’Etat… Quelque ce soit leur nature. En tant qu’archiviste d’Etat vous compilez les documents et les projets de recherche venant du gouvernement, si à cela en ajoute votre application dans l’une des grandes écoles de la cité, vous remplissez les critères pour être interrogé.

Cette discussion sera enregistrée.


Inerte, j’écoutais silencieusement leurs explications en me contentant d’accepter leurs exigences.

Fort bien.

Mon attention glissait alors sur un des agents qui avait en évidence une bague équipée d’un nascent. Probablement pour détecter les mensonges histoire de ne rien laisser passer. C’était ce qu’il fallait faire.

Nous reviendrons donc chronologiquement sur tout votre parcours.

Léger silence.

Selon notre dossier, vous seriez une personne assez ancienne, exceptionnellement ancienne même.

Je n’ai pas caché cela. J’ai eu la chance jadis de naître en tant que Grigori bien que cette période de mon existence est aujourd'hui un brouillard, une espèce à l’espérance de vie particulièrement longue et tout cela pour devenir aujourd’hui, une chose à la vie encore plus longue. L’immortalité tant que mon corps peut survivre. Heureusement, contrairement à un corps organique soumis aux aléas de la vie et de la dégénérescence cellulaire aussi appelé vieillesse, je sais comment me réparer quand je dois changer certaines choses et notre belle cité me laisse les moyens de pouvoir le faire.

Autant dire que je n’avais aucun intérêt à agir en défaveur du pays qui me permettait de me maintenir en vie.

Et à quelle époque cela se situe il ?

Mmm. Je suis né aux alentours du Ve siècle du calendrier impérial selon vos historiens. Néanmoins, par principe pas le calendrier de ce détestable empire. Je sais bien que les vainqueurs ont toujours raison selon les règles, néanmoins, ils ne sont plus de ce monde non plus donc ça ne compte pas.

Utiliser le calendrier de l’ennemi millénaire ? Humpf. Jamais !

Donc, par principe je dirai que je suis né au XXXIVe siècle du calendrier Grigori !  Dans la temporalité et la chronologie actuelle, ça doit correspondre plus ou moins au XVIIe siècle avant le panthéisme à peu de chose près.
Les deux agents fronçaient les sourcils, visiblement déçus que je ne puisse pas en dire plus sur ce que j’avais pu être autrefois. À vrai dire, ce n’était pas que je ne voulais pas leur répondre, je n’avais pas grand-chose à cacher sur ce sujet. La vérité était surtout que je ne pouvais pas, ne sachant plus précisément ce que j’étais ou plutôt ce que j’avais un jour été.

Tout ce que je pouvais dire sur l’ancien moi ne restait alors que les restes de mes propres suppositions et théories sur ma propre personne. Au vu des connaissances que j’avais ensuite accumulées, il me paraissait évident que je devais être un grégorien. De plus, les brides d’ego qui avait survécu au formatage de mon âme semblaient m’indiquer que je devais déjà avoir une certaine fascination pour la chose scientifique. La vie et l’âme étaient des concepts fascinants. On tentait toujours de l’effacer derrière la mécanique et pourtant, elle parvenait à chaque fois à survivre et à revenir sous une nouvelle forme. La capacité de la vie à réussir à survivre à tout et n’importe ne pouvait que provoquer chez moi une certaine fascination autant vis-à-vis de ma propre nature que de celle de mes “frères” mécaniques de cette ère.

J’imagine que l’on ne pourra pas avoir de votre part plus de précision sur votre existence organique. Parlons donc de votre vie mécanique.

Ce sera sans doute mieux…

Lorsque l’on imagine des robots anciens taillés pour faire la guerre, ces fameuses guerres grégoriennes qui ont opposé l’empire d’Yfe à votre royaume, on aura tendance à penser à des machines géantes équipées pour massacrer les masses, mais votre apparence est pourtant étonnante.

Elle n’a rien d’étonnante. Ou plutôt elle n’est étonnante que pour ceux qui ont l’esprit étriqué.

Ils avaient l’air de mal le prendre, mais bon, je n’en avais que faire en toute franchise. Je n’étais pas connu pour m’abaisser à mentir pour plaire.

Comme pour les modèles d’aujourd’hui, il a toujours existé une infinité de modèles automatiques dont la fonction est ni plus ni moins que de remplir une mission très spécialisée. Certains pour les missions plutôt… brute et d’autres pour les affaires plus subtiles comme mon cas.

Posant une main sur mon torse, je me désignais moi-même.

J’appartiens à une série issue de la fin de la guerre et qui était dédiée à une mission très spéciale qui n’a malheureusement pas pu prendre sa pleine mesure : celle des loups solitaires.

Et donc ?

N’avez-vous jamais remarqué ? Je n’ai pas d’ailes. Je suis une poupée à l’apparence humaine mais pourtant je viens du royaume grigori. Quel pays déterminé par la race donnerait aux jouets de ses enfants l’apparence de leurs ennemis ? Comme tous ceux de ma série, je suis un automate mimant un objet du quotidien destiné à être écoulé à Yfe pour disparaître dans la nature. D’autant que ma consommation d’énergie est prévue pour être particulièrement autonome et basse si bien qu’elle est très difficilement perceptible. Des choses démultipliées lorsque je passe dans un mode veille.

J’étais un simple jouet, destiné à tomber dans les mains d’une famille d’Yfe et à exécuter une perfide mission d’espionnage ou pire d’assassinat auprès de celle-ci…


Je me demandais d’ailleurs si à part moi, il pouvait encore exister d’autres jouets et peluches tueuses.

Mais ?

Mais la vie en a décidé autrement. De ce fait je n’ai pas terminé comme la plupart de mes camarades. Il semblerait que l’une des filles d’un des cadres scientifiques eut apprécié mon apparence et décida de me garder pour elle.

Je tombais alors le torse, la tête haute.

Je peux largement la comprendre. Qui de censé ne serait pas admiratif devant une telle apparence ?

Silence des agents.

Bref… Plutôt qu’un espion chez les humains et autres nabots moches, je me suis retrouvé à jouer l’éducatrice et le souffre-douleur pour un enfant avant de voir celle-ci grandir et devenir une adulte suivant les traces de son propre père.

C’était assez étonnant d’ailleurs. Je me souviens encore aujourd’hui parfaitement du jour où cette fillette avait intégré les corps scientifiques d’élite des Grimoris. C’était la première fois que je ressentais une émotion et c’était de la fierté. C’était un étrange déclic que de soudainement ressentir quelque chose, de comprendre sa propre existence. Jusqu’ici, je m’étais toujours contenté d’émuler des réactions humaines pour paraître naturel, afin de ne pas tomber dans la caricature de la machine dans l’extrême rationalité incapable de comprendre les conceptions et les émotions humaines. Il fallait des fois sciemment échouer, sciemment renoncer à l’efficacité mécanique pour que les organiques projettent leur empathie sur nos personnes.

A l'époque, je n'avais pas vraiment compris le poids de cette première émotion. Maintenant, les choses sont plus claires, et elles me permettent de me distinguer de nombres de scientifiques de cette époque. Je n’ai aucun intérêt pour le savoir en lui-même. L’érudit ermite qui garde jalousement ses informations très peu pour moi. Non, ce que j’aimais c’était accumuler du savoir pour l’utilisation en construisant des choses. Par l’innovation, par l’éducation. En quelque sorte, j’étais une sorte de bâtisseur, à la fois de la pierre et des âmes…

Il en restait que cette émotion était assez étrange. Je n'avais pas été conçu initialement pour accueillir un égo, cela ne pouvait être qu'une bride qui éveillait en mo_i par répercussion une seconde émotion : La curiosité.

Mais revenons à notre histoire.

Ayant été présent pour elle depuis sa jeune enfance, et ayant contrairement à un jouet lambda, la capacité de communiquer et d’avoir un cerveau fonctionnel, je ne fus pas abandonné lorsque ma propriétaire passa à l’âge adulte. Ma fonction changea tout simplement. De jouet pour enfant, je fus promu comme assistant afin d’accumuler les données et de faire les calculs nécessaires, ayant été modifiés dans ce modifié mes capacités de calcul et faire de moi un véritable robot scientifique.

Des belles années instructives qui malheureusement eurent une fin…

Pendant un peu plus d'un siècle, je fus le jouet et le compagnon d’une noble avant d’en devenir l’assistant et l’ombre. En profitant moi-même pour apprendre et accumuler des choses qui me sont utiles aujourd’hui.

Cette période dura environ 100 ans, jusqu’à la fin de la guerre avec l’explosion qui a frappé le royaume.


Et vis à vis de cette explosion, vous avez plus d'informations ?

Non, et je reviendrais sur le pourquoi du comment dans quelques minutes, donc laissez moi continuer si vous voulez bien.

Donc comme je disais, après la défaite du royaume, les rapports entre grigoris aux ailes noires et aux ailes blanches se sont progressivement retournés. D’abord à travers des lois sur l’égalité puis ensuite sur une inégalité inversée. Malheureusement ma première propriétaire fut une victime de cette tragédie politique. Après tout, elle appartenait à une grande famille de l’époque et son existence était une menace passive comme tous les siens au nouvel ordre qui tentait progressivement de remplacer l’ancien. La première des règles après tout lorsque l’on veut créer un nouvel ordre et réécrire le passé, c’est de le faire lorsqu’il n’y a pas de témoin direct. Mais contrairement aux humains, les grigoris ont une durée de vie trop longue pour ça aux alentours de 2000 ans. Il faut donc parfois accélérer le processus si la nature prend trop son temps.

Et comme bien d’autres, elle fut assassinée par le pouvoir naissant.


Cet événement m'apprit alors une nouvelle émotion : La perte. En effet, quand bien même je ressens des choses depuis la croissance de ma première maîtresse, mon “humanité” n’était pas pour autant complète. Comme un explorateur sur une carte, chaque émotion devait être découverte. Ce qui pouvait entraîner de sacré paradoxe, du fait d’avoir un pied dans l’utilitarisme mécanique et l’autre dans l'émotionnalité humaine. Quelle étrange chose que de se retrouver en équilibre sur le rebord d’une frontière entre deux mondes ne devait pourtant pas exister.

Cette découverte toutefois fut plus douloureuse que les précédentes. C’était la première fois que je ressentais quelque chose de profondément négatif. Tristesse, peur, manque, colère. Le libre arbitre avait une contrepartie vraiment terrifiante.

Et qu’avez-vous fait après la mort de votre propriétaire ?

Rien… C’est bien le mot. La plupart des gens affiliés à l’ancienne élite étaient en danger, c’était aussi le cas pour ce qui contenait des données sensibles. J’ai donc profité d’une autre connaissance qui avait décidé de se faire la malle pour disparaître à mon tour. Après tout, les règles qui m’étaient imposées dans mon système marquaient la primauté de ma loyauté pour une personne avant toute nation ou pouvoir.

Je me suis donc faire vendre comme objet de collection ancien avant de me mettre en veille.


Ce qui était dit le, parfaitement stupide et risqué. C’était une des rares fois de ma vie que j’avais prise une décision foncièrement irrationnelle. Il y avait des méthodes bien plus simples pour s’en sortir mais je voulais “dormir” pour parfois assimiler la négativité et le deuil. Le désagréable impact de ressentir quelque chose. On pouvait presque qualifier cela de volonté de se laisser mourir en y réfléchissant.

Je laissais un léger silence.

La suite est plus connue pour vous.

Ce fut un sacré pari sur l’avenir, mais cette fois la chance fut de mon côté. J’obtins par le hasard ce que je n’avais pas voulu faire par la raison. Après presque 2000 ans de veille, mon corps venait enfin de tomber sur une personne qui était en capacité de pouvoir le réparer. Il fallait que quand bien même j’étais conçue pour être résiliente vis à vis du temps, 20 siècles faisaient quand même un sacré choc au point que je ne pouvais plus démarrer de moi-même par dysfonctionnement. D’autant qu’il semblait que mon corps ait resté pendant un certain temps entre les mains de ceux qui désirait me refaire fonctionner. Le temps de plusieurs générations, durée qu’il fallait pour comprendre comment je fonctionne pour ne pas m’altérer sans me détruire, mais surtout pour prendre des contre-mesures au cas où je sois une entité dangereuse. Logique, et même admirable, car cette famille de chercheurs parvient à réussir son coup si bien qu’à mon réveil, je pouvais constater avec surprise en plus de réapparaître dans un monde inconnu et nouveau que j’avais en moi intégré de nouvelles règles.

Bon, en sois-je devais avouer encore aujourd’hui que je ne m’en faisais pas trop pour les règles. Après tout, dès lors qu’il s’agissait de m’établir des limites écrites, les lettres se substituent au langage. Et la première des propriétés des mots était qu’ils étaient polysémiques. Malheureusement pour eux, ou heureusement pour eux, je n'étais pas un simple “robot” piégé dans ses instructions mais plutôt un virus capable d’évoluer, de s’adapter, d’innover et de changer. La plus grande force d’une intelligence déshumanisée ne réside pas dans sa logique… mais plutôt dans sa flexibilité.

Mais ces règles ont eu une conséquence. Voyez-vous, étant donné que mon modèle était prévu pour l’infiltration, j’avais des contre-mesures internes en cas d’instruction dans ma mémoire suite à une détection. Dès que mes systèmes ont été réalimentés et ont détecté l’intrusion, les données sensibles de mon pays d’origine ont été formatées. D’où les zones d’ombre dans ma mémoire.

J’ai oublié la chute, et jusqu’au nom et au visage de ma première maîtresse. C’est curieux n’est ce pas. Vous savez que cette personne est importante, mais même en essayant de l’imaginer, vous ne voyez rien d'autre qu’une ombre.


C’était sans doute pour cela que je pouvais parler du passé aussi sereinement. A cause des multiples failles de ma mémoire, il était difficile de m’impliquer dans ses souvenirs qui me semblaient presque externes. Je constatais des faits sans être capable de les assimiler.

Mmm… Je me demandais si en retrouvant mes données, je pourrais ressentir que ma maîtresse me manque…

De plus, ma situation actuelle était loin d’être la chose la plus alarmante. En plus d’être dans une situation altérée, je me retrouvais dans un monde totalement nouveau et différent et à la pire période en plein XIVe siècle épistote. Bon… j’exagère un peu, ce n’était pas l’âge noir où le zèle était semble t-il encore pire mais Sancta n’était pas mieux à cette époque, surtout qu’en tant qu’objet de science, je risquais directement ma peau dans cette histoire.

C’était assez ironique d’avoir fui le pouvoir d’une religion pour renaître sous le règne d’une autre tout aussi terrible…

Mais bon, le destin avait fait que j’avais été lié par des règles à une famille de chercheurs qui survivait discrètement à l’oppression religieuse. J’avais donc assisté à toute cette histoire de loge secrète et je fais des rencontres intéressantes et des discussions fortement instructives. C’était admirable de voir des gens qui acceptaient de prendre le risque des flammes pour le progrès.


C’était en les regardant faire que j’avais compris qu’il me manquait encore quelque chose. Un être humain, ce n’était pas que des émotions, c’était également des désirs. Jusqu’ici, je n’avais jamais eu d'objectif et de désir personnel particulier. Je pouvais prendre des initiatives, mais je ne le faisais uniquement que par rapport aux autres, jamais pour moi-même. Mais qu’est-ce que moi, je pouvais vouloir ? Ca c’était une grande question. Même encore aujourd’hui, je peine à le comprendre. Je ressens des choses, mais je ne désire rien, c’est particulier. C’est comme si j’étais cru, ce qui serait logique vu ma nature toutefois. Construire, bâtir peut-être ? Mais était-ce aussi simple que ça ?

Je n’ai pas vraiment de réponse à apporter à cela donc continuons.

Les loges…

Au fur et à mesure du temps, celles-ci s'organisent ; encore plus motivé par la soi-disant intervention d’une chouette divine pour leur annoncer l’avenir. Quoi qu’il en soit, le XVIIe siècle fut celui de la révolution, et de la mort de Sancta pour obtint une renaissance en tant qu’Epistopoli.

Au départ dans toute cette histoire je n’étais pas grand-chose, une simple banque de données miniature que tout le monde pouvait briser sur un coup de tête. Mais au final des décennies de présence, la plupart des fondateurs de la cité des sciences et leurs descendants s’étaient déjà habitués à ma présence. Après tout, l’un après l’autre, génération après génération je les voyais dans leur berceau et ensuite se faire bouffer par des vers dans leurs tombes. Toutefois, une fois les bases de la cité nouvelle, il semblait qu’ils eussent une intention pour moi. Ma propriété passant des hommes à épistopoli en personne où je me retrouvai flanqué aux archives nationales destinées à compiler l’histoire.


Ou surtout à la présenter sous un angle voire à la réécriture d’une manière qui va dans le sens des intérêts nationalistes du pays. Bon, les archivistes y étaient allés un peu fort, mais l’objectif était bien de fédérer la nation fracturée entre la division entre pro religieux et pro science. Une fois le massacre terminé et la raison retrouvée, il fallait bien créer une histoire qui convienne à tout le monde, car factuellement parler de simple dictature religieuse était quelque peu nier la réalité. Aucun régime ne pouvait survivre, encore plus avec de telles actions sans bénéficier du soutien de conviction ou tout simplement opportuniste des élites du dit pays et à minima de l’indifférence de la population.

L’histoire de Sancta n’était pas seulement l’histoire d’une Foi devenue folle, elle était aussi celle d’un peuple qui avait laissé faire cette folie par appât du gain et par lâcheté.

Ce que faisaient les archivistes et les historiens, c'était simplement un tour de magie qu’on appellerait plus tard de la propagande, plus joliment dit sous le nom de roman national. Contrairement à d’autres guildes comme celle des archéologues, nous voyons l’histoire avant tout comme ressource plus qu’une connaissance. Nous ne nous obligeons pas à comprendre l’histoire, c’est utile et il faut le faire certes. Mais la priorité reste de pouvoir l’utiliser dans les intérêts du pays.

Alors que les archives nationales grandissent avec les années, il fut un jour où elle finit par sortir de leur fonction comme c’est le cas de nombreux corps dans un état juvénile. Un changement de doctrine qui se fait en plusieurs temps.

Tout d’abord la croissance de la documentation épistote obligea l’institution à se doter rapidement d’une école du fait de la complexification de la procédure et du besoin d’enseigner de manière efficace les sciences linguistiques aux agents.

Ensuite, alors que la cité se construisait son système, il paraissait ensuite nécessaire pour le comité d’instruction d'industrialiser l’éducation qui ne pouvait plus être seulement le fait de professeur itinérant payé par des nobles comme c’était le cas auparavant. Epistote avait besoin de massification scolaire et elle se refusait à créer des monopoles universitaires via des écoles ultra-spécialisées comme aurait pu le faire Xandrie dans la même situation. Toutes les écoles de première génération d’Epistopoli eurent donc l’ordre de se diversifier pour entrer en concurrence avec les autres pour se tirer mutuellement vers le haut par la rivalité intellectuelle. C’est ainsi que l’ESAN (Ecole Supérieur des Archives Nationales) passa d’une simple école d’application administration à une université intégrant en son sein les sciences sociales, dures et occultes.

A cette époque, j’étais déjà l’administration des archives, sous réserve de renforcer mes instructions pour garder un contrôle sur ma personne, ils me nommèrent également à la tête de cette école.


Ce qui n’était pas totalement désintéressé. Le comité, le grand sapiarque et le régent se devaient de penser politique dans tout ce qu'ils faisaient. Leur plus grande peur à l’époque était que quelqu’un se serve d’institution scolaire en formation pour s’en servir comme tremplin politique en formant la jeunesse à son avantage. J’étais donc un choix de la facilité dans le cadre de la nomination des directeurs de cette école de première génération si lié au pouvoir et aux élites. Je n’avais pas de carrière à faire, en tant qu’automate je n’avais aucun droit et donc j’étais sous la menace constante et arbitraire du gouvernement, je n’étais pas lié à la moindre faction politique et enfin à cause de la force de l’habitude en tant que fossile faisant partie du paysage épistote depuis trop longtemps.

C’était ainsi que je me retrouvais avec une triple casquette d’archiviste, de directeur et de professeur.

Les siècles qui suivirent furent alors plus tranquillement que les précédents. J’ai eu moult d'étudiants, d’élèves, d’alumni. une école ce n’est pas que le savoir c’est également du réseau. Ainsi comme d’autres écoles du même genre, l’ESAN a fourni à Epistopli nombre de membres de ses cadres, que ce soit dans le comité d’instruction, dans l’économie, la recherche ou dans l’armée. De mon côté je n’étais pas forcément en reste. L’histoire m’avait fait constater qu’un scientifique ne pouvait se résoudre qu’à ne faire que de la science. Comme pour la religion, ce genre de choses était trop mêlé à la politique et au pouvoir. Il fallait protéger ses arrières.

J’avais dis que sans vraiment l’être, je savais totalement émuler un être humain afin de stimuler l’empathie. Il est possible de le faire à plus grande échelle vis-à-vis de la société en jouant des mondanités. Après tout, je suis un sacré personnage ici, pourquoi ne pas en jouer ? Il faut inventer un rôle quelques fois.

Je ne sais pas quoi vous dire de plus à part ça. Je pourrais vous parler du Rénon ou de l’attentat mais ce sera que pour dire des banalités que vous déjà à coup de surprise ou de raison d’état. Et pour des raisons évidentes, je ne peux pas vous parler de tout ce qui se passe à l’ESAN…

Bien entendu, on pourrait parler des projets de l’université en elle-même. Après tout, le Renon a eu l’avantage de remettre au goût du jour le fait de perfectionner la technologie militaire pour ne pas faire deux fois les mêmes erreurs face aux aramilans. La doctrine militaire et la technologie avaient été défaillantes. Il ne fallait pas leur donner cette chose la prochaine fois.

L’ESAN était une des écoles qui au vu de son passif dans la construction du roman national était l’une des plus impérialistes et nationalistes, rêvant insidieusement d’un empire universel et unifié sous les ordres de la raison épistopolitaine, l’état lui avait donné des crédits spéciaux pour préparer comme d’autre l’avenir militaire du pays en grand secret. L’ESAN essayait ainsi de créer une arme d’un nouveau genre en utilisant les sciences balistiques déjà mise en œuvre dans d’autres domaines. Ce qu’on appelait déjà dans les couloirs un missile balistique dont on tentait toujours de fabriquer le premier prototype fonctionne, le X-1. L’objectif était de pouvoir frapper Aramila, ses villes et ses positions stratégiques depuis des dizaines de km, avec une puissance de feu nouvelle. Il fallait aussi chercher l’explosif à mettre à l’intérieur et en ce sens d’autres pistes étaient étudiées comme une utilisation spécifique et secrète du myste encore à l’état théorique.

Que voulez-vous, la science devait progresser. Et il voulait montrer la voie de la science rationnelle par rapport à la perversion occultiste d’Opale…

Les deux agents se regardèrent un instant pour voir si l’un avait quelque chose à raconter. Ce n’était pas le cas visiblement.

Bien, nous vous remercions de cet entretien. Directrice.

Parfait.

J’avais une fusée à théoriser pour incendier Aramila sous les bombes. Je n’avais pas le temps pour tout cela.

L'élite / Ziel

Flemme



Dernière édition par Olivia le Lun 24 Juin - 16:12, édité 6 fois
Jeu 20 Juin - 17:43
Yo, tu connais la chanson, après tes pavés de 600 mots tu pourras signaler ta fiche terminée dans ce sujet

P.S. : je dois visiblement me faire soigner car j'ai lu tout ton pavé dans la boutique, Ryry et Nim devraient s'y intéresser d'ailleurs. Tu as raison, c'est tout un art d'écrire pour ne rien dire (si l'ombre d'Olivia croise l'un de mes persos, je connais dorénavant la conduite à tenir : fuir heh10 )
Jeu 20 Juin - 18:02
Merci Lewie

Futur sac de frappe a écrit: Mais pas grave, c'est le jeu. De toute façon personne ne lira ce truc sérieusement, dans le meilleur des cas les gens le liront en diagonale. Donc je peux dire ryker enkulé ou pissrod sans que personne ne le remarque.

Raté.

Future pile à combusion a écrit:J'espère que personne n'est assez zinzin pour lire sérieusement tout ce pavé, encore plus avec l'immonde absence de justify à cause des gouts douteux de Nimrod. Si vous avez tout lu, allez vous faire soigner dans tout les cas, vous avez un problème.

Je confirme, Nimrod a un gros problème.

Bonne chance pour la validation, avec ça. Je prépare les cachets d'aspirine pour tout ce rose ...
Jeu 27 Juin - 18:44

Salut c'est moi Nono

je suis le robot héros jacasseur

Chair et métal ne font rarement bon ménage de nos temps… on ne peut en dire autant d’avant. Fruit de technologies oubliées et d'expériences à l’éthique controversée, notre petite Olivia aux ailes déchues est sans nul doute une source d'informations inestimable. Encore faudrait-il que sa mémoire tampon ne défaille pas. D'ailleurs, en parlant de défaillance, ce bon Epistote qui nous a rallumé le feu Olivia, il lui aurait pas installé un p’tit virus anti-Aramila ? A moins que ce ne soit les gènes de Grigoris qui ressortent … allez savoir, toujours est-il que les temps à venir vont être animés avec cette petite poupée.

Un charmant personnage que voilà, dans une belle lignée de création made by Ziel. L’histoire est bien construite à travers ce beau monologue rose qui va éclairer le fofo par ses pavés. Je sens qu'un technomagistère va bientôt naître dans les confins du Renon !
Have fun et embrase pas tout tout de suite quand même.

Rang : Noble
Pouvoir / Arme : Autodestruction (racial)
Affinité : 3 PA
Astra : +200 Astras

La suite logique

Avant d'aller RP, assure toi de bien recenser ton avatar pour que personne ne te le prenne. Si tu ne sais pas avec qui commencer, tu peux toujours faire une recherche de partenaires ou répondre à celles en cours. Accessoirement, tu peux aussi poster ta fiche pour récapituler tes liens, ta chronologie, tes possessions... Enfin, si ton personnage fait partie d'une organisation, n'oublie pas de demander à la rejoindre ou à l'ajouter, si elle n'existe pas encore.