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Une Traversée du désert

Une Traversée du désert Brandw10
Dim 16 Juin 2024 - 4:44

Les rats quittent le navire

Solo



LAlors que se rapprochait le danger imminent qui bientôt frapperait Opale, se posait également la question pour ses habitants de savoir ce qui devrait être fait. Naturellement pour ceux apte au combat et coincés ici par le nationalisme, la question ne se posait pas forcément. Il fallait se battre et vaincre pour défendre la survie de la terre de ses ancêtres. Pour ce qui était des simples civils qui dans toute cette histoire ne seraient que des boulets pour les soldats et de la chair à canon dans les combats, la question était toute autre. Fallait-il fuir ? Au moins temporairement ? Après tout nombre était déjà de famille avec des moyens qui mettaient leurs enfants à l'abri dans d’autres pays que ce soit Xandrie, Epistopoli ou Aramila. Nul ne pouvait prédire ce qui allait se pensait et dans le doute, il fallait prévoir au moins pour ceux que l’on aimait et qu’on se devait de protéger le pire.

Bien que différente, la question se posait également pour Galatée. Malgré son apparence et sa race, elle était loin d’être une grande combattante, à l’inverse comme nombre d'araignées c’était une froussarde qui préférait se terrer pendant des années dans un coin sombre plutôt que d’affronter le danger de face. Quelque chose d’étonnant quand on avait soi même un physique qui pouvait pourtant dominer nombre d’être vivant.

Si elle avait trouvé la liberté, ce n’était pas pour mourir aussitôt quand bien même elle ne faisait pas grand chose. Après tout, l’immobilisme faisait partie de son propre choix, c’était sa décision. Pour une fois.

Ne voulant ni se battre, ni mourir, l’exil apparaissait comme une solution viable. Mais où ? Et comment ? C’était un sacré casse-tête à imaginer. Dans ses réflexions, l’araignée se rappelait alors les mots de la prêtresse, cette fameuse et étrange Atahara qui l’avait invité et conseillé de venir à Aramila, cette nation du sud religieuse que la demoiselle ne connaissait absolument pas.

En y réfléchissant, peut être que par coup du destin, le choix de fuir la bas serait des plus faciles. En effet, avec l’apparence qui était la sienne, elle se devait de prendre en compte plusieurs paramètres importants.

Tout d’abord que son voyage ne pouvait pas se faire en plein jour à la face du monde. Elle devait réussir à trouver une méthode discrète pour changer d’air.

Enfin, il devait y avoir de quoi se cacher à l’arrivée. Difficile dans des cités comme celles de Xandrie qui n’avaient pas les infrastructures opalines. De l’autre, Epistopoli de ce qu’elle en avait entendu semblait trop dangereuse pour vraiment lui plaire. Aramila elle, avait l’avantage d’être au sud bordée par des jungles tropicales, l’environnement parfait pour un arachnide qui dans les égouts ne devaient que se contenter de survivre dans un environnement qui n’était pas le sien.

Vivre dans la nature et non dans les déchets. Un rêve.


Dim 16 Juin 2024 - 5:10

Les rats quittent le navire

Solo



Fort heureusement pour elle, si Galatée ne connaissait pas vraiment Aramila, elle disposait d’assez de culture pour pouvoir au moins connaître sa carte du monde. L’objectif était les jungles tropicales, de toute évidence, elle pouvait être atteinte par le port de Doulek.

Difficile pour elle d'y aller à pied. Déjà parce que les araignées étaient des piètres voyageuses, ensuite parce que c’était très loin et dangereux, encore plus pour une mutante. On ne savait pas vraiment comment les choses pouvaient dégénérer.

Non, la méthode la plus facile, la plus rapide et la plus sécurisée pour elle, c’était d’être un passager clandestin qui profite du déplacement d’autrui. Il y avait ainsi deux choix, le premier était de tenter une traversée par zeppelin, l’autre par navire traditionnel. Le voyage par Zeppelin semblait difficile pour l’arachnide, ces derniers étant souvent bien plus sécurisés que les navires maritimes à cause des risques de l’activité aérienne. Et de toute manière, elle n’était pas certaine qu’aramila qui avait la réputation à Opale d’être un pays de bouseux arriérés accepte la présence de ces choses sur son territoire. D’autant que Galatée n’avait pas le loisir d’aller vérifier ses interrogations à la gare aéroportuaire.

Par défaut, les choses se feraient ainsi par les mers. Ne restait alors qu’à trouver un navire en direction de Doulek, une autre difficulté. Néanmoins, la mutante acceptait de s’y frotter. Ainsi à la tombée de la nuit, pour la première fois depuis longtemps, celle qui n’était il y a peu qu’une simple expérience scientifique de ceux qui désirait comprendre ce que pouvait être l’humanité, décidait pour la première de sa vie de prendre une véritable initiative par elle-même.

Se déplaçant discrètement dans les ombres, la mutante arrivait au port. Contemplant un instant dans la nuit, une mer calme à cause des gués qui empêchaient les vagues de toucher les quais, elle se dirigea sans grande hésitation vers le capitanat du port. L’avantage dans un monde où l’informatique n’existait pas encore, c’était que toutes les informations pour être diffusé se devait d’être physique et à portée du plus grand nombre de personnes possible. Les administrations par simplicité se doutaient alors de grands systèmes d’affichages dans les zones où les gens avaient l’habitude de passer et le bâtiment du capitaine du port d’Opale en faisait sans aucun doute partie.

Arrivée au capitanat, elle feuilletait rapidement les annonces avant de tomber sur quelque chose qui l'intéressait. Un recrutement, une famille cherchait des marins pour pouvoir évacuer certaines choses vers Doulek en prévision des destructions potentielles qui pourraient toucher la ville.

Galatée souriait un instant. Le destin.

Prenant les informations du navire, elle se dirigea vers ce dernier, elle pouvait voir de loin que comme la plupart des autres navires commerciaux qui avaient des choses à transporter, des marins montaient la garde. Malheureusement pour eux, difficile de prévoir par où une araignée pouvait passer, après tout elle n’avait pas besoin de passer par le pont.

Tissant une toile qu’elle rétracta ensuite pour atteindre la coque sans toucher l’eau, l’araignée se déplaçait jusqu’à atteindre le côté opposé au quai et au marin avant de lever la tête pour vérifier qu’il n’y avait personne. Puis, montant sur le navire, elle disparu à l’intérieur.