Dim 14 Avr - 18:29
Curieuse Destinée
Ft. Chaya Lelwani
Ambiance
L'art avait cela de merveilleux qui l'élevait n'importe quelle situation. Et c'était exactement ce qu'il s'était produit la veille, au sein même du Siège des Monétaristes. Il avait fallu un changement de dirigeant pour que l'expérience de l'élémentaire à sa banque préférée ne prenne une tournure qui ne pouvait obtenir que sa dévotion. Mademoiselle Lelwani ne l'avait pas laissé indifférent, tout comme cet orgue dont le concepteur risquait d'avoir de ses nouvelles. Jamais il n'aurait imaginé passé si plaisante soirée. Et ce serait mentir que de nier le fait qu'il avait hâte de te revoir, même s'il avait conscience de la teneur qui faisait se recroiser vos routes. Après tout, n'était-ce pas la base de votre collaboration que de faire teinter les astras, mais surtout les utiliser pour des causes qui soutenaient tous deux vos agendas secrets?
Tes dernières paroles flottaient à nouveau dans l'air. Jouer ensemble? Il avait bien perçu cette évidence qui dansait autour de vous. Ce genre d'évidence que les êtres doués d'élégance pouvait aisément attirer. Mais il mentirait s'il n'avouait pas être curieux de ta personne. Ce n'était pourtant pas faute de rencontrer du monde. Des personnes précieuses, comme des personnes plus aventurières. Chacune avec leur vécu qui leur collait à la peau et qu'il prenait plaisir de découvrir. Mais il n'y avait pas forcément le charme. Une force dont tu étais pourvu au même titre qu'il savait être un feu qui ne laissait pas indifférent et pas toujours dans le bon sens. Un peu comme toi qui devait désarçonner tous ceux qui s'approchaient d'un peu trop près. Le laisseras-tu approcher? Ou craindras-tu de t'y brûler?
C'est toutefois l'esprit clair qu'il arriva au sein de la Guilde des Monétaristes en matinée. La ville était grouillante, vibrante, bruyante. Une fois les lourdes portes fermées derrière lui, ce fut un silence luxueux qui l'accueillit. Plus aucun convives n'étaient présents. Juste le solennel d'un majordome qui vint à lui pour lui demander de le suivre.
Il était habitué à ce genre de traitement, surtout dès qu'il s'agissait d'Astras ou de grande famille. Après tout, il faisait partie, par le nom, des Von Arendt et il avait pu goûter autant à leurs tortures qu'à leur faste. Une autre époque. Qui lui inspirait désormais une méfiance bâtie sur l'expérience. Beaucoup n'était pas indifférent à ce nom de famille. Ils le détestaient ou l'adoraient. De son côté, il le portait uniquement en honneur à sa défunte épouse...et parce-qu'après tout, il n'en avait jamais eu d'autres et dans ce monde, un Nom était important.
Du moins cela l'était pour beaucoup. Un nom, cela permettait de remonter non pas les branches, mais les racines de l'arbre généalogique. Cela permettait de comprendre quelle est la terre la plus adaptée, quels sont également les mauvaises herbes qui pouvaient s'y agripper. Alors ton nom semblait inconnu au bataillon et pourtant tu avais su t'élever au-dessus de toutes ces têtes pensantes...parce que tu avais un coeur contrairement à elle? Cela paraissait trop beau de le nommer ainsi. Il ne croyait pas que la bonté pouvait réellement aider en ce monde, mais la beauté oui. Et cela tu en étais pourvu au centuple. Dans l'écrin que tu avais créé ici-même.
En entrant dans ton "bureau" qui ressemblait davantage à un lieu de ressourcement, il ne se souvenait pas avoir vu une telle décoration avec ton prédécesseur. Est-ce à dire que cela était de ton fait? Il n'irait pas si vite en conclusion. En tous les cas, cet endroit était bien trop impersonnel malgré ton esthétique.
On le prévint de ton arrivée imminente. C'est ainsi que loin de s'asseoir il fit un premier, puis un second pas, le regard avant tout contemplatif. En cette matinée, il avait gardé l'élégance, le vertige des étoffes en moins. Si on passait outre les nombreux entrelacs présent sur le cuir de sa ceinture qui montait haut sur sa taille et venait ainsi cintrer une chemise d'un blanc coton, aux fins liserés dorés au col. Sa tenue se terminait avec une veste d'un tissu suffisamment lourd avec des épaulettes qui renforçaient sa silhouette en V, d'un vert émeraude. Cela lui donnait un air plus militaire que ses voilages de la veille. Il restait à n'en point douter un homme de terrain autant que de tête. Son côté esthète ne le rendant pas fragile d'apparence.
Tu ne fis pas de bruit, et pourtant il se tourna vers toi au moment où tu pénétras dans la pièce, son regard ambré plongeant immédiatement dans le pourpre du tien. «J'espère que vous avez passé un restant de soirée agréable Mademoiselle Lelwani. Sachez que grâce à vous, ma venue à Xandrie a prit une saveur moins convenue.» Une façon de te marquer comme ton attention à son égard fut des plus exquise.
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Ven 3 Mai - 21:14
Curieuse destinée
En compagnie de Seraphah Von Arendt
Elle soupire. Au loin. La fumée s'élève. Est-ce les vapeurs de ce monstre qui git, éternellement agonisant, sur les rives du Rime ? Ou les pensées grises de la monétariste qui s'échappent lorsque le rubis caresse les toits de Xandrie ? Il y a tant à faire. Pour la Juste. Pour Uhr. Pour ces âmes égarées. Condamnées. Sans doute s'était-elle attachée plus que de raison à cette ville. À ces gens qu'elle côtoyait depuis trop longtemps.
Au sud se lève un ciel rouge. C'est là-bas, un jour, qu'elle retournerait. L'attendait-on, là-bas ?
Pas davantage qu'ici.
La silhouette se détache, de ce balcon vertigineux, de ce pas qu'il suffirait de faire, pour s'envoler. Elle laisse à l'aube naissante, le fantôme de ses soupires. Et ce fugace instant de fragilité. Les Douze étaient sa maison. Là, sous les mensonges, les costumes et les masques. Tant qu'ils seraient là. Elle ne serait jamais seule.
La caravanière s'efface, dans l'ombre de cette silhouette féminine, de cette démarche assurée, de ce sourire charmant, de ces yeux vifs. Ce qui est à elle, en Chaya Lelwani ? Tout. Rien. Comme tous ces autres visages.
Elle rejoint son bureau, saluant ses collègues avant de franchir cette porte qu'elle ne referme pas derrière elle. Tant qu'elle n'a pas de rendez-vous, sa porte restera entre-ouverte. La dirigeante des monétaristes ne s'isole pas. Elle se veut accessible, disponible. Ses pauses sont partagées avec les autres employés à son étage, cela lui permet de prendre la température et de collecter quelques informations éparses, anticiper les problèmes et les opportunités. Ce n'est pas ici qu'elle recevra son prochain rendez-vous. Pour monsieur Von Arendt, elle réservait le salon des invités. Plus haut dans les étages, plus luxueux, moins protocolaire et administratif.
N'avait-il pas dit, qu'elle prenait soin de sa relation clientèle ? Un sourire amusé glisse sur les lèvres de la jeune femme. Moins apprêtée que la veille, elle a troquée la robe longue pour une qipao s'arrêtant juste au-dessus des genoux, à l'imprimé discret, un ton sur ton de bordeaux profond. Dans son dos, une longue natte remplaçait la coiffure élaborée et les roses d'or. Les talons, eux, n'avaient pas changé. L'élégance, restait, sous des facettes moins policées, peut-être. Elle rejoignait son invité un instant seulement après qu'il ait été annoncé. Juste de quoi se saisir d'un plateau à la fine marqueterie, contenant la délicate théière en fonte et ses accompagnements sucrés.
Elle ouvrait la porte d'un habile mouvement du coude et de la hanche, si elle ne s'attendait pas à capter l'attention de son invité si vite, elle l'accueillit d'un sourire décontracté. Avançant jusqu'à la table basse entre les canapés pour y déposer son fardeau.
- Vous m'en voyez ravie, monsieur Von Arendt. Vous avez à n'en point douter illuminé cette soirée.
Cette soirée. Sa soirée. Qui sait. L'énigme glisse sur ses lèvres. Si elles ont perdu le rouge de la veille, elles ne semblent pas avoir abandonner leur malice.
- Appréciez-vous le thé ? Si un autre rafraichissement à votre préférence, faites-le moi savoir, je ne voudrais pas vous assoiffer alors que nous avons tant à discuter.
Elle ne lui proposait pourtant pas une tasse tout de suite. Ce serait hérésie que de ne pas respecter le temps d'infusion ! Avec un sourire, elle s'approchait de l'élémentaire pour passer à côté de lui et approcher de la fenêtre dont elle écartait les voilages. A demi tournée vers l'homme, elle l'invitait à la rejoindre. Contempler le panorama. La Juste dans toute sa splendeur.
- Avez-vous trouver un endroit confortable où loger le temps de votre séjour ? Il serait regrettable qu'il ait mal dormi. Était-il exigeant en la matière ? Lui qui possédait un hôtel luxueux, avait-il trouvé son équivalant en Xandrie ?
Mar 14 Mai - 23:32
Curieuse Destinée
Ft. Chaya Lelwani
Ambiance
L'apparence pouvait être trompeuse. Il en avait vu des êtres éphémères. Fréquenté des hommes et des femmes revêtant des masques pour être qui ils voulaient. Jusqu'au moment où le temps les rattrapait ou encore la Mort elle-même. Alors oui l'apparence pouvait être trompeuse si on partait du principe que l'histoire qu'elle racontait n'était pas la vérité. Et de cela il en était certain. Un seul habit ne pouvait recouvrir toutes les nuances et voluptés d'une âme. Mais qu'en était-il quand il n'y avait plus d'âme et juste une apparence? À cela il répondait que sans âme, point d'ambitions. Et à présent, même les êtres les plus affreux en possédaient, qu'on juge ces dernières nobles ou non.
Ton entrée était digne d'une Maîtresse de maison. Vêtue dignement, sans fioriture, tu venais lui montrer là une nouvelle facette, toujours élégante. Toujours le rouge captivant ta préférence, même si ici il ne s'agissait point de rubis mais de grenat. Son regard délaissa ta silhouette pour se poser sur la théière et toute sa troupe tandis qu'il écoutait ton compliment presque trop décontracté connaissant votre relation professionnelle. Mais cela aussi était une apparence. Il repensait à ce moment volé loin de la majorité des convives, loin des causes qui semblaient te tenir à coeur comme des siennes. Il y avait un lien plus profond qui voulait s'initier, mais le laisserez-vous faire?
«Le thé est parfait.» À dire vrai, il avait appris à apprécier les différentes saveurs que les humains aimaient tant. Il n'avait pas besoin de boire ou de manger. Il appréciait cela. Comme il n'avait pas besoin d'être en bonne compagnie. Il appréciait cela. Il te suivit d'abord du regard, puis son corps amorça les mouvements nécessaires pour venir s'arrêter auprès de toi, son regard captant à l'image du tien les rayons du matin tandis que Xandrie s'offrait à vous. Il était bien plus grand que toi malgré tes talons ce qui donnait à sa présence un côté rassurant, si tant est que tu l'appréciais. Ses yeux revinrent dans les tiens quand il se décida à répondre à ta question: «Je loge chez l'un de mes amis bien souvent en déplacement. Il a construit sa fortune et possède l'un des bâtiments les plus modernes, si j'ose dire, de Xandrie.» Après tout, il possédait du myste, denrée onéreuse pour cette capitale. «Donc oui, confortable.» Il était peu loquace à ce sujet. À dire vrai, il préférait clairement te contempler que de te raconter son logement actuel.
Un léger regard vers l'infusion du thé, avant de murmurer presque complice: «Le temps est important pour vous n'est-ce pas?» Il ne faisait aucun doute concernant le sujet duquel il parlait. «Vous semblez être une femme minutieuse, qui sait ce qu'elle veut, qui respecte ce qui fait sens pour elle et non pas les traditions comme on pourrait l'envisager de prime abord.» Pourquoi se mettait il ainsi à parler de toi? Comme une continuité de la soirée qui a été la vôtre. «Votre façon d'être me prouve au moins que vous prenez soin de la même façon des finances de vos clients.» La chute semblait bienvenue, en écho à la raison de sa venue en ces lieux.
Il délaissa la vitre, son regard arpentant à nouveau cet endroit, ce salon qui lui ferait presque oublié les bidonvilles de Xandrie. «Vous sentez-vous à votre place en ce lieu, cette ville Mademoiselle Lelwani?» Il se tourna vers toi tandis qu'il se tenait près de la table basse. Sa manière de prononcer ton nom encore et encore, comme un psaume, une prière, pour que le génie sorte de sa lampe. Et que voulait donc dire cette question? Te trouvait-il mal adapté à cet endroit? Et si oui, en quoi ne le serais-tu pas? Il voyait que le siège des Monétaristes était fabuleux...Il se doutait que tu devais voyager d'une façon ou d'une autre ou cela a été ta façon de vivre à un moment ou à un autre. Parce que tes traits avaient beau porter l'apparence de la jeunesse, tes manières criaient à une sagesse folle qui ne le laissait pas indifférent.
Il n'y avait que les fous pour se reconnaitre entre eux. Et cette folie il l'avait entraperçu la veille. Cela n'était pas sarabande. Cela était ta vérité.
Dernière édition par Seraphah Von Arendt le Ven 2 Aoû - 23:55, édité 1 fois
Mer 15 Mai - 12:08
Curieuse destinée
En compagnie de Seraphah Von Arendt
Ville de contrastes et d'opportunités. La Juste n'était pas exempt de contradictions. De ces nuances trop nombreuses sur un spectre trop étendu. Royale en son centre. Criminelle à ses extrémités. Entre les deux, un monde de nobles gens, d'ouvriers forcenés et d'ambitieux. De contrastes, le feu de soie n'en manquait pas non plus. Lui qui avait eu à coeur de relever la veille, que la soirée aussi magnifique fut-elle, avait le défaut de n'être réservée qu'à une certaine élite. Sa beauté, inaccessible au brave peuple de Xandrie.
Monsieur Von Arendt se mêlait-il, lui, à la populace ? Lui qui logeait chez un riche ami, ayant les moyens de s'élever au-dessus de la plèbe, jouissant du confort apporté par le myste opalin, cause de bien des malheurs pour la population de ce côté-ci de la frontière. Avait-il ouvert ses portes, à ceux qui s'endormiraient à la lueur de la bougie ?
Fallait-il être ascète pour être fidèle à ses convictions ?
Il murmure, charmant crépitement à son oreille, que le temps devait lui être précieux. Le rubis est curieux. Sans doute n'est-elle qu'une humaine aux yeux flamboyants, une étincelle mortelle qu'il contemplerait trop peu de temps pour vraiment s'attacher. Le temps avait-il cessé d'être précieux, pour l'élémentaire ? Il s'essaie à un portrait de la monétariste qui l'écoute, attentive et un brin amusée. Il conclu sur le soin qu'elle apportait aux finances de ses clients et tire aux lèvres parme un rire cristallin.
- Si vous étiez inquiet pour vos finances, monsieur Von Arendt, vous n'aviez qu'à demander vos relevés, ils vous auraient rassurés.
Un sourire complice, plein de cette assurance inébranlable, glisse sur le visage de Chaya alors qu'elle se tourne vers l'homme à ses côtés. Si son menton est obligé de se lever un peu, elle ne semble pas davantage intimidée que la veille, par la haute stature de son vis-à-vis.
- Mais s'il vous plait de m'observer, je ne vous l'interdirais pas.
Un tintement séducteur dans le verbe, une lueur charmante qui illumine le rubis. Elle brille d'une douce ironie, pourtant, cette phrase, lorsque la monétariste l'abandonne dans son sillage pour s'avancer vers la table basse. Trois minutes. Pas plus. Le temps était précieux, pour le thé aussi. S'approchant du petit salon pour s'emparer de l'anse de la théière, elle suspend un bref instant son geste à la question de son invité. Sa place. Délicatement, l'eau fumante quitte le bec courbé de la théière pour venir remplir la première tasse. Seule mélodie pour briser le silence.
Est-elle vexée ? Son visage baissé ne le laisse pas deviné. Serait-il relevé, qu'il ne serait sans doute pas davantage explicite. Peut-être réfléchit-elle vraiment à cette question ? La seconde tasse se remplit lentement. Peut-être n'y a-t-il rien de tout cela. Lorsqu'elle repose la théière et que ses mains délicates se referment sur la tasse qu'elle lève avant de la tendre à l'élémentaire. Aucune ombre pour ternir l'éclat du rubis dans son regard lorsqu'il revient se poser sur le visage façonné par les flammes.
- Permettez-vous que je réponde plus tard à cette question ?
Un sourire énigmatique aux lèvres, la jeune femme ne semble pas particulièrement décontenancée par la question mais plutôt avoir une idée derrière la tête. Une idée, qu'elle remettait à plus tard. Puisqu'après tout, ils n'étaient pas ici pour parler d'elle.
- Si vous m'accordez un peu de votre temps, après notre entretien.. Abandonnant la tasse entre les mains de l'élémentaire, elle vient se saisir de la seconde. Et que vous ne craignez pas vous aventurer au-dehors en ma compagnie.. Un sourire malicieux alors qu'elle s'assoit, croise les jambes. Je répondrais à votre question.
La vapeur danse devant ses prunelles. Mirage évanescent. Que chassent ses lèvres entrouvertes sur un souffle gracieux. Une gorgée de thé, brûlante. Juste assez pour réchauffer ses joues avant que sa posture ne change subtilement, son attitude se faisant plus sérieuse.
- Hier vous avez évoquer vos recherches. Voudriez-vous m'en dire davantage ? Vos avancées sur les problématiques respiratoires m'intéressent. Je crains qu'elles ne deviennent prégnantes dans les décennies à venir, que ce soit à Epistopoli ou ailleurs.
Tant que la technologie s'étendrait.
Monsieur Von Arendt se mêlait-il, lui, à la populace ? Lui qui logeait chez un riche ami, ayant les moyens de s'élever au-dessus de la plèbe, jouissant du confort apporté par le myste opalin, cause de bien des malheurs pour la population de ce côté-ci de la frontière. Avait-il ouvert ses portes, à ceux qui s'endormiraient à la lueur de la bougie ?
Fallait-il être ascète pour être fidèle à ses convictions ?
Il murmure, charmant crépitement à son oreille, que le temps devait lui être précieux. Le rubis est curieux. Sans doute n'est-elle qu'une humaine aux yeux flamboyants, une étincelle mortelle qu'il contemplerait trop peu de temps pour vraiment s'attacher. Le temps avait-il cessé d'être précieux, pour l'élémentaire ? Il s'essaie à un portrait de la monétariste qui l'écoute, attentive et un brin amusée. Il conclu sur le soin qu'elle apportait aux finances de ses clients et tire aux lèvres parme un rire cristallin.
- Si vous étiez inquiet pour vos finances, monsieur Von Arendt, vous n'aviez qu'à demander vos relevés, ils vous auraient rassurés.
Un sourire complice, plein de cette assurance inébranlable, glisse sur le visage de Chaya alors qu'elle se tourne vers l'homme à ses côtés. Si son menton est obligé de se lever un peu, elle ne semble pas davantage intimidée que la veille, par la haute stature de son vis-à-vis.
- Mais s'il vous plait de m'observer, je ne vous l'interdirais pas.
Un tintement séducteur dans le verbe, une lueur charmante qui illumine le rubis. Elle brille d'une douce ironie, pourtant, cette phrase, lorsque la monétariste l'abandonne dans son sillage pour s'avancer vers la table basse. Trois minutes. Pas plus. Le temps était précieux, pour le thé aussi. S'approchant du petit salon pour s'emparer de l'anse de la théière, elle suspend un bref instant son geste à la question de son invité. Sa place. Délicatement, l'eau fumante quitte le bec courbé de la théière pour venir remplir la première tasse. Seule mélodie pour briser le silence.
Est-elle vexée ? Son visage baissé ne le laisse pas deviné. Serait-il relevé, qu'il ne serait sans doute pas davantage explicite. Peut-être réfléchit-elle vraiment à cette question ? La seconde tasse se remplit lentement. Peut-être n'y a-t-il rien de tout cela. Lorsqu'elle repose la théière et que ses mains délicates se referment sur la tasse qu'elle lève avant de la tendre à l'élémentaire. Aucune ombre pour ternir l'éclat du rubis dans son regard lorsqu'il revient se poser sur le visage façonné par les flammes.
- Permettez-vous que je réponde plus tard à cette question ?
Un sourire énigmatique aux lèvres, la jeune femme ne semble pas particulièrement décontenancée par la question mais plutôt avoir une idée derrière la tête. Une idée, qu'elle remettait à plus tard. Puisqu'après tout, ils n'étaient pas ici pour parler d'elle.
- Si vous m'accordez un peu de votre temps, après notre entretien.. Abandonnant la tasse entre les mains de l'élémentaire, elle vient se saisir de la seconde. Et que vous ne craignez pas vous aventurer au-dehors en ma compagnie.. Un sourire malicieux alors qu'elle s'assoit, croise les jambes. Je répondrais à votre question.
La vapeur danse devant ses prunelles. Mirage évanescent. Que chassent ses lèvres entrouvertes sur un souffle gracieux. Une gorgée de thé, brûlante. Juste assez pour réchauffer ses joues avant que sa posture ne change subtilement, son attitude se faisant plus sérieuse.
- Hier vous avez évoquer vos recherches. Voudriez-vous m'en dire davantage ? Vos avancées sur les problématiques respiratoires m'intéressent. Je crains qu'elles ne deviennent prégnantes dans les décennies à venir, que ce soit à Epistopoli ou ailleurs.
Tant que la technologie s'étendrait.
Sam 18 Mai - 17:07
Curieuse Destinée
Ft. Chaya Lelwani
Ambiance
Un sourire miroir. Taquine en un sens. Glissant comme un courant d'air sur les mots qu'il avait prononcé à ton égard. Ainsi tu resterais aussi lisse que le miroir d'Aphrodite ou toute divinité qui amenait à la réflexion à travers la beauté, qu'elle soit d'apparat ou intellectuelle. Il ne pouvait qu'apprécier ton verbe. Après tout n'est-ce pas lui qui l'amenait à ainsi te parler? À vouloir caresser les rideaux de ton âme pour venir en dévoiler la vérité? S'il y avait bien une chose que ce chercheur savait faire, c'était approfondir jusqu'à ce que les trésors de ce monde se révèlent à lui. Le feras-tu? À moins que tu ne l'aies déjà fait? Par tes gestes qui veulent se brûler aux flammes?
Ce dernier ne pouvait toutefois pas s'empêcher de venir te murmurer ce qui pouvait paraître vérité, là où il ne s'agissait que d'hypothèse. Pour autant, il ne te prenait pas pour une équation à résoudre. Il s'en garderait bien. Les mystères se devaient de le rester. Ainsi oui, il lui plaisait de te contempler. Dans ce que tu laissais paraître comme dans ce qui n'était pas visible. Après tout, n'était-il pas du même acabit? Il y avait ce qu'il laissait transparaître puis il y avait tout le reste. Ce qui ne faisait que se murmurer dans les couloirs pour ceux ayant du des soldats étant venus avec lui dans la Brume. Alors depuis longtemps, il se doutait bien que ce qui était visible, n'était pas l'unique source de vérité.
Pour le reste, l'eau brûlante qui s'écoulait se fit entendre en réponse. Chacun de tes gestes s'enchainaient avec grâce et il vint saisir la tasse tendue, tandis que tu bottais en touche pour mieux le surprendre. Il en était convaincu à cet instant et un sourire fit de nouveau jour sur son visage. «Je vois que mon voyage à Xandrie a encore des surprises à m'offrir.» Il amena la tasse à son visage pour en humer l'odeur, fermant un bref instant les yeux, pas le moins du monde désarçonné par ta proposition. Peut-être même cette dernière lui plaisait-il? À cet instant difficile de le dire, il avait cette même capacité que toi à contenir ses émotions quand il le voulait bien. À ce stade il s'agissait d'un véritable art.
Que ton changement de posture vint appuyer. Lui aussi goûta à son thé, avant de sentir le changement de ton. Loin de parler de ses investissements, te voilà à l'amener sur un sujet qui lui tenait fort à coeur.
«Cela fait une dizaine d'année que nous expérimentons différentes techniques pour palier à ces problématiques. Même si cela dépend des sujets, nous commençons à avoir de bons résultats avec un gaz créé à partir d'Hortérya Nilus. Une plante qui n'apparait qu'à la nuit venue dans les collines de Renon. Il y a un procédé technique à effectuer et à stabiliser. Toutefois, la solution n'est pas définitive. Il convient d'inspirer ce gaz tous les jours pour le moment...»
Au moins les collines étaient proches d'Epistopoli. Mais en vérité, la plante commençait à se faire rare et ils n'étaient qu'aux balbutiements d'une culture sous serre. Les Machines évoluaient beaucoup plus rapidement que la médecine. Ce n'était pas pour rien qu'une partie de ses expéditions ou de ses ventes d'artefacts l'aidaient à être un acteur majeur financièrement dans ce type de cause.
«J'observe votre réelle sollicitude concernant cette question de santé...Avez-vous remarqué qu'ici aussi ce type de médecine était requise?»
Une autre gorgée, son regard étant d'une profondeur qui prouvait son engagement dans ce type de sujet. «Je travaille aussi sur une autre branche de la médecine en complément à ces recherches: la psychanalyse. Cette dernière est assez récente, mais permet de mieux sonder la personne qui nous fait face concernant des comportements ou des troubles qui pourraient l'affecter. Les solutions nous ramènent à des procédés chimiques, mais en considérant beaucoup plus l'humain dans sa psyché plutôt qu'uniquement dans ses symptômes physiques.»
Et vu son nombre de siècle d'existence, il avait malgré lui quelques longueurs d'avance sur ses collègues pour capter ce qui pouvait s'apparenter à des pathologies mentales.
Dernière édition par Seraphah Von Arendt le Ven 2 Aoû - 23:54, édité 1 fois
Mar 28 Mai - 16:36
Curieuse destinée
En compagnie de Seraphah Von Arendt
Des surprises. Combien en a-t-elle encore à offrir ? Sans doute un peu trop, pour quelles plaisent toutes aux yeux de celui qui prit le nom des Von Arendt. Pourquoi s'enticher d'un tel nom, par opportunisme ou ironie vengeresse ? Des motifs obscures s'entrelacent derrière la soie élégante et la raison la plus évidente, l'hommage à sa défunte épouse. Les élémentaires sont ils capable d'amour ? Eux qui se détachent de la brume pour venir fouler le sol qu'elle ne peut envahir. Eux qui se dessinent corps et âme, à l'image de ceux que leur mère nourricière voudrait dévorer, ensevelir. Que veulent-ils ? De ce monde. De cette vie. De ces âmes mortelles qu'ils observent, qu'ils imitent. Est-ce qu'il y a un coeur, dans cette enveloppe ? Une étincelle pour mimer les émotions. Où s'arrête l'illusion ?
Il semble pourtant sincère, le feu, lorsqu'il évoque les avancées fébriles de ses recherches. Passionné par son sujet, quand bien même la maladie ne peut l'atteindre. Est-ce décortiquer le fonctionnement de la chair qui le passionne ? Sous couvert des bienfaits potentiels, le scientifique aurait le champ libre, pour ses petites expériences sur ces mortels de toute manière condamnés. Ce n'était certes pas ce qu'on lui avait rapporté parmi les nombreux louanges qui entouraient l'élémentaire mais, après tout, il avait élu domicile en Epistopoli.
Une nouvelle gorgée de thé lorsqu'il évoque cette plante, qui ne pousse qu'en Renon. Cette douce Renon que les prochaines génération ne connaitraient pas. Pas comme elle l'avait vu. Multicolore. Rayonnante. Vivante. La terre se mourait désormais, sous les machines de l'envahisseur. Sous les poumons noirs de la science épistote. L'ironie était peut-être là, Epistopoli se condamnait elle-même en tuant la seule plante qui aurait pu la sauver, sur ce territoire spolié à Aramila. Interrogée, la monétariste acquiesce sérieusement.
- Je ne saurai dire si le même traitement pourrait être requis, je ne m'inventerai pas médecin, mais je n'ignore pas les soucis de santé, notamment pulmonaires, qui touchent ceux qui travaillent au plus près du myste, dans les mines et les raffineries.
Si elle pouvait éviter au peuple de Xandrie de souffrir des mêmes maux que celui d'Epistopoli, la monétariste était prête à financer des recherches scientifiques. Une technologie réellement au service du bien commun, était-elle seulement possible ? La caravanière était sceptique mais pas dépourvue d'espoir.
Puis le scientifique se penche sur l'autre facette de ses recherches, la psychanalyse. Ainsi, non content de chercher les défauts de la chair, l'élémentaire creusait aussi ceux de l'esprit. Mieux sonder la personne qui nous fait face. Est-ce pour cela qu'il lui plait de l'observer ? S'essaie-t-il à percer ces comportements ou troubles qui pourraient l'affecter. Sans doute ne la voit-il pas pourtant, la silhouette incertaine de son éternelle amie, penchée sur son épaule. Comment le pourrait-il ? Les élémentaires craignent-ils seulement la mort ?
La chaleur aqueuse caresse sa gorge, se développe un bref instant sous sa poitrine avant de s'étioler. La médecine moderne avait encore des progrès à faire, sans doute pâtissait-elle des mêmes déboires qui touchaient les sciences dans leur ensemble. Et de cette volonté progressiste qui voudrait balayer le passé d'un revers de main condescendant, se défier des traditions, aussi savantes puissent-elles être. Ces médecines arriérées, qui font la santé des aramilans. Seront-elles pourtant suffisantes, lorsque toutes les eaux de l'enclave finiraient contaminées au nom du progrès ?
- Pensez-vous trouver quelques ingrédients chimiques capable de guérir la folie de ce début de siècle ?
Un sourire, pour chasser tout le sérieux de ce sujet. La folie était encore bien douce alors, faites de rumeurs et de brumes lointaines, elle se ferait bien plus présente, bien plus violente, quelques mois plus tard, lorsque Opale ouvrirait ses entrailles à ce monde peuplé de fous. Il aurait fort à faire, celui qui se penchait sur les blessures de l'âme.
- Nos mineurs souffrent parfois de ce que nous appelons, peu scientifiquement, le stress des profondeurs. Un mélange de claustrophobie et de paranoïa dû à l'enfermement prolongé et aux multiples dangers que recèlent les galeries inexplorées et sans doute aussi à l'inhalation de myste brute. Avez-vous déjà eu ce genre de cas à traiter ?
La guilde des Monétaristes ne faisait pas que prendre soin des finances de leurs clients. À Xandrie, leur réseau était plus étroit, de là à dire qu'il était patriotique, il y avait un pas à franchir. Après tout, la guilde liée à celle des Mineurs dans des tractations commerciales avait tout à gagner à avoir des mineurs en bonne santé. Intérêts économiques, moraux, sociaux, n'avaient pas nécessairement à être si différents, ni divergents. Peut-être alors, que la science pouvait faire de même.
Il semble pourtant sincère, le feu, lorsqu'il évoque les avancées fébriles de ses recherches. Passionné par son sujet, quand bien même la maladie ne peut l'atteindre. Est-ce décortiquer le fonctionnement de la chair qui le passionne ? Sous couvert des bienfaits potentiels, le scientifique aurait le champ libre, pour ses petites expériences sur ces mortels de toute manière condamnés. Ce n'était certes pas ce qu'on lui avait rapporté parmi les nombreux louanges qui entouraient l'élémentaire mais, après tout, il avait élu domicile en Epistopoli.
Une nouvelle gorgée de thé lorsqu'il évoque cette plante, qui ne pousse qu'en Renon. Cette douce Renon que les prochaines génération ne connaitraient pas. Pas comme elle l'avait vu. Multicolore. Rayonnante. Vivante. La terre se mourait désormais, sous les machines de l'envahisseur. Sous les poumons noirs de la science épistote. L'ironie était peut-être là, Epistopoli se condamnait elle-même en tuant la seule plante qui aurait pu la sauver, sur ce territoire spolié à Aramila. Interrogée, la monétariste acquiesce sérieusement.
- Je ne saurai dire si le même traitement pourrait être requis, je ne m'inventerai pas médecin, mais je n'ignore pas les soucis de santé, notamment pulmonaires, qui touchent ceux qui travaillent au plus près du myste, dans les mines et les raffineries.
Si elle pouvait éviter au peuple de Xandrie de souffrir des mêmes maux que celui d'Epistopoli, la monétariste était prête à financer des recherches scientifiques. Une technologie réellement au service du bien commun, était-elle seulement possible ? La caravanière était sceptique mais pas dépourvue d'espoir.
Puis le scientifique se penche sur l'autre facette de ses recherches, la psychanalyse. Ainsi, non content de chercher les défauts de la chair, l'élémentaire creusait aussi ceux de l'esprit. Mieux sonder la personne qui nous fait face. Est-ce pour cela qu'il lui plait de l'observer ? S'essaie-t-il à percer ces comportements ou troubles qui pourraient l'affecter. Sans doute ne la voit-il pas pourtant, la silhouette incertaine de son éternelle amie, penchée sur son épaule. Comment le pourrait-il ? Les élémentaires craignent-ils seulement la mort ?
La chaleur aqueuse caresse sa gorge, se développe un bref instant sous sa poitrine avant de s'étioler. La médecine moderne avait encore des progrès à faire, sans doute pâtissait-elle des mêmes déboires qui touchaient les sciences dans leur ensemble. Et de cette volonté progressiste qui voudrait balayer le passé d'un revers de main condescendant, se défier des traditions, aussi savantes puissent-elles être. Ces médecines arriérées, qui font la santé des aramilans. Seront-elles pourtant suffisantes, lorsque toutes les eaux de l'enclave finiraient contaminées au nom du progrès ?
- Pensez-vous trouver quelques ingrédients chimiques capable de guérir la folie de ce début de siècle ?
Un sourire, pour chasser tout le sérieux de ce sujet. La folie était encore bien douce alors, faites de rumeurs et de brumes lointaines, elle se ferait bien plus présente, bien plus violente, quelques mois plus tard, lorsque Opale ouvrirait ses entrailles à ce monde peuplé de fous. Il aurait fort à faire, celui qui se penchait sur les blessures de l'âme.
- Nos mineurs souffrent parfois de ce que nous appelons, peu scientifiquement, le stress des profondeurs. Un mélange de claustrophobie et de paranoïa dû à l'enfermement prolongé et aux multiples dangers que recèlent les galeries inexplorées et sans doute aussi à l'inhalation de myste brute. Avez-vous déjà eu ce genre de cas à traiter ?
La guilde des Monétaristes ne faisait pas que prendre soin des finances de leurs clients. À Xandrie, leur réseau était plus étroit, de là à dire qu'il était patriotique, il y avait un pas à franchir. Après tout, la guilde liée à celle des Mineurs dans des tractations commerciales avait tout à gagner à avoir des mineurs en bonne santé. Intérêts économiques, moraux, sociaux, n'avaient pas nécessairement à être si différents, ni divergents. Peut-être alors, que la science pouvait faire de même.
Ven 2 Aoû - 23:50
Curieuse Destinée
Ft. Chaya Lelwani
Nouvelle Ambiance
Beaucoup s'étaient interrogés. Que faisait-il à Epistopoli? N'était-ce pas l'enfer sur terre? Il avait plus l'âme d'Andoria, celle des Mystères. Ou encore d'Aramila faites de magies, de rituels et de rumeurs. Pourtant, ne fallait-il pas être là où le poison était le plus prononcé afin de trouver une antidote? Un voeu pieu. Un voeu qu'il honorait autant qu'il se dévouait à la Brume et ses secrets. Alors oui, il avait développé une belle réputation, mais surtout il avait avancé dans ses connaissances de l'humain. De sa mécanique autant que de sa psyché. Mais contrairement à il y a quelques décennies, il était doué de sentiments. Suffisamment pour goûter à des amitiés sincères, tout en restant conscient des jeux de pouvoir qui se jouaient autour de lui. Les affaires étaient lieu d'intérêts avant tout. Mais c'était là que tu venais le surprendre, encore une fois. Le feu qu'il était appréciait ces surprises, ces informations qui se faufilaient opportunes, même si elles servaient l'intérêt, il le comprenait, de ta ville.
Mais était-ce la présidente ou Chaya qui voulait ainsi prendre soin des hommes? Ou des travailleurs? Hier au soir, il avait déjà perçu comme tu avais l'âme d'une reine, plus encore que d'une présidente d'une organisation. Mais il y avait toujours le lustre du bois, et de quel bois il s'agissait réellement. Pour le moment, vos échanges serviraient ses intérêts à lui, et il ne serait pas contre pouvoir servir les tiens ou ceux de la Guilde. Mais quand entrez-vous réellement en relation? En connexion? Y a-t-il autre chose entre vous au-delà de vos natures voilées? Une chose que le spectateur pourrait deviner, à moins qu'il ne fait que fabuler?
«Qu'aimeriez-vous faire pour ce mal qui touche vos travailleurs?»
Se pouvait-il que tu aies à coeur la souffrance de tes contemporains? Que tu possèdes cette sensibilité qui n'est pas aussi courante qu'on pourrait l'imaginer plus on monte sur l'échelle sociale? Les jeux restaient ouverts, il n'avait aucune certitude à ce sujet pour le moment.
Le sujet de la folie s'empara de tes lèvres, amenant une interrogation dans son regard. La folie de ce siècle? Il était en contact avec plusieurs troubles mentaux, mais de là à identifier une folie en particulier qui serait l'apanage de la majorité...Il craignait que sa réponse à ce sujet n'aille pas dans ton sens. Mais les explications suivirent et il acquiesça du chef à tes dires. Il se souvint sans ombrages d'une de ses visites à Opale où on lui avait présenté une vingtaine d'hommes vivant ce que tu décrivais là.
«C'est un cas des plus complexes. J'ai une équipe qui travaille dessus et un groupe d'hommes s'est portés volontaires.» Était-ce nécessaire de préciser qu'ils étaient ce qu'on nommerait un échantillonnage de test? Des cobayes en langage courant. Les tests sur des rongeurs avaient bien sûr été concluant avant d'en arriver là. Mais l'homme était plus complexe. «J'avoue que pour le moment nous avons de beaux résultats d'un point de vue physique, le diaphragme retrouvant un mouvement plus souple et les analyses sanguines nous prouvant que le myste se retrouve en moins grande quantité.»
Cela l'animait. Au-delà de sa quête de compréhension de lui-même qui le faisait sans cesse plonger dans la Brume, il adorait les mystères comme un papillon la lumière. Cela lui avait valu d'être capturé et torturé comme ces derniers dont on voulait admirer éternellement les couleurs. Mais de cela il ne parlait qu'aux êtres chers, ceux qui se souciaient réellement de lui, même si ce sentiment envers un éternel - comme il se percevait - lui était étranger. Il ne devrait pas marcher parmi vous...alors s'il venait à disparaitre, serait-ce réellement une disparition?
«Concernant la paranoïa je suis toujours en pleine étude, volonté de compréhension des sujets...Il semblerait que le noir total fasse remonter à la surface ce qui a été emmagasiné comme mythes et frayeurs depuis l'enfance. Certains sujets réagissent bien à l'une de mes concoctions, mais la dose n'est pas encore au point...et je reste encore interdit face à d'autres où la panique ne permet pas de dialogue...Opale n'investit pas suffisamment dans ces recherches...elle semble préférer utiliser les hommes, souvent venus d'ailleurs que de sa contrée, et les remplacer quand ils ne sont plus bons à rien.»
Son regard s'assombrit un instant. Bien sûr qu'ils avaient pu ainsi le torturer...vu comme ils traitaient les leurs. «Avez-vous des proches traversant ou ayant des membres de leur famille avec ce stress?»
Dim 22 Sep - 14:13
Curieuse destinée
En compagnie de Seraphah Von Arendt
«Qu'aimeriez-vous faire pour ce mal qui touche vos travailleurs?» La monétariste hausse un sourcil, surprise par la question, la réponse s'échappe tout naturellement de ses lèvres.
- L'éradiquer, évidemment. Que pourrait-on vouloir faire d'autre d'une maladie ? La jeune femme adoucit cependant son ton en poursuivant. Mais je ne suis pas femme à croire aux miracles, une solution pour atténuer ou prévenir ce mal, m'irait aussi.
Elle écoutait sérieusement les explications qui suivirent. La monétariste était curieuse, comment ce mal avait pu se développer en Epistopoli, les mines n'y étaient pas fleurissantes. Peut-être que l'enfermement dans les usines provoquait les mêmes symptômes ? Cela ne collait pas avec l'inhalation de myste et la paranoïa des profondeurs. Se pouvait-il alors que le sapiarque mène des expériences sur le territoire de Xandrie ?
- Ces expérimentations, sur quel sol sont-elles menées ?
Un épistote utilisant les xandriens comme cobayes, ce ne serait pas vraiment étonnant. Sur le sol même de Xandrie, pas davantage, tant la couronne était laxiste sur ce genre de chose. Que cela soit d'Opale ou d'Epistopoli, les puissants faisaient ce qui leur plaisaient de leurs voisins malingres. Évidemment, cela irritait la monétariste mais, elle en avait bien trop l'habitude pour le montrer. Elle se contentait, comme tout bon xandrien, de ravaler sa fierté et d'acquiescer poliment en répondant aux questions.
- Je n'ai pas besoin d'être touchée personnellement pour m'inquiéter du sort des mineurs.
Les mots étaient plus secs que son ton, égal à lui-même. Après tout, peut-être avaient-ils cela en commun ? Bien qu'elle ignorait tout de sa nature d'élémentaire, l'homme portait ce nom depuis assez longtemps pour trahir son appartenance à une race à la longévité plus longue que celle des humains. L'hypothèse la plus probable était certainement qu'il soit strigoï, Epistopoli et son nuage de pollution devait être une ville adéquate pour ceux qui craignaient la lumière du soleil. Ou un amélioré ? Quelques organes de remplacement et on pouvait, théoriquement, vivre longtemps. Y avait-il un coeur de métal et de fils, qui battait au rythme de la science, sous ce thorax richement vêtu ?
Elle serait bien hypocrite de juger. Renarde trafiquée. Elle reprend une gorgée de thé. Il lui fallait se désaltérer avant de poursuivre, c'est qu'ils avaient encore de nombreux points à aborder. Elle commencerait par les finances du sapiarque, les investissements faits et les chiffres retenus pour l'année à venir. Les économies du Von Arendt étaient entre de bonnes mains mais certains des investissements qui lui tenaient à coeur n'étaient, par nature, pas rentable. L'association qu'il soutenait pour venir en aide aux mutilés par la Brume n'avait pas vocation a être un investissement profitable mais, elle ne devait sa survie qu'à quelques généreux donateurs dont faisait parti l'épistote.
- Concernant votre désir d'aider l'éducation des enfants des rues, je crains que nous ayons eu un problème avec l'association épistote initialement retenue. Après enquête de notre part, il semblerait que l'organisation ait détournée certains de ses fonds. L'association étant sur sol épisopolitain, nous ne pouvons pas faire grand chose, nous avons temporairement suspendu vos financements dès que nous avons su mais la décision vous revient évidemment.
La monétariste ignorait si le choix de l'association avait été du fait du sapiarque ou de la personne qui s'était chargée d'accomplir ses désirs en matière de don aux associations. Dans les deux cas, aucun ne serait vraiment en tort, l'association avait été honnête les premières années, ce n'est qu'à l'occasion d'un changement de direction que les choses avaient commencées à dysfonctionner.
- L'association n'est plus ce qu'elle était mais les enfants, eux, sont toujours là. Je ne vous recommande donc pas de retirer votre soutien mais, nous ne pouvons risquer une ingérence en agissant de nous même, les choses seront peut-être plus simple à gérer si vous avertissez vous-même les autorités compétentes. Nous avons bien entendu fait parvenir notre rapport à vos instances de régulation mais.. nous n'avons reçu aucune réponse probante.
La jeune femme soupire doucement, les relations ascendantes entre les autres nations et Xandrie, avaient souvent cet effet. Les monétaristes jouissaient pourtant d'une aura internationale mais les autorités n'appréciaient jamais se voir pointer du doigt par une organisation marchande. Sur cette affaire, la réputation et le statut du diplomate serait certainement plus efficace et moins sujette à tension que si les monétaristes insistaient.
- Je profite cependant de ce sujet et de cet intérêt partagé pour vous soumettre un nouveau biais d'investissement. Comme vous avez pu le comprendre hier, nous allons construire de nouvelles écoles et notamment dans les quartiers les plus défavorisés de notre cité. Si vous le souhaitez, je peux ajouter ce projet parmi ceux que vous souhaitez soutenir. L'investissement sera moindre que pour l'association épistote, nous engageons nos propres fonds sur ce projet mais, si vous souhaitez y associer vos dons, c'est possible.
Il n'était évidemment pas question ici que ce projet xandrien et monétariste soit porté par un financement épistote mais un don est un don et les monétaristes avaient à coeur de faire rimer engagements et astras, lorsque cela était possible.
- Souhaitez-vous par ailleurs que nous élargissions la zone géographique concernant cet investissement ? Une fondation opaline serait sur le point de naître concernant les orphelins et bien qu'Aramila soit parfois hermétique en matière d'échanges internationaux, nous pourrions sans doute trouver un terrain d'entente concernant le sujet des enfants.
L'archevêque en place était un homme plus conciliant que ses prédécesseurs mais il n'était pas seul à décider. Des fonds épistotes seraient certainement rejeté de but en blanc mais s'il s'agissait de fonds xandriens, portés par une organisation à la réputation neutre ? Cela pouvait valoir le coup d'essayer.
- Vous aviez évoquer une nouvelle envie, plus artistique. Pouvez-vous m'en dire davantage ?
- L'éradiquer, évidemment. Que pourrait-on vouloir faire d'autre d'une maladie ? La jeune femme adoucit cependant son ton en poursuivant. Mais je ne suis pas femme à croire aux miracles, une solution pour atténuer ou prévenir ce mal, m'irait aussi.
Elle écoutait sérieusement les explications qui suivirent. La monétariste était curieuse, comment ce mal avait pu se développer en Epistopoli, les mines n'y étaient pas fleurissantes. Peut-être que l'enfermement dans les usines provoquait les mêmes symptômes ? Cela ne collait pas avec l'inhalation de myste et la paranoïa des profondeurs. Se pouvait-il alors que le sapiarque mène des expériences sur le territoire de Xandrie ?
- Ces expérimentations, sur quel sol sont-elles menées ?
Un épistote utilisant les xandriens comme cobayes, ce ne serait pas vraiment étonnant. Sur le sol même de Xandrie, pas davantage, tant la couronne était laxiste sur ce genre de chose. Que cela soit d'Opale ou d'Epistopoli, les puissants faisaient ce qui leur plaisaient de leurs voisins malingres. Évidemment, cela irritait la monétariste mais, elle en avait bien trop l'habitude pour le montrer. Elle se contentait, comme tout bon xandrien, de ravaler sa fierté et d'acquiescer poliment en répondant aux questions.
- Je n'ai pas besoin d'être touchée personnellement pour m'inquiéter du sort des mineurs.
Les mots étaient plus secs que son ton, égal à lui-même. Après tout, peut-être avaient-ils cela en commun ? Bien qu'elle ignorait tout de sa nature d'élémentaire, l'homme portait ce nom depuis assez longtemps pour trahir son appartenance à une race à la longévité plus longue que celle des humains. L'hypothèse la plus probable était certainement qu'il soit strigoï, Epistopoli et son nuage de pollution devait être une ville adéquate pour ceux qui craignaient la lumière du soleil. Ou un amélioré ? Quelques organes de remplacement et on pouvait, théoriquement, vivre longtemps. Y avait-il un coeur de métal et de fils, qui battait au rythme de la science, sous ce thorax richement vêtu ?
Elle serait bien hypocrite de juger. Renarde trafiquée. Elle reprend une gorgée de thé. Il lui fallait se désaltérer avant de poursuivre, c'est qu'ils avaient encore de nombreux points à aborder. Elle commencerait par les finances du sapiarque, les investissements faits et les chiffres retenus pour l'année à venir. Les économies du Von Arendt étaient entre de bonnes mains mais certains des investissements qui lui tenaient à coeur n'étaient, par nature, pas rentable. L'association qu'il soutenait pour venir en aide aux mutilés par la Brume n'avait pas vocation a être un investissement profitable mais, elle ne devait sa survie qu'à quelques généreux donateurs dont faisait parti l'épistote.
- Concernant votre désir d'aider l'éducation des enfants des rues, je crains que nous ayons eu un problème avec l'association épistote initialement retenue. Après enquête de notre part, il semblerait que l'organisation ait détournée certains de ses fonds. L'association étant sur sol épisopolitain, nous ne pouvons pas faire grand chose, nous avons temporairement suspendu vos financements dès que nous avons su mais la décision vous revient évidemment.
La monétariste ignorait si le choix de l'association avait été du fait du sapiarque ou de la personne qui s'était chargée d'accomplir ses désirs en matière de don aux associations. Dans les deux cas, aucun ne serait vraiment en tort, l'association avait été honnête les premières années, ce n'est qu'à l'occasion d'un changement de direction que les choses avaient commencées à dysfonctionner.
- L'association n'est plus ce qu'elle était mais les enfants, eux, sont toujours là. Je ne vous recommande donc pas de retirer votre soutien mais, nous ne pouvons risquer une ingérence en agissant de nous même, les choses seront peut-être plus simple à gérer si vous avertissez vous-même les autorités compétentes. Nous avons bien entendu fait parvenir notre rapport à vos instances de régulation mais.. nous n'avons reçu aucune réponse probante.
La jeune femme soupire doucement, les relations ascendantes entre les autres nations et Xandrie, avaient souvent cet effet. Les monétaristes jouissaient pourtant d'une aura internationale mais les autorités n'appréciaient jamais se voir pointer du doigt par une organisation marchande. Sur cette affaire, la réputation et le statut du diplomate serait certainement plus efficace et moins sujette à tension que si les monétaristes insistaient.
- Je profite cependant de ce sujet et de cet intérêt partagé pour vous soumettre un nouveau biais d'investissement. Comme vous avez pu le comprendre hier, nous allons construire de nouvelles écoles et notamment dans les quartiers les plus défavorisés de notre cité. Si vous le souhaitez, je peux ajouter ce projet parmi ceux que vous souhaitez soutenir. L'investissement sera moindre que pour l'association épistote, nous engageons nos propres fonds sur ce projet mais, si vous souhaitez y associer vos dons, c'est possible.
Il n'était évidemment pas question ici que ce projet xandrien et monétariste soit porté par un financement épistote mais un don est un don et les monétaristes avaient à coeur de faire rimer engagements et astras, lorsque cela était possible.
- Souhaitez-vous par ailleurs que nous élargissions la zone géographique concernant cet investissement ? Une fondation opaline serait sur le point de naître concernant les orphelins et bien qu'Aramila soit parfois hermétique en matière d'échanges internationaux, nous pourrions sans doute trouver un terrain d'entente concernant le sujet des enfants.
L'archevêque en place était un homme plus conciliant que ses prédécesseurs mais il n'était pas seul à décider. Des fonds épistotes seraient certainement rejeté de but en blanc mais s'il s'agissait de fonds xandriens, portés par une organisation à la réputation neutre ? Cela pouvait valoir le coup d'essayer.
- Vous aviez évoquer une nouvelle envie, plus artistique. Pouvez-vous m'en dire davantage ?
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