Il y a des mois de cela, Seraphah lui avait demandé si une femme avait eu la chance de lui prendre son cœur. Si sa réponse à ce moment-là était qu’il en avait un uniquement fait en ronce, cela n’a pas empêché à l’apothicaire de s’essayer à l’expérience qui lui était offerte alors que le printemps arrive doucement avec Raphalos qui n’est que le deuxième mois de l’année. Qui plus est, quitte à rester dans une ville entre les vents chauds du sud et le vent glacial du nord, autant en profiter pour essayer de nouvelles choses. Si ce n’est l’étrangeté, se retrouver ici par un moyen traditionnel, l’hôtel dans lequel il séjournait pour une seule nuit, n’avait en rien tenu la promesse d’une rencontre digne de ce nom avec une belle jeune femme qui chercherait la même chose que lui.
Juste pour l’expérience, vraiment.
Loin d’imaginer qu’une femme eut vent de la même expérience que lui, cela parait fort plaisant. Même s’il peut se contenter de l’observer, cela raviverait un peu de chaleur dans ce fameux cœur de ronce. Même en se faisant pousser une grosse branche au bon endroit, il ne se passera rien d’autre. Déjà arrivé, qu’il attend avec une très grande patience que la compagnie et la chambre promises lui soit fourni. La jeune femme qui allait lui être assignée n’aurait nul autre compagnie que l’argenté et ceux pour porter un tel surnom, s’attendra à porter une tenue à la hauteur de ce titre. S’il ne vit que de son métier, cela ne l’empêche pas d’être particulièrement élégant ce soir pour l’occasion. Elle fait contraste avec l’ambiance sombre des lieux au point de se demander s’il n’était l’éclairage principal de la pièce.
Entièrement habillé de blanc, de nombreux motifs doré recouvrent le tissu au point que l’on pourrait réellement se demander s’il n’était pas un noble plus qu’un simple campagnard. Sa chevelure se rajoute à la décoration et à fournir l’effort de laisser paraître de nombreuses roses blanches entre les mèches malgré la saison. Il termine sur une belle parure qui ferme le kimono blanc.
C’est un homme derrière lui qui se présente. Duscisio fait rapidement la conclusion que ce n’était pas la personne qu’il attendait pour la soirée. Par contre, il est grandement surpris qu’il fut tout de même appelé à se rendre dans leur chambre respective. L’intendant paraît de plus en plus suspect à fur et à mesure que les marches et couloirs sont franchis et une fois devant la porte, les deux hommes sont laissés pour compte comme ayant l’unique pièce restante comme leur chambre. Si l’apothicaire ne présente aucune animosité sur son visage, la déception est pourtant très grande. Son regard qui avait tout pour plaire pénétra chaque détail de la chambre comme une erreur. Il garde néanmoins son calme malgré son colocataire hurlant pour justifier une erreur flagrante après un ricanement. Visiblement, on a oublié de lui dire que cette nouvelle attraction était loin d’être de celle qu’il pensait pour une journée qui se veut sous le signe de l’amour… Le regard apaisant qu’il affichait s’est transformé en un trait à yeux mi-clos, inspirant une méfiance qui se justifie par une position défensive calme. Heureusement, l’apothicaire n’est point agressif et soupire d’exaspération une fois la blague faite. Alors qu’il allait se retourner pour prendre la parole, le dénommé Frank qui lui avait été présenté à son arrivée disparaît après un ricanement glauque.
Si la cloche sonne l’heure du diner, le plancher grince en se retournant vers l’autre locataire de la chambre et que la nuit tombe bien trop vite, un détail s’ajoute. L’élémentaire n’affiche plus aucune rose. La magie disparaît en même temps que la décoration naturelle de sa chevelure, chacun de ses bourgeons avait définitivement disparu en boutons clos, donc le moindre pétale ce compact entre trois feuilles vertes retirant définitivement l’élégance de la soirée. Le sourire n’avait plus sa place également.
- J’espère bien… commence-t-il, hésitant presque à se présenter à ce Eustache Cassandre tant il est déçu de la tournure des événements. Duscisio Balibe. Je vais accepter l’invitation. Je m’occuperai moi-même des négociations…
Sans préciser qu’il préfère quitter les lieux maintenant que de trouver une solution, il est impoli de refuser une invitation. Qui plus est, il sera à même de savoir pourquoi ils sont tous les deux présents ici si une conversation venait à s’engager.
Pour ce qui est de manger… C’est un détail qui se réglera une fois à table.