Light
Dark
Bas/Haut

[Partie 2] Le Royaume Oublié

[Partie 2] Le Royaume Oublié - Page 2 Brandw10
Sam 13 Juil - 17:22

Ouvrir une porte est une chose, découvrir une merveilleuse salle en est une autre. La pièce était intacte, préservée malgré les effets du temps. Le plus surprenant se trouvait à nos pieds, d’où nous pouvions observer les nuages. Nous ne sommes plus sur la terre ferme, c’est officiel. Une architecture époustouflante et des finitions remarquables. Seuls des dieux ont pu réaliser de telles œuvres. Ce plafond, ce dôme démesuré atteignait des hauteurs exagérées. Par ailleurs, ce dôme, après une longue observation, constitue finalement une sorte d’astrolabe. Et ce trône, juste sous nos yeux, brillants d’un or pur au-dessus des nuages. Attiré par ce siège d’une splendeur inégalée, j’avance vers lui comme hypnotisé. Mais l’hypnose fut de très courte durée.

Une créature de type élémentaire foudroyant fait son apparition. Trop cool. Il ne manquait vraiment plus que ça dans ma journée. J’ai coché toutes les cases ! Il s’agit vraisemblablement d’un gardien de cette salle, de ce trône. Il n’y plus aucune trace d’un quelconque souverain, aucun signe de trésor. Que protège ce gardien ? La réponse doit forcément se trouver sur ce trône. D’ailleurs, il nous empêche formellement d’accéder au trône, alors j’en déduis que c’est justement là que je vais devoir aller. Mais comment neutraliser la foudre ? Avec ma vitesse, je peux tenter de l’esquiver mais ça ne durera pas éternellement. Idem avec mon intangibilité. Mes ressources ne sont malheureusement pas illimitées. Je peux aussi ralentir l’arrivée des attaques avec ma chronomancie. En réalité, j’ai largement de quoi le ralentir, le rendre fou, voire l’arrêter le temps de laisser au robot ou à moi-même le temps d’inspecter le trône.

Et ce foutu tas de ferraille était pour le coup un parfait conducteur et on ne lui a pas appris à se déplacer comme un assassin. Je dénoue une que j’avais pliée dans ma sacoche arrière. « Vamis, prends ça. C’est un bon isolant. », dis-je en lui balançant l’objet en question. Si je veux avancer, je ne pourrais malheureusement pas m’assurer de la protection de mon comparse. L’orage commence à s’abattre. Notre adversaire tient une épée foudroyante, comme lui. Première étape : activation de l’hypervélocité. En un rien de temps, je me retrouve assis sur le trône. Le gardien se retourne vers moi et s’apprête à me pourfendre avec sa lame, tandis que la foudre arrive également dans ma direction. Deuxième étape : chronomancie. Absolument tout ralenti dans un rayon de cent mètre. Je ne perçois et ne sens aucun mécanisme à actionner sur le trône. A part être un très bon conducteur, et d’être somptueux, il ne m’apporte rien. Alors, je décide de faire le tour du bébé. C’est ici, complètement dissimulé de notre position initiale, que je trouve une cassette en bois. Oula, mon sort ne fonctionne plus, j’effectue une roulade avant que la foudre n’atteigne le trône.

De nouveau sur mes pattes, je suis en quête d’actionner l’étape numéro 3 : l’intangibilité que m’offre le camouflage. Je reste évidemment visible pour attirer les tirs sur moi. « Vamis ! Cours ! », hurlé-je en reprenant ma course. Sur le chemin, je m’aperçois que le sol commence lui aussi à céder face aux assauts du gardien. Cette cassette avait donc bien plus de valeurs que cette salle entière. Par contre, récupérer cette mystérieuse chose est intéressant, mais mourir d’une chute libre l’est beaucoup moins. Je me fais foudroyer de toute part mais je ne sens rien. Le robot court tant bien que mal. Je crois voir que la corde finit par le sauver. Il s’approche rapidement de la sortie, le temps d’utilisation un autre de mes atouts : les ténèbres. Je balance une bulle de ténèbres sur notre ami foudroyant, juste l’aveugler quelques instants avant qu’il ne l’engloutisse. J’accélère un bout coup, le sol s’effondre en face de moi, je saute dans ma lancée et me réceptionne de l’autre côté avec une belle roulade.

« Continuons. Cette saloperie va nous rattraper. »

Lun 29 Juil - 9:34
- NOUS VENONS EN PAIX - SOMMES EXPLORATEURS PERDUS - EST-CE LE PARADIS ?

Pour toute réponse, l'entité émet un intense brouillard électromagnétique qui plante ses griffes dans la cervelle numérique de Vamis, interfère avec ses circuits et lui claque une bonne grosse migraine. Si tu ajoutes à cela l'orage qui redouble autour de nos héros et qui menace de les cuire sur place ou de les envoyer dans le vide, tu comprends que la créature ne souhaite rien négocier.

- ES-TU UN DIEU ? l'interroge une nouvelle fois le robot, tout en se prenant la corde que vient de lui balancer son comparse dans la gueule. Le mode combat ne daigne pas se déclencher car les circuits d'auto-préservation sont en vacances. Trop abasourdi par la situation, trop parasité par l'ambiance électrique, trop hanté par ses fantaisies spirituelles, Vamis fonctionne au ralenti. Il faut lui pardonner sa soudaine inefficacité.
- EST-CE NOTRE JUGEMENT ? toujours aucune réponse de la part de l'entité. Le module d'empathie ne perçoit en elle qu'un immense monticule de mépris et de colère. Le pauvre Vamis se fait snober - pour changer !

Vamis n'a pas le temps d'interroger Azur sur ses pulsions kleptomanes ; probablement suit-il juste son instinct de roublard et ça le robot sait le respecter, lui aussi son Programme le conduit à commettre des bêtises contraires à la morale panthéiste souvent. Sans réfléchir, l'automate suit l'invitation de son comparse, et galope à sa suite dans les jolis couloirs du palais. Mais Azur, voyant bien que le robot électrisé ne suivra pas sa cadence, l'attrape par la main et le fait profiter de sa vitesse -moyennant de le faire traîner par terre comme un gros sac d'écrous.

Non pas que se faire traîner par terre ne lui fasse particulièrement mal, ni à son corps ni à sa dignité. Le vieux Vamis en a vu d'autres. Mais l'assassin irait largement plus vite s'il devait pas, en plus du trésor, traîner sa vieille carlingue ! En sauvant Vamis, Azur démontre qu'il a une âme de héros, le Programme le reconnaît et en est infiniment admiratif.

- SUGGESTION : SE CACHER QUELQUE PART ET PLEURER

Peut-être peuvent-ils profiter de leur courte avance pour se planquer quelque part, si Azur peut exploiter ses talents ninjas pour se dissimuler et dissimuler Vamis avec lui, nous pourrions parachever l'humiliation que nous infligeons au pauvre maître de ces lieux. Nous devons avoir, en tout et pour tout, cinq bonnes secondes pour décider d'un plan avant de nous faire rattraper. En espérant que la bestiole ne décide pas de désintégrer tout le palais dans un élan de rage...
Lun 12 Aoû - 11:53

Alors que votre longue course se poursuit à travers les pièces plus ou moins bien conservées de cet étrange palais, le bourdonnement caractéristique de votre poursuivant se fait moins pressant. L'auriez-vous semé ? Pour l'heure, rien ne vous permet de l'affirmer. Le ciel sous vos pieds et au-dessus de votre tête reste menaçant. Ce gris-bleu qui tourne autour des ruines vous empêche de voir le sol, cette chère et ferme terre où vos pieds aimeraient bien prochainement se reposer.

L'entrée où l'étrange mécanisme vous avait téléportés n'est pas si simple à retrouver. Ce palais - ou du moins ce qu'il en reste - était manifestement immense. Il dépasse de loin ce que votre esprit pouvait s'imaginer en le parcourant une première fois. Vos pas précipités vous ont portés dans une autre aile, mieux conservée sans doute que celle que vous arpentiez quelques minutes plus tôt. Ici, les murs sont encore debout et les plafonds ne sont presque pas percés. Les dalles blanches irisées sont les mêmes que celle posées dans la salle du trône. Partout, toujours, d'immenses bibliothèques aux dimensions hallucinantes demeurent, tantôt vidées de leur contenu, tantôt pleines de parchemins reliés ou non. Le temps a fait son œuvre sur bon nombre d'entre eux. Les pages jaunies abondent, et sur les quelques unes bien conservées, les caractères ne vous disent absolument rien. Peut-être le contenu du coffre que vous avez dérobé pourrait-il vous aiguiller ?

Rien ne semble empêcher son ouverture, et Azur a pu constater en le portant qu'il ne pesait pas grand chose. C'est qu'il ne referme en réalité qu'un ouvrage unique, un fin livre relié d'un cuir épais et rouge sang. Poinçonné en or, sur la première de couverture, un titre indéchiffrable et un symbole qui lui, parle à tous les peuples, partout dans le monde. C'est le dessin stylisé d'une pierre tombale, lui aussi poinçonné d'un jaune rouillé. En ouvrant l'ouvrage, quelques pages manuscrites précèdent un plan aux courbes étranges. Rien ne vous saute aux yeux, et même si vous aviez une connaissance accrue de la géographie de vos terres, vous auriez bien du mal à identifier quoi que ce soit de ce précieux gribouillis.

Soudain, un coup de tonnerre vous arrache à vos découvertes. L'éclair n'a pas du tomber loin. Il faut fuir, aventuriers. Fuir avant que... SCHLANG. Par le seul interstice du toit ouvragé mais détruit qui vous abrite, le ciel s'abat sur vous. La rage d'un éclair furieux de vous avoir cherchés si longtemps vous transperce, fendant sous vos pieds le sol en lévitation.
Jeu 12 Sep - 18:57
Azur semble patraque, les yeux entrouverts et un léger filet de lave sous le menton. Malgré son hypervitesse et ses magouilles temporelles, l'éclair s'est quand même montré plus vif que lui et est venu lui visiter le cerveau. Maintenant il est court-circuité, c'est bête mais ça arrive même aux meilleurs, il aurait besoin d'un reboot en bonne et due forme, mais alors que le plancher se délite sous leurs jambes, c'est à Vamis de mettre le pauvre assassin en sécurité quelque part. Il ne devrait pas rester caput trop longtemps, mais c'est dommage de l'être à un moment si crucial de l'aventure. On espère que ses neurones resteront aiguisés malgré tout...

Vamis n'est pas un robot de chantier, les pistons dans ses bras sont tout juste suffisants pour supporter le poids des poèmes et des sermons que son haut-parleur est censé déclamer. Cela aurait été préférable que ça ne soit pas lui qui soit affecté à la manutention des corps, mais on en est là et le robot tire péniblement son comparse derrière lui, tout en courant aussi vite que possible. Il prie Raphalos pour ne pas abimer le beau visage de son ami en le faisant ainsi traîner par terre, mais il vaut mieux être moche que mort.

Quant au coffre, il est suffisamment léger pour être porté sur l'épaule. Vamis se retrouve avec les deux mains prises avec la bestiole électrique qui lui colle au cul, toujours sourde à ses supplications télépathiques. Ben alors que faire ? Ben courir ? Ben oui. La seule vraie bonne nouvelle c'est que Vamis commence à comprendre comment fonctionne cet endroit, il sait à force de se promener dans ces couloirs et de traverser toutes ces salles, que ce palais forme une sorte de constellation géométrique, des carrés parfaits emboités dans d'autres carrés parfaits plus gros et ainsi de suite.

Les Dieux aiment souvent bâtir leurs maisons en forme de fractale, et ça n'a pas échappé à notre petit automate zélote. Une fractale oui ! Son cristal de mémoire a fini par repérer le pattern, et par en tirer l'équation qui lui permettra d'extrapoler sa carte mentale à l'ensemble de la structure. Rien dans les pistons mais une putain de RAM c'est moi qui te le dit !

- m'entends-tu ? - je t'invite à prier dans ton coma, glisse-t-il à son ami dont le nez frotte le carrelage chaud.

Puisque cet endroit semble suivre une symétrie parfaite, peut-être peut on espérer une sortie dans la direction opposée à celle dont nous sommes arrivés, il faut se tirer d'ici avant de se prendre le coup de foudre de trop. Sans ménager le pauvre Azur mais en prenant garde à ne pas trop secouer le coffre pour éviter d'en endommager le précieux contenu, le robot suit son instinct et se lance à toute berzingue à l'opposé du palais !
Sam 21 Sep - 16:10
Bordel. On ne me l’avait jamais faite celle-ci. Voilà pourquoi je n’aime pas la paranormal. L’issue est toujours indéterminée et les séquences vont toujours au-delà de la raison. Moi, ce que j’aime, ce sont les tensions dans les cours des différents royaumes, les manipulations, les empoisonnements, les assassinats un peu musclées, les traques… Mais avec des êtres-humains ! Pas des foutus élémentaires foudroyants immortels ! Mes derniers souvenirs m’évoquent un moment fort désagréable durant lequel j’ai été frappé par la foudre. Je la vois arriver mais trop tard. J’ai le souvenir d’une vive douleur et plus rien. Blackout. Et là, je me sens trainer comme un sac à patates. J’ouvre les yeux. Ok, c’est la merde. Le tas de ferraille m’a certainement sauvé la vie. Je sens la foudre s’approcher de nous.

On passe de pièces en pièces. Ai-je retrouvé toutes mes fonctions motrices ? Les doigts ? OK. Les bras ? OK. Les cervicales ? OK. Mes orteils ? OK. Mes chevilles ? Purée qu’elles sont raides. Mais OK, ça ira. Mes jambes ? OK. Ma bouche ?

« Dis, l’ami, tu peux me lâcher maintenant. »

OK.

On se remet à courir. Les premières foulées sont maladroites, pas du tout réglementaires, mais ça revient finalement au bout d’une centaine de mètres. Je touche mes cheveux, ils sont complètement secs et décoiffés. Bref, je comprends que Vamis a tout fait pour secourir. On croit les robots dotés d’une incroyable force physique, et si c’est vrai, ce n’est pas le cas de tous. Je le gratifie de sincères remerciements. Nous ne sommes pas tirés d’affaire pour autant. L’ennemi nous poursuit inlassablement. Moi, tout seul, je pourrais m’enfuir aisément, sauf que je ne le suis pas. Le robot est lent. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi Zeus ne nous a toujours pas rattrapé. Bref, je commence à reconnaître ces pièces que nous franchissons depuis quelques temps. Au bout, normalement, doit se trouver une grande porte par laquelle nous sommes passés.

« Tu reconnais cette porte, toi aussi ? Derrière cette dernière, plus loin, il doit y avoir cet espèce mécanisme, comme celui qui nous a fait monter. J’imagine que la même chose existe pour descendre. »

En d’autres termes, nous y sommes presque. Mais je sens toujours une bonne charge d’électricité dans mon dos. Il se rapproche petit à petit, prêt à nous court-circuiter. Une bonne charge synchronisée contre l’ultime porte nous permet de l’ouvrir. S’en suit alors le sprint final, jusqu’au moment où j’aperçois derrière moi le Foudroyant. De plus en plus proche, je pense qu’il commence à percevoir ce que nous visons. Quoi que nous ayons pu trouver ici, il ne souhaite pas que l’on reparte avec. Sauf que ne sommes pas venus ici pour rien, on doit aller au bout des choses. Le voilà qui arme son bras. Une lance est lancée à toute vitesse. Tandis que nous approchons du but, je crains qu’on ne soit foudroyés avant.

« Ne te retourne surtout pas, Vamis. Continue de courir aussi vite que possible. »

Moi, je vois très bien ce qui nous arrive. Je mesure approximativement la distance qui nous reste à parcourir, celle qui reste à la foudre pour nous atteindre et, sincèrement, on n’ira pas plus vite. Il ne nous reste pourtant pas grand-chose. C’est uniquement pour cette raison que je me permets une petite folie. Un petit tour de magie. Après avoir caressé l’un de mes cristaux, je pointe le doigt vers la foudre qui n’est qu’à environ un mètre. La vitesse de la lance foudroyante semble alors ralentir. J’enchaîne ensuite d’une tape dans le dos de mon camarade. Contrairement à l’attaque ennemie, notre vitesse augmente jusqu’au mécanisme. Le temps a été comme ralenti et accéléré, le temps d’un instant, avant de reprendre ses marques. Mais lorsque cela arrive, Vamis et moi avons déjà nos mains sur le mécanisme.




Mar 15 Oct - 10:30

Qu'est-ce que le temps si ce n'est un voile qui se froisse, qui ondule, qui coule le long du lit d'une rivière dont on ne sait rien ? Il perd tout de ce que vous savez de lui quand à nouveau le mécanisme se met en marche. Vos corps, de chaire ou de métal, sont aspirés, noyés par cette rivière qui doucement rejoint l'extrême-aval. Vous ne pourriez quantifier ni qualifier cette expérience de mouvement instantané. Surtout parce que vos sens ne savent pas l'interpréter. Est-ce une heure, une seconde, dix ans, une vie ? Est-ce semblable à la mort ? Par bien des aspects, peut-être. Il fait nuit noire quand le voile se déchire à nouveau et que vos corps chahutés retrouvent l'ancrage de la terre ferme. Les Terres Brûlées sont chaudes, comme toujours, et les ruines qui vous entourent grouillent encore de vie élémentaire. Vous seriez bien avisés de ne pas vous éterniser ici. Après tout, vous ne revenez pas de cet étrange palais les mains vides.

Le livre que vous ramenez n'a encore rien dévoilé de ses mystères. Ni l'un ni l'autre vous ne pouvez déchiffrer ses pages. Et encore moins cet étrange plan, dessiné minutieusement sur les pages centrales. Nul doute que votre disparition aura alerté vos poursuivants. D'autant que vous ne savez pas encore combien de temps vos corps ont quitté ces terres. À quelques encablures de là, dans la belle Andoria, la Guilde des Archéologues fulminent. C'était sa mission, et elle seule serait à même de vous aider. Ses membres seront-ils consentants à partager votre découverte ? Rien n'est moins sûr. D'autant que les Aventuriers, eux non plus, ne semblent pas prêts à partager. Il vous faudra donc faire un choix. Vers laquelle de ces organisations vous tourner maintenant ?

Vous aurez le temps d'y penser. Le trajet du retour jusqu'à Andoria promet d'être au moins aussi mouvementé que l'aller. Ne traînez pas, aventuriers. La foudre n'est jamais bien loin.