Jeu 16 Nov - 10:35
A travers la Contade
Cela faisait neuf jours que la caravane avait quitté Doucerive et Akshesh prenait réellement conscience que sa vie ne serait plus jamais la même. Peu à peu, le paysage changeait laissant place à moins de végétation à mesure qu'ils avançaient plus avant dans la Contade. La Contade, voici bien un territoire qu'il avait peu sillonné durant sa vie. Il faut dire que les factions ne se battaient pas pour ces bouts de terre réputés hostiles. Selon quelques légendes bien ancrées, ces régions étaient trop exposées à la brume.
Très vite, au cours de leur cheminement, le Strigoi en apprenait plus sur le clan Miraez. Ils vivaient dans un petit village nommé Karmatim, constitué principalement de quatre clans marchands. D'après Aziz, l'ainé de la fratrie, les Miraez étaient connus et reconnus pour leurs talents d'éleveurs de dromadaires. Leur père avait deux épouses, quatorze enfants et neuf petits-enfants. Tous œuvraient pour la prospérité du clan et de l'élevage. Ils possédaient une quarantaine de dromadaires, dont dix mâles reproducteurs, vingt femelles et dix petits qui n'avaient pas encore atteint l'âge d'être montés. Comme aimait le souligner Aziz, tous de très beaux spécimens prêts à arpenter le désert avec le courage qu'il faut en cas de combat. Ils possédaient aussi quelques chevaux que Muza affectionnait tout particulièrement. Il essayait de convaincre leur père de se diversifier en matière d'animaux pour le transport. La chose n'était pas facile visiblement.
Le nombre conséquent d'animaux était le signe que la famille Miraez était en plein essor et que la nombreuse descendance de Moussa Kirdach se battait pour que cela perdure. Tous étaient formés depuis leur plus jeune âge à perpétuer la tradition. Certains étaient médecins de bêtes, récupérant des montures sans propriétaire, les soignaient pour ensuite les revendre. La plus grande partie de leur cheptel était sous la responsabilité d'Aziz, Muza et un autre de leur frère Rafa. Cette responsabilité était grande, mais cela signifiait aussi que leur père vieillissant leur faisait confiance pour leur confier les rênes. Très vite, Akhesh s'était rendu compte que cette famille était très soudée et une des plus riches de leur village. D'ailleurs au cours d'un feu de camp, Muza ne se privait pas de mentionner que trois de leurs soeurs étaient en âge de se marier. Akhesh déclinait poliment la proposition, stipulant qu'il avait perdu son épouse il y a peu et qu'il était bien trop tôt pour qu'il pense à refaire sa vie. Une légère déception s'affichait sur le visage de Muza et aussi une certaine compassion. Mais il affirmait qu'une fois qu'Aksheh les rencontrerait, il changerait d'avis. Cela amenait quelques rires au sein du feu du camp. C'étaient des gens gentils et attachants. Cheminer avec eux était agréable, mais l'ancien ministre n'en oubliait pas pour autant qu'il était en fuite et recherché. Peut-être resterait-il quelque temps dans leur village afin de tisser quelques liens qui pourraient s'avérer utiles par la suite. Il verrait bien.
Codage par Libella sur Graphiorum