Ruines de Dainsbourg
Vestiges du Saint-Siège
Car jadis, Dainsbourg était ainsi : une ville épanouie, forte d’une longue histoire et siège de la connaissance, sur le point de flirter avec le renouveau. Quelques années seulement avant la Catastrophe, le clergé évoquait la possibilité de la moderniser. Mais son charme venait bien de ses constructions médiévales, de ses ruelles pavées et propres, de sa population respectueuse et soucieuse ainsi que de l’hospitalité unique que l’on pouvait y trouver. Le Saint-Siège était parvenu à instaurer une forme de paix sociale et à faire de la Haute Cité un véritable havre d’indulgence, donnant même l’exemple à Aramila, quand bien même les normes religieuses différaient. Pour être citoyen de Dainsbourg, il suffisait de se faire baptiser ; certains ne prêtaient serment devant les prêtres que pour s’y installer. Tous savaient que c’était une formalité administrative plus qu’une cérémonie spirituelle. La vie suivait son cours, le commerce était florissant et le Saint-Siège faisait contrepoids dans la diplomatie entre les nations. Et puis la Catastrophe a frappé le 21 Bahlam 1870 et Dainsbourg fut rayée de la carte.
En Ioggmar de l'année 1900, un convoi exceptionnel s'est rendu au sein de la ville fantôme pour enquêter sur une mystérieuse secousse ressentie à Opale et Xandrie. Suite aux découvertes qui y ont été faites, l'Alliance a fait installer un campement permanent dans la capitale en ruines, baptisé le Nouvel Observatoire et protégé de la Brume par les technologies opalines et épistopolitaines. Les recherches qui y sont menées par des dizaines d'historiens et d'archéologues ont à ce jour permis d'en savoir un peu plus sur l'origine d'Uhr et la cause de la catastrophe, faisant de Dainsbourg une destination prisée par tout scientifique ou explorateur qui se respecte. Paradoxalement, cet endroit longtemps considéré comme trop dangereux pour pouvoir s'y rendre avec l'espoir de revenir en un seul morceau est aujourd'hui suffisamment sécurisé, en partie du moins, pour accueillir temporairement des curieux issus des quatre coins du continent.
Le Saint-Siège
La Fondation
Les Souterrains
Les Archives
Les Archives de Dainsbourg ne sont pas simplement impressionnantes par leur taille ou leur architecture, mais aussi par le contenu des registres qu'elles renferment. La plupart traitent, en effet, de savoirs considérés comme interdits par la branche orthodoxe de l'Église : soit car ils sont contraires aux dogmes religieux ou bien car ils sont précurseurs dans le domaine scientifique. Selon une série de livres que l'on peut trouver sur une étagère, un premier modèle d'Automate aurait par exemple été confectionné et mis en service dans les premiers siècles à partir d'une technologie que l'on pourrait qualifier de « récente ». D'autres mentionnent des savoirs anciens « oubliés », probablement transmis de génération en génération au sein de certaines familles d'ingénieurs. Mais c'est essentiellement dans une petite salle à l'entrée dissimulée derrière les rayonnages, visiblement ignorée par les vandales, que les découvertes capitales ont eu lieu : entreposés là y figuraient des livres parlant de trois grands continents sous la Brume où vivaient jadis des civilisations antiques dont l'une d'elle serait l'ancêtre d'Uhr, l'Empire d'Yfe. Aujourd'hui, l'Alliance a déplacé ces écrits, dans l'optique de les conserver en sécurité le temps de les étudier et de pouvoir confirmer leurs exactitudes, avant de dévoiler publiquement l'étendue de leurs révélations.
La Citerne
Évènements
An -30 à 1 - La Grande Sœur
Des trois chantiers de grandes cités lancés par les serviteurs des Douze pour accueillir l'humanité, c'est bien Dainsbourg qui est le plus colossal ainsi que celui qui attire le plus de main d’œuvre, en tant que capitale religieuse parmi ses pairs. Toisant la ville dont la superficie surprend déjà, la cathédrale du Saint-Siège a la priorité et est rapidement terminée en fin d'année de l'an -1. À peine installés, les plus fervents croyants et les Dieux y annoncent ensemble la fondation du Panthéisme, sacrant le lieu par la même occasion, qui deviendra un véritable symbole de l'Église durant ses meilleures années. Parallèlement, un chantier souterrain est lui aussi mené à son terme avant que la ville ne soit véritablement habitable, ce qui prête à penser que la construction de la cathédrale n'aurait été qu'une façade pour une construction encore plus démesurée située sous terre.
An 896 à 1143 - Les sorciers de Dainsbourg
Alors que les cités religieuses décident de purger leur population, et celle des cités alentours, du mal qui les ronge, Dainsbourg donne personnellement la chasse aux Portebrumes et au Treizième Cercle, laissant un moindre répit aux savants et intellectuels. Le bilan n'en est pas moins lourd, devant une chasse aux sorcières aussi injuste qu'efficace, car la délation est une preuve suffisante pour les inquisiteurs qui n'hésitent pas à brûler et pendre tous les profils suspects. On considère généralement que le catalyseur de l'inquisition dainsbourgeoise aurait été le meurtre en série de plus d'une centaine de prêtres dans des conditions similaires de l'an 894 à l'an 1006, imputés au Treizième Cercle en raison de leur signature rituelle des crimes.
An 1272 à 1566 - La fuite en avant
Plutôt que de s'excuser comme Aramila ou de se murer dans le déni comme Sancta, Dainsbourg préfère faire profil bas durant les siècles suivant l'Âge Noir. Se montrant davantage ouvert, mais pas trop, le Saint-Siège marche sur des oeufs pour se faire oublier et mise sur les politiques sociales et la bienveillance pour se redonner une image de cité exemplaire. Contre toute attente, cela fonctionne et les horreurs de jadis sombrent peu à peu dans l'oubli alors que la population dainsbourgeoise est reconnue comme particulièrement unie et généreuse. Mais aussi bien les Portebrumes que le Treizième Cercle n'ont pas oublié eux et de temps à autre des attentats viennent marquer les esprits, rappelant les moments les plus sombres de l'Histoire.
An 1634 à 1780 - Les enfers technologiques
Se vantant d'être les héritiers de l'histoire, les archevêques de Dainsbourg mettent en garde leurs cités voisines sur l'utilisation de nouvelles technologies aux effets secondaires peu connus. La Haute Cité rejette en bloc l'utilisation du Myste comme du pétrole et n'adhère pas du tout aux prémices de la robotique. Bien que portant au loin, la voix du Saint-Siège peine à faire preuve d'autorité et les mises en garde ne sont pas écoutées. C'est la première fois qu'une ligne de front semble démarquer les deux principales mouvances du millénaire de façon quasi égale : la science d'Opale et Epistopoli contre la religion de Dainsbourg et Aramila.
An 1853 à 1859 - Les guerres d'Aramila
Malgré ses beaux discours et son alliance réaffirmée à multiples reprises, Dainsbourg peine à mobiliser suffisamment d'hommes ou d'armes pour venir en aide à sa jumelle. L'impuissance de la cité religieuse est profondément marquée lors des guerres aramilannes, ce qui paradoxalement la fragilisera davantage que sa consœur, parvenue à empêcher une victoire totale de l'ennemi, sur le plan politique international pour les décennies à suivre.
21 Bahlam 1870 - La chanson de Dainsbourg
Ce qui commença avec une petite brume perdue dans la ville se finira dans un véritable bain de sang, alors que des centaines de milliers de dainsbourgeois sont déclarés disparus ou morts suite à la submersion de la Haute Cité sous la Brume. Le monde entier est sous le choc et la peur s'installe ; dans les tavernes, les bardes n'ont de cesse de chanter le désespoir des survivants. Cet évènement marque un tournant dans l'histoire d'Uhr et l'avènement d'un nouvel âge : celui de la Vérité.
10 Pthelior 1900 - Le convoi du Secret Originel
Alertés par une secousse venue de la ville fantôme, les Hautes Cités décident, avec l'Alliance, de constituer un convoi pour investiguer les ruines et trouver l'origine du tremblement de terres. Après avoir sécurisé un périmètre autour d'un gouffre creusé dans le centre-ville, un groupe d'explorateurs est confronté à un monstre vivant dans les Souterrains et parvient à le défaire pour ensuite découvrir une curieuse salle ayant servi à détenir un prisonnier, tandis qu'un autre neutralise un traître venu d'Epistopoli avant qu'il n'ait pu achever son travail et réduire en cendres de précieuses archives. Ses dernières paroles resteront gravées dans le marbre, provoquant un tollé à l'international en révélant que le Mandebrume serait en vérité derrière la catastrophe de Dainsbourg... et aurait infiltré Epistopoli. Dans l'optique de continuer à pratiquer des recherches sur place, le camp de la Fondation est dressé dans la zone sécurisée, brassant depuis chercheurs et experts venus de toutes parts.