Mer 2 Nov - 17:12
De ce que les gens savent de moi, ils disent que mon surnom colle vachement bien à mon caractère. Sinistre, qu’on me dit. Que je suis le genre de gars avec qui il suffit de blablater durant moins d’un quart d’heure pour se rendre compte des dommages psychologiques que la vie lui a causé, mais aussi du peu de volonté que j’éprouve à essayer d’arranger ça. Un gars résigné, qui se complait dans la criminalité, la violence, la mort et les saloperies. Sinistros dans toute sa splendeur, une aura morbide qui se dégagerait de moi que ça choquerait personne.
Moi ce que j’en dis, c’est que j’en ai rien à foutre de ce que pensent les gens. Et surtout, c’est totalement vrai ce qu’ils jactent. J’suis le genre d’enfoiré qui a baissé les bras face à la difficulté et qui s’est plongé dans une mare de facilité. Une mare à l’aspect merdique et dégueulasse, mais qui a radicalement amélioré mon quotidien. Pourquoi est-ce que je reviendrai en arrière pour faire les choses bien ? Me faites pas rire, putain.
On gagne sa vie honnêtement ou en jouant les truands, mais on la gagne quand même. Que ce soit de façon honnête ou pas, on se sort les doigts et on fait ce qu’il faut pour ramener des astras dans la caisse et pas finir comme un putain de clochard qui crève la dalle dans le froid, au fin fond d’une ruelle sombre puant la pisse et la merde.
Mon activité n’est pas recommandable, mais elle existe et c’est un travail de tous les jours. Cette fois, j’ai jeté mon dévolu sur le coffre-fort d’un riche marchand qui a fait fortune en vendant des peaux de bestioles à travers le continent. De ses fourrures, je m’en tamponne comme des miches d’une putain. Ce qui se cache dans le coffre, en revanche, j’y mettrais bien les mains à l’intérieur.
Pour y parvenir, j’ai cogité un moment et j’en suis arrivé à la conclusion que je veux pas employer les moyens classiques. A trop répéter le même mode opératoire, je risque de me faire gauler. Aussi, j’aimerai trouver la technique imparable pour forcer un coffre sans me fatiguer et en perdant le moins de temps possible. En restant discret, évidemment. Tout faire sauter à la dynamite serait complètement con et j’le suis pas à ce point.
Alors j’ai fait marcher les quelques contacts que je me suis fait depuis que je suis sur Xandrie. Principalement de la discussion autour d’une bonne bouteille, quelques noms et spécialités qui sont ressorties et des profils intéressants qui se sont dégagés.
Les premiers ont été approchés, là encore, les négociations et propositions se sont faites autour de tord-boyaux et autres substances illicites qui alternent vos sens et possiblement, votre jugement. Mais aucun d’entre n’eux ne m’a vraiment convaincu, suffisamment emballé pour me donner envie de faire affaires avec. Depuis mes emmerdes sur Epistopoli, je fonctionne essentiellement au feeling concernant le choix des mes associés. Pas envie de me retrouver avec un nouvel acide qui me ronge la fiole, ou pire, ça pourrait être mes burnes de visées cette fois.
Pas grave, je désespère pas tant que j’ai encore des options sous le coude. Et me voilà justement en route pour aller en rencontrer un nouveau, de potentiel associé. J’ai fait en sorte de lui faire passer le message par un ami qu’on a en commun, rendez-vous à la taverne “Le Pirate Banni”, quand le soleil s’endort et que la lune prend son quart.
Je sais pas s’il comprendra, mais ça me permet déjà de faire un premier tri au niveau des candidats. S’il a assez de jugeote pour capter le message, alors on pourra discuter. Sinon, bah ce sera simplement une autre nuit de beuverie à la taverne comme j’ai pu en faire des dizaines et des dizaines dans ma chienne de vie.
Je passe la porte de la taverne, refermant derrière moi en laissant la porte claquer. Ça a pour mérite de m’attirer les regards curieux, mais pas mal me reconnaissent et passent à autre chose. Rock, le barman, me fait un signe de la main en guise de salutation, auquel je réponds d’un mouvement de tête.
Je prends place à une table en bois, triangulaire, en fond de pièce, dans le coin droit. J’ai pas posé mes miches depuis deux minutes qu’une grosse chope de bière claque sur le bois du mobilier, apportée par un Rock qui a la mine des bons jours. Il a du monde, les affaires tournent bien.
— Merci mon vieux. Que je me contente simplement de lâcher, tandis qu’il fait déjà volte-face pour retourner derrière son comptoir. Du mouvement au niveau de mon masque, l’espèce de grille métallique visible à la place de ma bouche se replie vers le haut, dévoilant mes véritables lèvres. Y’a tout juste de l’espace pour ne voir que ça, ma bouche. Et mes dents, quand je souris. Mais ça c’est rare, donc. Une bouche amochée par l’acide, chair en piteuse état donc, difforme, comme un tableau abstrait. Je prends ma chope entre ma dextre et la porte à hauteur de mes lèvres. Prenant entre mes dents la paille dont une bonne partie baigne dans la gnôle, j’en bois quelques gorgées avant de reposer le tout sur la table.
Elle est bonne, on y fait de la bonne bière ici.
Plus qu’à attendre que l’intéressé se pointe.
S’il se pointe.
Moi ce que j’en dis, c’est que j’en ai rien à foutre de ce que pensent les gens. Et surtout, c’est totalement vrai ce qu’ils jactent. J’suis le genre d’enfoiré qui a baissé les bras face à la difficulté et qui s’est plongé dans une mare de facilité. Une mare à l’aspect merdique et dégueulasse, mais qui a radicalement amélioré mon quotidien. Pourquoi est-ce que je reviendrai en arrière pour faire les choses bien ? Me faites pas rire, putain.
On gagne sa vie honnêtement ou en jouant les truands, mais on la gagne quand même. Que ce soit de façon honnête ou pas, on se sort les doigts et on fait ce qu’il faut pour ramener des astras dans la caisse et pas finir comme un putain de clochard qui crève la dalle dans le froid, au fin fond d’une ruelle sombre puant la pisse et la merde.
Mon activité n’est pas recommandable, mais elle existe et c’est un travail de tous les jours. Cette fois, j’ai jeté mon dévolu sur le coffre-fort d’un riche marchand qui a fait fortune en vendant des peaux de bestioles à travers le continent. De ses fourrures, je m’en tamponne comme des miches d’une putain. Ce qui se cache dans le coffre, en revanche, j’y mettrais bien les mains à l’intérieur.
Pour y parvenir, j’ai cogité un moment et j’en suis arrivé à la conclusion que je veux pas employer les moyens classiques. A trop répéter le même mode opératoire, je risque de me faire gauler. Aussi, j’aimerai trouver la technique imparable pour forcer un coffre sans me fatiguer et en perdant le moins de temps possible. En restant discret, évidemment. Tout faire sauter à la dynamite serait complètement con et j’le suis pas à ce point.
Alors j’ai fait marcher les quelques contacts que je me suis fait depuis que je suis sur Xandrie. Principalement de la discussion autour d’une bonne bouteille, quelques noms et spécialités qui sont ressorties et des profils intéressants qui se sont dégagés.
Les premiers ont été approchés, là encore, les négociations et propositions se sont faites autour de tord-boyaux et autres substances illicites qui alternent vos sens et possiblement, votre jugement. Mais aucun d’entre n’eux ne m’a vraiment convaincu, suffisamment emballé pour me donner envie de faire affaires avec. Depuis mes emmerdes sur Epistopoli, je fonctionne essentiellement au feeling concernant le choix des mes associés. Pas envie de me retrouver avec un nouvel acide qui me ronge la fiole, ou pire, ça pourrait être mes burnes de visées cette fois.
Pas grave, je désespère pas tant que j’ai encore des options sous le coude. Et me voilà justement en route pour aller en rencontrer un nouveau, de potentiel associé. J’ai fait en sorte de lui faire passer le message par un ami qu’on a en commun, rendez-vous à la taverne “Le Pirate Banni”, quand le soleil s’endort et que la lune prend son quart.
Je sais pas s’il comprendra, mais ça me permet déjà de faire un premier tri au niveau des candidats. S’il a assez de jugeote pour capter le message, alors on pourra discuter. Sinon, bah ce sera simplement une autre nuit de beuverie à la taverne comme j’ai pu en faire des dizaines et des dizaines dans ma chienne de vie.
Je passe la porte de la taverne, refermant derrière moi en laissant la porte claquer. Ça a pour mérite de m’attirer les regards curieux, mais pas mal me reconnaissent et passent à autre chose. Rock, le barman, me fait un signe de la main en guise de salutation, auquel je réponds d’un mouvement de tête.
Je prends place à une table en bois, triangulaire, en fond de pièce, dans le coin droit. J’ai pas posé mes miches depuis deux minutes qu’une grosse chope de bière claque sur le bois du mobilier, apportée par un Rock qui a la mine des bons jours. Il a du monde, les affaires tournent bien.
— Merci mon vieux. Que je me contente simplement de lâcher, tandis qu’il fait déjà volte-face pour retourner derrière son comptoir. Du mouvement au niveau de mon masque, l’espèce de grille métallique visible à la place de ma bouche se replie vers le haut, dévoilant mes véritables lèvres. Y’a tout juste de l’espace pour ne voir que ça, ma bouche. Et mes dents, quand je souris. Mais ça c’est rare, donc. Une bouche amochée par l’acide, chair en piteuse état donc, difforme, comme un tableau abstrait. Je prends ma chope entre ma dextre et la porte à hauteur de mes lèvres. Prenant entre mes dents la paille dont une bonne partie baigne dans la gnôle, j’en bois quelques gorgées avant de reposer le tout sur la table.
Elle est bonne, on y fait de la bonne bière ici.
Plus qu’à attendre que l’intéressé se pointe.
S’il se pointe.