Lun 4 Nov 2024 - 21:58
quand deux fous se rencontre PV Tomoe
19 Demephor 1900 / Opale
19 Demephor 1900 / Opale
Enfin cette maudite réception derrière moi, je n’ai aucune hâte d’être à la prochaine en vérité et cela même si cela est nécessaire. Ainsi, j’errais de nouveau dans l’ombre, prenant des missions ici et là, le sans nom était après tout demandé pour toute sorte de choses. Ravis se moque en me rappelant toutes les fois où j’étais réduit à détective d’infidélité, prenant un ton plus dur pour appuyer à quel point j’étais lent à avancer sur notre cause. Oui, je le sais, récolter des informations n’est pas facile surtout à présent que mon mentor et mes camarades sont retournés à la terre. Ce n’est vraiment pas chose aisée, bien au contraire même, seul, les possibilités sont limitées. Un léger mal de crane, heureusement que mes médocs font effet, il serait bien trop risqué de s’écrouler au milieu de scélérat et autres gens bien qu’ils ne soient de loin pas les plus terribles. Beaucoup d’ordinaire vienne me démarcher même, bien que j’aie de ce fait souvent l’impression de rabaissée mes capacités, mais c’est aussi essentiel pour ce que je défends… car parfois, c’est la disparition d’un fils, d’une sœur, d’une mère dont il est question, ce genre de cause dont je ne peux rester insensible. Espérer à une simple disparition et non un kidnapping, mais hélas parfois, l’issue est certaine et la tache de les retrouver devient infinie sans certitude que ça soit en vie ou non changer qu’on les retrouvera. Bubulle semble triste, oui on connaît ce genre de fin, vous êtes après tous, les voix de ceux qui l’ont vécu, cette fin misérable. Le corps découper de Ravos s’impose à moi, souvenir impérissable qui, si je n’avais pas l’habitude d’avoir ces morbides rappels, m’aurait certainement donné la nausée. Ces familles s’ajoutent alors à toutes celles qui désespèrent, à toutes celles ayant encore un minuscule fil d’espoir et enfin à toute celle endeuillée par avance. Prendre note des mendiants, des orphelins, des plus pauvres au final est tout aussi essentiel voire plus, personne n’étant là pour s’inquiéter si jamais l’un deux disparaissaient. Parfois je me demande si je faisais partie d’eux ou bien si ce sont mes parents eux-mêmes qui m’aurait vendu, de la chair contre un peu d’argent, rien d’extraordinaire en ces lieux.
Mais à quoi bon attacher de l’importance à la partie de mon histoire que je n’aurais de toute façon aucune chance de me souvenir ? C’est futile, désespérant, la voix de Ravos devient plus forte, l’envie de se crever les tympans, en vain bien sûre. Tous ces gens qui me cherchent, me demande, me commandite, l’envie parfois de juste leur crier ma souffrance au visage. De leur faire mal, juste pour que je ne sois plus seul, pensé immonde de celui qui veut faire tomber autrui dans sa chute en espérant ainsi que le ravin de sa souffrance soit moins profond, juste un peu. Mais ça ne marche pas comme, pulsion retenu, violence intériorisée me déchirant un peu plus à chaque fois, rappelle que l’on n’a pas moins mal quand les autres ont mal non. La sensation que cela s’atténue n’est qu’illusion, on sera juste plus nombreux à crier, à pleurer, à demander à genou la pitié, pitié qui ne viendra pas. Oui, les expériences sont juste des expériences, dépouiller de toute notion d’être vivant, réduit à des tas de chair, de protocoles, de résultats. Bubulle me signale qu’un nain, pardon, d’un individu de petite taille me fixe depuis un moment. Ce n’est pas à cause de mon masque que je ne l’ai pas vu, non, juste à cause de ma taille par rapport à la sienne. Bien qu’habituée déjà à voir sans cesse le haut des crânes des autres, une si grande différence de taille en devient ridicule. Je lui fais signe de s’approcher, la pénombre a toujours été mon allié. Il n’est pas chauve, mais le peu de cheveux sur son crane sont décoiffe, quelqu’un a fait du lancer de nain ? Pardon, les conneries de Bubulle m’influencent. Il dit d’arrêter de mettre la responsabilité de mes pensées sur les voix dans ma tête. Il n’a pas tort même si je ne suis pas sûre que cela soit la meilleure des manières de présenter les choses.
Le petit, pardon, le monsieur a la taille tout à fait respectable, tellement respectable que plein de regards curieux lui sont lancés, semble plutôt énervé. Trier les informations utiles de cette voix si lointaine ne… bon d’accord j’arrête de me foutre intérieurement de sa gueule. Dans tous les cas, des brides que j’en ai compris, c’est une grande femme dans un quartier tranquille aux cheveux rouges et qui a la réputation d’être folle. Ha, visiblement, si c’est le seul qui vient me quérir à ce propos, c’est parce que même s’ils sont dans un quartier pas trop criminalisés, c’est le seul à avoir eu vent du sans nom. D’ailleurs il ne me le demande pas, mon nom, soit, car il s’en fout sois, car il est trop occupé à s’énerver.
Sérieusement ? C’est plus rabaisser mes compétences-là, c’est un sketch. Globalement il veut que je trouve des informations sur elle pour qu’il ait de quoi, lui et d’autres commerçants sans doute, la faire dégager. Ho il sait même où l’engin de destruction massif sur patte, ses mots, pas les miens, habite. He bin c’est super, je suis à deux doigts de l’envoyer chier et lui dire de chercher lui-même vu qu’il a l’air motivé quand une autre information me fige. La dame aurait des cornes apriori. Je réfléchis, non je ne me rappelle pas d’une race qui a de base ce genre de caractéristiques, peut être un Zoan transformer en partie ? Non sa colle pas, je réfléchis alors que le monsieur est toujours en train de s’énerver tout seul. Je l’ignore ? Complètement.
Bien sûr il a une misère pour me payer, j’accepte de manière dédaigneuse en agitant la main, je n’ai pas de pitié pour un petit monsieur qui semble avoir surtout été vexé de ne pas avoir le dernier mot dans une dispute. Surtout vu la manière dont il me parle. Ouais c’est ça, casse-toi en rouspétant et en menaçant quelqu’un de ma trempée que le boulot a intérêt à être fait. Il donne même son adresse pour que je le retrouve après en criant presque. Il est con ou quoi ? Il ne sait pas quel type d’oreilles sont en ces lieux ? Un client régulier qui aime beaucoup mon taf, vu ce qu’il en tire, me fait signe de loin s’il doit aller demander à des gars d’aller le tabasser. Je fais un signe négatif de la main, si je dois remettre à leur place tous ceux qui me parlent mal, je serais constamment fatigué. De plus, si j’ai besoin de faire ça pour asseoir mon autorité, je le fais moi-même. Pas envie de devoir une faveur inutilement surtout à ce genre de personne. Par contre autant la demande ne m’intéresse pas surtout avec une paie si petite à la clé, mais la cible de la demande beaucoup plus.
Le lendemain je me prépare donc pour la soirée, prenant de quoi éviter les crises quelques heures. Je m’habille comme d’habitude ;
Mon masque simple, blanc avec trois griffures au niveau de l’orbite gauche, deux en bas et un petit en haut. Une cape à capuche noire tenue par des cordons avec une broche ronge métallique sombre avec un petit symbole rouge. En dessous, un haut au col long aux bordures rouge, assez simple et souple pour ne gêner aucun mouvement. Un pantalon sombre, ma queue cachée dedans, enroulée autour de l’une de mes jambes. Une sorte de ceinture mise en travers de mon épaule a la partie opposée ou j’accroche par précautions mes couteaux de lancer et mes deux dagues. Surtout qu’apporte la dame a tendance à être violente d’après les ouï-dire. Des chaussures en cuir solide, mais simple tout comme les longs gants couvrant mes deux avant-bras. L’extérieur, ça y est la lumière est réduite à un trait fin sur l’horizon. J’arrive à la fameuse maisonnée. Je m’attendais à devoir crocheter une serrure, ce genre de chose, mais rien, en fait... tout est ouvert et pourtant il n’y a personne. Je suis si surpris que je reste un moment figé une fois à l’intérieur, m’étant même attendu à une embuscade. Ce n’est pas un lieu abandonné, on est d’accord ? On dirait bien que non, il y a des traces claires que c’est habité. Dans le noir, la concentration sérieusement mis à mal et pour une fois, pas à cause des présences dans mon crâne, je me dirige directement vers ce qui semble être la chambre, je cherche des informations, papier, qu’importe, prenant soin à chaque fois de replacer les choses exactement ou elles étaient, mais rien de bien concluant pour l’instant. Je finis par commencer par fouiller une petite commode, dans le noir sans aucun problème, peut-être un peu trop passionné par mes recherches, souhaitant tomber sur le moindre indice. Faisant abstraction jusqu’à une certaine mesure de mon environnement (bon après si on l’allume la lumière dans la gueule, je vais sûrement assez douiller pour me sortir de cette sorte de transe). Mais je ne peux pas avoir autant peu de bol... n’est-ce pas ?