Sam 2 Nov - 18:19
Interludes (flashback)
Ft. Keshâ'rem Evangelisto
Comment avait-il pu oublier? Cela était une bonne question. Il était vrai qu'il se souvenait à tes paroles, de la mission qui avait été tienne tandis qu'il s'occupait d'autres affaires. Il se souvint avoir transmis le rapport concernant ces états de faits à l'un de ses secrétaires afin qu'il l'informe de toute information pertinente qu'il aurait pu croiser. Semble-t-il qu'il n'y avait rien eu d'urgent à lui transmettre et ton retour lui permettait d'avoir des détails qui lui avaient manqué. «Je vous remercie de votre engagement à ce sujet. Il est vrai que j'ai été quelque peu débordé et que je n'ai pas par moi-même consulté le rapport de cette mission.» Toujours cette honnêteté, toujours là pour le servir.
Il sourit uniquement face à ton envie de lui être dédié. Ce sourire s'agrandit quand tu semblas touché qu'il puisse sous-entendre que tu ne fus pas si innocent que cela. «Apprenez que ce n'est pas ce que je recherche, si jamais vous me croyez être de dominance. L'unique chose qui me touche est la vie dans toutes ces facettes...sauf les faux-semblants.» Il connaissait tant de personne qui tentaient de le flatter que cela en devenait insultant quant à sa nature d'élémentaire. Il n'y avait que ce qui était réellement relié à un battement de coeur qui avait la chance de faire battre le sien en retour. Un être de passion ne pouvait que vouloir se brûler, et non observer un aquarium.
Il ne répondit pas à ta boutade, préférant t'emmener valser. Les regards furent sur vous, tandis que les pas de Seraphah invitaient les tiens à les suivre. C'était enivrant que de se laisser porter sans se soucier du regard d'autrui. Dans ses journées plus que longues dernièrement, il appréciait pouvoir vivre cet interlude, avant de retourner à des affaires plus sérieuses. Notamment car tu étais attendu par maelström au casino, il ne fallait pas rater la mission.
Une fois la danse terminée, il t'offrit une révérence, avant de passer une main dans ton dos, t'amenant à marcher à ses côtés tandis que vous arriviez devant la Marquise de Chantilly. Cette dernière était savamment vêtue de plusieurs taffetas, au même titre que ses deux nièces présentes. «J'espère que vous passez un moment exquis chère duchesse, mesdemoiselles.» La marquise répondit en ce sens: «Nous sommes plus qu'heureuses, je vous en remercie. Mais qui est donc votre cavalier? Mes nièces apprécieraient grandement pouvoir profiter de ses talents de danseur...» Seraphah s'excusa avant de te prononcer en des termes élogieux: «Kesha'rem, mon nouveau chanteur vedette...Et excellent danseur comme vous l'avez noté. Ce sera avec joie qu'il partagera une danse avec vos nièces, mais malheureusement pas tout de suite. Des affaires urgentes l'appellent.» Une certaine déception se lu sur le visage des nièces, mais la marquise sembla être des plus compréhensive à ce sujet.
Naturellement, sur un pas serein, vous vous éloignâmes. «J'espère que cela ne vous déplait pas de danser avec ces jeunes femmes dans les prochains jours?» Son regard glissa dans le tien, tandis que vous vous rapprochiez de la sortie. «Je sais que notre passage dans la salle de bal est rapide, mais nous pouvons discuter dans les couloirs, loin de la vue de la marquise...ses nièces ne vous lâchent pas du regard!» Il n'était pas su genre à imposer des tâches, mais il s'était trouvé obligé face à une telle invitée.
«Racontez moi. Avez-vous trouvé vos marques au sein du Marquis? Avez-vous des choses que vous aimeriez me conter? Rien ne me choque en règle générale...Tout va bien avec Maelström, vous semblez avoir développé une complicité à toute épreuve?» Maelström n'était pas très éloquent sur la question, mais peut-être le seras-tu davantage?
Lun 18 Nov - 6:27
Interludes (flashback)
Ft. Seraphah et Maëlstrom
Dans les bras de Seraphah, il ne s’appartenait plus. Il ressentait une chaleur enveloppante sur sa peau et son visage, comme si l’aura rayonnante du magicien n’était contenu qu’à grand peine, pour maintenir la banalité de son rôle humain aux yeux de tous.
Son corps répondait à son énergie douce, suivant les pas avec maladresse, avant d’enchaîner ceux de son guide, dont le naturel confiant était communicatif. En cessant de réfléchir, c’est comme s’il s’ouvrait à une union faites de ressentis et de jeu.
Epistopoli pouvait être cruelle et froide. Intoxiquée. Même sous ses ors.
Pourtant, ici, il tournait au son de l’orchestre, à en avoir le tournis. Ses yeux plongés dans le regard pétillant de Seraphah, il ne pouvait réprimer un sourire qui élevait tout son être. Si l’attention se portait sur eux, ce n’était pas uniquement en raison de la stature du propriétaire du Marquis ou de leurs toilettes exotiques. Leur valse portait cette alchimie, si magique, que Keshâ’rem aurait voulu qu’elle ne se termine jamais.
Tout lui semblait mélangé, radoucit. Ses prunelles lavande emplies d’émotion. Il aurait voulu lui dire toute la gratitude qu’il éprouvait en cet instant. Pour cette danse. Une respiration vitale. Un contact intime. Et pour la fragilité de leurs vies, à Uhr. Il fut alors étreint d’une violente montée de nostalgie. Comme si cette danse, point d’orgue de leur rencontre, devait aussi être la dernière. Déjà engloutie par le passé.
Les yeux humides, il dut se ressaisir, car ils étaient appelés. Seraphah le conduisit en levant une main délicate, dans laquelle la sienne, paraissait si petite et froide. Son autre main déposée souplement sur ses reins lui apportait un soutien rassurant. Qu’importe ce qu’il fallait dire ou faire tant qu’il pouvait se sentir près de lui, toujours. Il ne saurait pas l’exprimer pour lui-même avec des mots. Mais Seraphah était pour lui un ami, un ange, un père, un sauveur. Il l’aimait, dans toute sa nature changeante et insaisissable. C’était un amour auquel il ne saurait donner de limite.
Car avec lui, son cœur explosait, se portant jusqu’au monde et aux étoiles. Dissoute la peur, les blessures et la colère. Tout faisait sens. Tout charriait la vie. Avec Maëlstrom, c’était un tout autre voyage. Il se découvrait encore, dans son incarnation, dans l’espièglerie. Puissent les esprits lier leurs âmes à jamais. Ensemble, ils étaient tout l’un pour l’autre. Possessif et jaloux. Mais cette exclusivité était un muscle, elle n’était pas sienne.
Doublement bénis, il étincelait de joie sous le regard de la marquise de Chantilly et ses filles. Dans les meilleures dispositions pour être présentés, il leur offrait sa bonté, mais ne pensait qu’à retourner auprès de Seraphah auquel on l’avait arraché. Pour lui, il prendrait tous les visages : artiste, espion, confident, messager, aventurier, amant. Dussent-ils toujours s’en tenir à l’émoi d’une danse cœur-à-cœur.
Hélas, les faux-semblants auraient d’une certaine manière eu raison de Seraphah en ce monde tel qu’il le touchait maintenant. Son sens moral ouvrait vers plus d’évanescence. En cette heure, le pupille ne pouvait rien refuser. Il sourit et salua la marquise et ses filles, leur promit toutes les danses qu’elles voudraient et garantis à Seraphah que rien de cela ne le dérangeait lorsqu’ils furent seuls.
-« Je devrais m’entraîner à valser. Peut-être m'y aiderez-vous? »
Un bien moindre prix à payer pour rendre la pareille à son mécène. Il osa s’ouvrir à Seraphah de sa relation à Maëlstrom, des doutes qu’il ressentait. Il pressentait un mur inébranlable dès que leur histoire devenait trop explicite. C’était un jeu permanent de dévotion et qu’esquive pour maintenir l’équilibre. Il pouvait déchaîner mille tourments de jalousie en se rapprochant trop d’un autre garçon, mais sentait les défenses de Maëlstrom se hérisser dès qu’il se dédiait trop à lui. Être ensemble sans être ensemble. S’aimer sans le dire. Tel semblait être leur valse à eux. Mais les paroles parlaient moins que les actes.
Le jeune homme finit par faire ses adieux à Seraphah, à regret. Il était temps pour lui de se rendre au Sublime et de plumer cette vieille poule, Duchesse. Maëlstrom avait sans doute perdu beaucoup des astras de Seraphah, cette monnaie vernaculaire qui valait plus que l’or. La tête prise entre les mains, le jeune héritier aurait la fièvre du jeu et voudrait se refaire, transparent comme du verre dans sa frustration, les requins ne feraient qu’une bouchée de lui. Puis, Keshâ’rem roucoulerait en se moquant auprès de Duchesse, il boirait à sa coupe et lui prodiguerait des conseils inexpérimentés avec enthousiasme sur les paris. A sa demande bien sûr. Même un « poulain » pouvait donner des leçons de jeu à cet accroc aux jeux d’argent dépourvu de sang-froid. Duchesse se ferait plaisir en égarant quelques fois ses mains… Pendant ce temps, le cristal de télépathie du jeune homme brillerait gaiement dans ses habits en dévoilant tout ce qui avait besoin de l’être au portebrume, qui lui porterait le coup fatal au moment opportun.
C’est sur un tapis vert, par un clin d’œil, lors d’une soirée sous haute tension, que Keshâ grava dans sa mémoire Maëlstrom, sa mèche blanche et sa cicatrice.
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