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[FB] Interlude [PV Kesha]

[FB] Interlude [PV Kesha] Brandw10
Mer 11 Sep - 0:19



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Les expéditions étaient monnaie courante pour Maelström. Cela faisait des années qu'il savait quelle arme prendre en fonction de l'endroit où ils avaient prévus de se rendre. C'était presque par automatisme d'aller prendre son sabre, de glisser deux dagues, une à chaque cheville, sans oublier tout l'essentiel de ce type de voyage. Vu qu'Aramila était la direction prioritaire, chacun y allait de son grand tissu qui venait recouvrir le moindre morceau de peau. Le risque de cuir étant trop important, les visages ne voyaient que les yeux rencontrer l'éclat du soleil. Tandis que vous avanciez dans ce qui étaient des dunes de sable, il sentait l'odeur de sa propre teinture pour éviter que sa mèche blanche ne soit trop mémorable. Son regard chercha celui de Seraphah qui avait un genre de turban autour de la tête afin que personne ne puisse contempler le feu de ses cheveux.

Maelström s'approcha de toi: «Comment trouves tu ces paysages? Est-ce totalement nouveau pour toi?» Ton regard mauve était rehaussé par le ciel dégagé. Cela rendait votre allure lente, mais avec une durabilité qui vous permettrait de vous rendre à bon port. Le coucher de soleil ne tarderait pas, et il revêtirait des couleurs chaudes, sans nuance, il en était persuadé.

Votre relation avait évolué au cours des deux derniers mois. Il y avait toujours eu ces regards en coin, ces moments où l'attirance semblait vouloir prendre le dessus sur la bienséance. Mais il n'y avait eu que des combats fictifs - même si tu ne dirais sans doute pas cela - et des discussions qui visaient à découvrir l'autre sans pour autant le brusquer. Maelström avait autant une façon bien à lui de paraître détaché, presque mystérieux et en même temps rentre-dedans. Rien ne semblait pouvoir lui faire peur, et si on le lui demandait, il répondait que lorsqu'on voyait la mort de près, à plusieurs reprises, on n'était plus la même personne.

Seraphah s'approcha de vous, tandis que la maradeur semblait toujours vouloir se tenir à une distance respective. Comme si cela était dangereux d'être en la présence de ceux l'ayant embauché. «Nous n'allons pas tarder à mettre le camp. Comme d'habitude je me chargerai du feu et je vous laisserai gérer votre repas.» Ce luxe que de ne pas être obligé de manger...ni même de dormir.

Un regard entendu fut échangé entre les deux jeunes gens. Même si à l'évidence, le porte-brume restait plus âgé que toi. «Comme d'habitude, je réchauffe les sardines et tu t'occupes du pain?» Repas des plus drastiques en attendant d'arriver dans une ville où vous pourrez manger davantage à votre faim. C'était peut-être l'un des inconvénients d'être en présence d'un être qui ne connaissait pas la faim. À savoir se montrer à sa hauteur, chose pas évidente durant les longs voyages. Surtout ceux où il fallait se montrer discret, ne pas attirer l'attention, contrairement à ceux avant vous qui avaient tenté cette aventure.

Mer 11 Sep - 0:56



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Ce voyage était inédit pour l’orphelin. Il avait tant rêvé quitter son trou à rat. Pressé de voir quelque chose de signifiant avant de mourir, il en avait oublié combien il peut être déstabilisant de perdre ses repères. Heureusement, Seraphah et Maëlstrom étaient là pour le protéger, quoique ce ne soit pas vraiment leur rôle.

Imprévisible et surtout intraitable lors des entraînements, Maëlstrom avait d’ailleurs une aura qui le rassurait. Jamais il ne ratait son coup, lorsqu’il arrêtait le sabre de bois si près de son cou. Pour une raison insaisissable, il était sûr de pouvoir lui faire confiance en toute circonstance. Et il avait moins peur de lui que de toute la magnificence et les responsabilités importantes que rayonnaient Seraphah.

-« Ils sont vraiment incomparables… étrangement, pas tout à fait nouveaux… je me demande si en voyageant avec mes parents, je n’avais pas déjà vu un autre désert, vers Andoria. Mais jamais à Aramila… tu étais déjà venu dans cette région exactement ? »

Un fond de timidité était toujours présent, il luttait pour ne pas le fuir du regard. Tout en étant à même de poser quelque onde sensuelle tout à fait contradictoire dans sa voix par moment. Il n’y pouvait rien, c’était dans sa nature. Il savait presque avec certitude Maëlstrom réceptif aux charmes masculins. L’appréciant tout autant, il ne pouvait se retenir de cultiver l’ambiguïté. Bien entendu, il ne franchirait aucune ligne. Ce serait beaucoup trop gonflé vu sa situation. Seraphah et Maëlstrom l’avaient tout deux sortis de la rue.

Keshâ apprécia le parfum entêtant qui émanait de Seraphah lorsqu’il se pencha vers eux, avant de disparaître comme un génie du désert.
-« Oui… il n’en reste plus beaucoup. Mais j’ai encore quelques dates si besoin. »
Côte à côte, il s’affairèrent à préparer leur pitance, avant de la partager en silence. Les deux hommes étaient fourbus de la journée. Violette était présente en pointillé et mastiquait son cynisme de l'existence. Quant à Seraphah, il était en train de prendre des notes en réfléchissant intensément, perché en haut d’une dune. Il ne crut pas bon de le déranger.

-« Je suis vraiment fatigué… je crois que je vais faire ma toilette et me coucher… »

L’eau étant une denrée rare, il s’agissait d’une toilette sèche. L’Epistote mâchonna avec intention un bâton de siwak et fit un bain de bouche désinfectant aux plantes locales, avant de se déshabiller derrière la tente et un linge tendu sur un piquet. Le soleil rasant rougeoyait sur le sable aux dernières lueurs du crépuscule qui ne semblait jamais finir. Son corps se découpait en ombres chaudes sur la toile de lin, tandis qu’il exfoliait partout son corps à renforts de grandes poignées de sables.

Quand ce fut fait, il enroula une sorte de peignoir de soie autour de lui et alla s’affaler dans la tente pour huiler sa peau asséchée. Il avait beau se montrer méticuleux, le soleil trouvait toujours un morceau de peau non protégée par son turban ou ses manches pour y laisser une morsure. De même, ses muscles crampaient et se contractaient aux adducteurs… il entreprit de les masser pour soulager la douleur.



Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Ven 15 Nov - 5:59, édité 3 fois
Mer 11 Sep - 1:21



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Le camp fut vite mis en place. Chaque geste était rôdé, sachant qu'il n'y avait au final que pour Maelstrom et Kesha qu'il y avait une tente à monter. Violette faisait bande à part, tandis que Seraphah semblait dans son élément au milieu de nulle part. Tandis que le silence était ce qu'il se trouvait de plus captivant, le regard du porte brume venait chercher le tien par moment. Un regard qui paraissait toujours aussi perçant. Il avait remarqué ta façon d'être en sa présence. Il avait noté comme tu semblais un peu moins sûr de toi en sa compagnie. Au début, il avait compris tout cela en lien à sa posture et au fait que tu venais d'arriver dans leur duo. Et puis, il fut persuadé que son charme agissait sur toi. Cela l'avait amusé, il avait même osé des paroles qui t'avaient décontenancée, comme si dans son monde il était naturel de dire ce qui était de l'ordre du tabou.

Pour dire la vérité, ce qui était réellement tabou pour lui était davantage du ressort du sentiment que du charnel. C'était simple de se rapprocher physiquement. Surtout quand il n'y avait aucun engagement sur le long terme. Mais c'était autrement pour ce qui étaient les joies du coeur. Il considérait davantage cela comme des noeuds qui se serraient parfois bien trop fort et qui pouvaient alors vous handicaper. Il aimait sa vie d'aventure et ce lien si étrange avec l'élémentaire. Il se sentait comblé quand il partager une couche, qu'il riait de bon coeur et qu'il reprenait la route. Alors rien ne serait de l'ordre du raisonnable s'il advenait quoi que ce soit avec le nouveau protégé du diplomate.

Pendant que tu faisais ta toilette, il débarrassa de son côté, allant trouver Seraphah afin de cueillir ses pensées du soir. Ce dernier était simplement obsédé par la suite des événements. Il savait que cette aventure serait importante pour eux et il continuait d'alimenter son esprit de suppositions. Après un échange d'une dizaine de minutes, il fut décidé qu'il allait dormir et vérifier que le voyage se passait bien pour toi.

Après avoir entrepris une toilette spartiate à l'arrière de la tente, il avait revêtit à ton image une tunique sans manche mais de fils de soie de couleur ocre. Il fit en sorte que la tente fut suffisamment bien refermé avant de se tourner vers toi et remarquer que tu avais entrepris de te masser. «Qu'utilises tu comme baume?» Grâce à Seraphah il avait une certaine connaissance des herbes médicinales. Son regard sembla te contempler, alors qu'il venait de s'asseoir non loin de toi. «Je ne t'ai pas totalement répondu tout à l'heure...Je t'ai juste dis que j'étais déjà venu par ici, notamment car avec Seraphah je voyage énormément. Mais en vérité, je suis né à Aramila...et j'ai failli y perdre la vie aussi.» Il montra sa cicatrice qui encadrait son oeil droit. Cela aurait pu l'entailler. Les choses n'avaient pas été aussi désastreuses qu'elles l'avaient pourtant été sans l'intervention de l'élémentaire.

Mer 11 Sep - 1:48



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



L’intimité dans la tente offrait une bulle de douceur, bercée par le vent au milieu de l’immensité. Keshâ avait l’impression d’être seul au monde. Un sentiment parfaitement illusoire puisque d’autres se trouvaient juste à quelques mètres.

La flamme de la lampe-tempête projetait des ombres vacillantes de sa silhouette. Elles dansaient endiablées contre la toile de couleur sable qui formait un petit chapiteau au-dessus de sa tête. Aïe. En pressant sur sa cuisse, il sentit une corde raide. Elle roulait méchamment entre ses doigts et semblait vouloir lui faire payer au prix fort de l’avoir dérangé par une douleur redoublée.

«Qu'utilises tu comme baume?»
Saisi, son regard se leva presque abruptement sur Maëlstrom, qu’il n’avait pas entendu entrer. Ses paupières figées lui donnèrent l’espace d’un instant un air dur, avant de s’apaiser. Il ne put s’empêcher de détailler la rondeur musclée des épaules de Maëlstrom qui avançaient fléchi dans cette étoffe scandaleusement soyeuse.

-« C’est un mélange de cire d’abeille, de babobab avec de la vapapule, de l’épinette noire et de l’immortelle. » répondit-t-il machinalement, comme si on l’avait surprit en plein commerce illicite et qu’il essayait d’éventer des accusations.

Maëlstrom se tenait juste à côté de lui, dans un espace qui n’offrait pas beaucoup d’autres choix. Il l’avait déjà vu nu à plusieurs reprises dans les vestiaires, mais cette proximité immédiate en rappelait à son imagination et le déstabilisait. Il savait déjà tout ce que Maëlstrom venait de lui dire. Même s’il avait oublié qu’il n’était pas réputé le savoir, puisque c’est Seraphah qui avait vendu la mèche lors de leurs conversations. Ainsi, quand il demandait si c’était « exactement » dans ce désert qu’il s’était déjà rendu, c’est parce qu’il n’ignorait rien de la vie Aramilane de Maëlstrom.

L’entendre le lui confier maintenant était pourtant tout à fait différent. Plus exclusif. Plus intime.

Sa main laissa retomber le pan de soie sur sa cuisse endolorie et il se tourna légèrement vers lui, pour détailler de près la cicatrice juste devant lui. Elle était assez vilaine et importante, mais finalement extrêmement bien cicatrisée. Un léger relief était perceptible, son tissu brillant sous la lumière tremblante de la lampe qui jetait un voile clair-obscur à l’intérieur de leur tente.

La pulpe de son annulaire gauche effleura à peine les contours de la cicatrice. Elle ne parvenait pas à l’enlaidir. Keshâ’rem trouvait que même si son regard vert était perçant et parfois intimidant, on y lisait toujours une grande douceur. Quant à son aspect guerrier, elle ne faisait que l’exalter.
-« Je m’en doutais. Qui d’autre manierait si bien les armes blanches et le sabre aramilan ?... nous avons de la chance que tes yeux soient restés aussi parfaits. Il faut au moins deux yeux pour embrasser toute la beauté de ce désert. »
Keshâ avait aussi quelques cicatrices moins impressionnantes. Pour une fois, il était bien content que tout ne tourne pas autour de lui.

-« Tu serais d’accord pour me raconter ce dont tu te souviens de cette époque ? Que faisais-tu avant de rencontrer Seraphah ? Avais-tu beaucoup d’amis ici ? »
Presque sans s’en rendre compte, le jeune homme s’était imperceptiblement rapproché de Maëlstrom, comme s’il était tiré par un fil de soie réunissant leur deux haoris.




Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Ven 15 Nov - 6:32, édité 3 fois
Mer 11 Sep - 2:13



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Ton regard ne lui échappa pas. Il savait que la fatigue pouvait tirer les traits, mais il apprécia quand même pouvoir à nouveau les contempler. Ton regard avait beau être ce que beaucoup appréciait chez toi, de son côté il était sensible à tes pommettes et à ton expression toute entière. La précision concernant ton baume lui montra que tu maitrisais là ce sujet. Tu n'aurais nulle besoin de son propre baume qui avait été concocté par l'élémentaire, les plantes n'étant pas son truc à lui. À dire vrai, il suspectait le grand roux d'avoir fait cela lors d'une nuit volée, sans doute par ennui.

La proximité qui était vôtre était soudaine. Autant par les tenues que la distance qui ne pouvait être plus grande. Mais elle prenait une allure encore plus intimiste avec cet effleurement de sa cicatrice. Il n'avait pas honte de cette marque, il s'était faite à elle depuis bien longtemps, certains amants clamant qu'ils la trouvaient particulièrement sexy. De son côté, il était loin de juger ce dont on ne pouvait rien. Toutefois il était certain qu'il en aurait été autrement si l'oeil avait été percé...Visuellement, mais surtout comme tu le mentionnais, pour la vision du monde qui lui serait restée. Il eu un léger sourire suite à tes dires. «Sans doute as-tu raison sur ce point.» En vivant à Epistopoli, il avait vu des yeux électroniques comme prothèse. Le style aurait été différent, mais tout dans cette cité donnait l'impression d'être possible.

«J'ai été accueilli par les sentinelles à l'âge de 13 ans...J'ai développé certaines amitiés oui...à l'époque je découvrais à peine le monde, celui hors du foyer qui a été le mien.» Son visage se ferma un instant. Il n'aimait pas repenser à cette époque là parce que ses souvenirs étaient confus...comme s'il avait oublié des points importants. «En tout cas, ma vie n'était pas non plus palpitante, mais plutôt faite de beaucoup d'entrainements pour parer à toute éventualité...» Ce fut aussi l'occasion pour lui de découvrir sa nebula, de comprendre en lui et autour de lui ce que cela était que d'être touché par la Brume.

«Ta vie à toi avant notre rencontre...avais tu des personnes de soutien?» Il connaissait les difficultés qui avaient été les siennes. Il l'avait noté à ton regard émerveillé face à l'abondance du marquis autant que des paroles que tu avais partagé quand cela s'y prêtait.

Mer 11 Sep - 2:41



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Comme Maëlstrom ne répondait pas, il s’en voulut d’avoir peut-être adopté un ton trop sec.
-« Tu voudras peut-être que je te le prête après ? » essaya-t-il de se rattraper.
Il n’existait pas de mode d’emploi pour cohabiter dans un espace si confiné durant un voyage interminable. Surtout avec une relation aussi ambigüe.

Si Keshâ’rem était bien content qu’il s’ouvre à lui, il ne voulait pas lui donner l’impression de faire une confession forcée.
-« Pas palpitant, ça peut-être bien aussi. Ça veut dire pas de drames. »
Enfin, c’était sa vision des choses. Une routine rassurante et des besoins comblés devaient être des ingrédients essentiels pour trouver le secret du bonheur. Tout le contraire de ce qu’il s’employait à faire présentement.
-« Treize ans, c’est quand même très jeune pour se battre… ce doit être pour ça que tu es aussi fort, maintenant.»

Lui non plus ne se rappelait pas bien de son parcours. Plus que lacunaire, c’était un véritable gruyère. On pouvait même dire que Seraphah en avait excavé quelques pans dont lui-même ignorait l’existence. Cela lui rappelait l’importance de ce lien, l’élémentaire le guidant à travers sa propre culture.

-« Pas vraiment… » il se rembrunit subitement.
« Je n’ai pas envie de faire pitié, mais j’étais très seul. J’évitais les autres pour ma sécurité. Il y a eu quelques personnes gentilles ponctuellement. Une connaissance au travail, souvent une femme plus âgée qui n’avait plus rien à prouver à personne et un caractère bien trempé. Parfois un autre garçon, lui aussi souffre-douleur… non vraiment, je crois que je suis trop naïf… beaucoup de gens devaient me voir comme un boulet. »

Il essaya de rire de lui, mais ne parvint qu’à esquisser un sourire un instant. Voyant défiler les amants abusifs auprès desquels il recherchait un substitut d’attachement.
-« J’avais mon frère avant. Nous avons traversé les steppes de Xandrie et d’Epistopoli ensemble. Je l’admirais beaucoup. Mais il me rabaissait constamment et n’arrêtait pas de dire que c’était de ma faute si nos parents avaient été tués. Parce que j’étais trop lent à fuir. Et qu’ils avaient voulu me protéger. »

Aucun de ces souvenirs ne le rendait fier. Même au milieu de ce désert ardent, dont la nuit fraîche laissait encore le sable encore chaud sous eux, il parvenait à avoir froid en dedans.

Mar 17 Sep - 23:36



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Est-ce que le non-drame, signifiait le bonheur? Maelstrom avait un doute face à cela. Quand il se remémorait cette époque il y avait bien sûr des éclats de rire et des moments de gênes quand le rire n'était pas adapté. Mais il y avait aussi des "amis" qui ne revenaient pas de la Brume. Il y avait aussi ces moments où les entrainements devenaient si intenses qu'ils en étaient douloureux. Il y avait aussi de nombreuses injustices devant lesquelles il convenait de ne rien dire, faute d'en faire payer le prix au groupe tout entier. Il avait été élevé d'une façon à garder sa place, même s'il sentait au fond de lui l'envie d'intervenir. C'est ce qui lui a fait travaillé son sang froid avant l'arrivée dans sa vie du Dirigeant.

«Ça a joué oui...c'est devenu comme une seconde nature.» Il avait réussi à préserver son talent pour le dessin, même si parfois le papier lui avait manqué.

Il t'écouta avec attention, son regard ne te quittant pas. Est-ce qu'il était insensible à ce qu'il voyait? Bien entendu que non. Depuis le début, il t'avait trouvé l'allure de miel, ne sachant pas réellement à quel point il serait judicieux de te goûter. Il ne connaissait pas au début les intentions de Seraphah à ton égard, est-ce qu'il allait te refourguer auprès d'amis influents ou si tu devenais un acteur de ce qui était avant un duo. Et même s'il le savait aujourd'hui, il ne savait pas encore si cela serait intelligent. Il n'était pas homme à s'attacher, mais à la force des choses ne serait-ce pas ce qui allait se produire?

«Je ne sais pas si j'ai eu moi-même des frères et soeurs...Je veux dire, il y avait bien ce que mes parents me rappelaient être mon frère...Mais notre lien était comme factice, comme si je le dérangeais. Au même titre que tu semblais déranger ton frère au point qu'il faisait en sorte de te faire du mal.» Il porta une main sur la tienne, son regard plongeant dans le tien. «Il n'y a aucune justification au fait de rabaisser quelqu'un...cela est avant tout l'oeuvre d'un lâche pas que tu aies ou non fait quelque chose.» Certains diraient qu'il se montrait tel un bon samaritain. Il exprimait simplement ses valeurs qui étaient assez fortes. Oui, il n'avait pas hésité à tuer de son côté. Mais cela était franc. Il ne supportait pas quand on jouait de son influence comme un grand frère sur le plus jeune.

«J'espère que tu ne t'es pas trop habitué à la solitude...par ici tu risques d'être bien entourés.» Il retira sa main après un léger sourire. Oui, Seraphah paraissait être un courant d'air, mais il tenait fort à ces deux là.

«Ça ne te perturbe pas trop que de vivre avec nous...de devoir dormir en ma compagnie?»

Mer 18 Sep - 21:13



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Parfois, parler avec Maëlstrom pouvait être un peu frustrant. Son écoute était d’or, mais il faisait tout pour laisser sa parole se tarir. On pouvait se demander s’il répondait par politesse. Ou s’il appréciait son interlocuteur. Keshâ’rem l’observait souvent laisser Seraphah prendre la lumière, ce qui n’était pas très difficile avec sa longue chevelure flamboyante et ses atours satinés, quand Maëlstrom revêtait souvent des tenues sombres et ajustées.

Mais le jeune homme croyait le cerner assez bien pour savoir qu’il laissait glisser l’attention sur les autres afin de ne pas avoir à trop en dire sur lui. Pas juste pour des raisons professionnelles : c’est lui l’assistant, il a des compétences d’observation et de protection… mais bien par crainte de trop en révéler sur lui.

En cet instant, il était presque sûr qu’il ne valait mieux pas pousser l’investigation sur son enfance, quand bien même Maëlstrom lui livra finalement quelques indices sur sa famille.

-« C’est bien dommage d’avoir une famille et de se sentir quand même isolé. »
Inutile de relancer la discussion sur sa propre famille, ce qu’il ne voulait pas. Il avait bien eu d’autres frères aînés avec un rôle plus positif. Malheureusement, le traumatisme de leur massacre collectif avait eu raison d’une grande partie de leur souvenir. Keshâ aurait aimé avoir un frère comme Maëlstrom, aussi sensible et attentionné, malgré une attitude qui se voulait parfois distante. Parfois. Sa main arriva sur la sienne. Il en ressentit un frémissement intérieur, avant de se dire que, non, cela aurait été bien dommage que Maëlstrom soit son frère après tout…

-« Ce sont tous des idiots ! Voilà ce que j’en dis. » tenta-t-il pour alléger le moment.
Après tout, le désert appelait au présent. Ils vivaient une aventure excitante en direction de pyramides que personne n’avait visité en huit cent ans après une effraction rocambolesque aux archives du Concile d’Aramila.
-« C’est sûr que tout ce qui est nouveau est bizarre… »
Mais il ne reviendrait pour rien au monde en arrière.

-« C’est pour toi que ça doit être le plus étrange finalement. Vous vous faites confiance. Vous avez vos habitudes depuis des années. Et du jour au lendemain, je débarque, on ne sait pas trop pourquoi, parce que Seraphah est un ancien ami de ma famille et que je chante bien. »

La dernière question de Maëlstrom le fait rire, avant de le figer. Il répond d’abord sérieusement, avant de se rendre compte que l’ouverture finale ouvre à beaucoup de sous-entendus.
-« Je crois que je suis quand même vraiment bien tombé. C’est l’inverse d’une plainte. J’ai toujours un peu l’impression que c’est un malentendu et que Seraphah va changer d’avis. Je stress beaucoup. Il faut vraiment que je vous sois utile aussi après Qadsak… »

Et c’est le moment où il sentit ses joues s’empourprer. Ce qui ne devait pas trop se voir, bien heureusement à la lumière des flammes. Mais il avait l’impression que ses joues brillaient de gêne dans la pénombre.
-« Non, pas du tout. Tu es un compagnon de tente bien silencieux. Si des bandits nous attaquent, je suis plutôt bien placé. En plus Seraphah ne dort pas, tant pis pour lui. Tout le confort est pour nous.  »
Nouvelle forme d’humour pour échapper à l’oppressante proximité de son torse si désirable par l’ouverture de son peignoir de soie. Même le son de sa voix, si proche…

-« Et si on dormait ? Demain, on se lève tôt ! » coupa-t-il, solennel.
C’est vrai que lorsque votre réveil matin est quelqu'un qui n’a pas besoin de dormir, ça ne rigole pas. Sur ce, il ferma l’arrivée de pétrole dans la lampe tempête et lui tourna le dos sur sa couche.
Jeu 19 Sep - 4:22



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Seraphah observa la tente et la lumière qui s'y trouvait encore. Il regarda aussi du côté de la temte de Violette, se demandant si elle serait vraiment une alliée de choix dans cette entreprise. L'argent payait tout, mais la qualité n'était pas toujours au rendez-vous. Quand la lumière se ferma dans la temple de Maelström et de Kesha, il se demanda si ces deux là allaient inexorablement se rapprocher. Il n'avait rien contre ou pour, tant que les missions étaient menées. Il avait appris depuis longtemps l'importance des liens, des sentiments, en développant aussi de son côté avec parcimonie parce qu'au final, pouvait-on réellement s'attarder sur un être qui ne pouvait construire de lignée. Au moins tentait-il d'offrir un héritage à ce monde avant de disparaitre d'où il était venu: dans la Brume.

La lumière s'éteignit. Maelström éteignit sa lampe au diapason de la tienne. Il avait sourit à ta tentative d'humour autour de la famille. Il y avait de son côté, et du tien sans aucun doute, une forme d'amertume, mais aussi d'incompréhension. La facilité de l'avoir laissé partir en raison de sa nebula. Bien sûr que la différence faisait peur et qu'il y avait des règles à respecter...mais tout de même, à chaque fois qu'il était retourné à Aramila et avait tenté de les revoir, ils ne semblaient pas plus ravis que cela de l'avoir avec eux.

Tu avais raison sur ta venue dans leur duo qui n'en était plus un. Cela avait été bizarre...mais davantage car cela durait et que tu venais dans des affaires importantes. L'élémentaire appréciait recueillir des personnes qu'il jugeait "bonne" pendant un temps. Il était alors habitué à être le guide, le soutien avant qu'elles ne s'en aillent car le mécène leur avait trouvé une place en ce monde.

«Ne te mets pas tant de pression. Je ne crois pas que Seraphah cherche à ce que tu sois utile à tout prix, mais plutôt que tu te sentes inclus.»

Pour le reste, il ne perçut pas le changement de carnation de tes joues, mais perçu une hésitation dans ton regard, celle coutumière de la gêne. Il la connaissait car il avait appris à la lire dans les yeux de certains amants qui ne l'étaient pas encore.

Tout cela menant à ce moment où ton dos devient son vis à vis. «Quel empressement.» souffla-t-il amusé. Il s'allongea, tourné vers toi, l'obscurité vous englobant de ses ténèbres.

C'est à ce moment là qu'il glissa une main dans son sac, resté non loin et sortit une couverture faite d'un tissu très léger créé à Épistopoli pour sa finesse et sa chaleur. «Je crois que tu serais mieux sous cette couverture vu le froid du soir.» Il te recouvrit, avant de s'approcher davantage pour s'assurer que vous étiez tous deux bien recouverts. «J'espère que ma proximité ne te gêne réellement pas.» Il était à quelques centimètres de toi, tu pouvais sentir sa chaleur.

Ven 20 Sep - 14:52



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Réfugié dans son cocon de noirceur, Keshâ était bien à son aise. C’était une stratégie équivalente employée par les enfants fuyant le croque-mitaine caché sous leur lit : il suffit de se recouvrir du drap pour devenir invisible au monstre, c’est bien connu ! Ainsi, Maëlstrom était à la fois là et… pas là ! Puisqu’il pouvait assez facilement se réfugier dans ses sensations et son monde intérieur. Une façon fort commode de gérer le problème, vous ne trouvez pas ?

Comme il était réputé dormir, il ne rebondit pas sur la blague de Maëlstrom. Personne ne pouvait s’endormir aussi vite, naturellement. Mais il pouvait être dans son processus de lente plongée, à se délasser de ses nœuds musculaires. Après tout, chevaucher un dromadaire dans le désert n’est pas une activité à conseiller à tout le monde. Bien que tendu, un soupir d’aise s’échappa de sa gorge alors qu’il sentait la dureté du sol presser contre sa joue. Son corps s’étalait de plus en plus contre le futon.

Il oublierait bien plus facilement les fourmis dans son corps si Maëlstrom n’était pas en train de farfouiller de l’autre côté de la tente. D’une main, il tenta de resserrer les pans de son peignoir, tout en ramenant les genoux vers sa poitrine. Dans sa hâte d’avoir l’extinction des lumières, il s’était allongé sur son sac de soie et non pas à l’intérieur, oubliant combien le mercure pouvait chuter rapidement dans les dunes.

-« Non. »

Non, sa proximité ne le dérangeait pas. Il préférait se montrer détendu comme s’il n’y avait aucune intention de sa part, alors qu’il était assez désarmé de sentir la chaleur irradier du corps de Maëlstrom, si bien qu’il aurait pu dessiner les contours de ses formes par l’esprit. La tiédeur de la couverture était plus que réconfortante. Il fallait reconnaître que c’était une bonne idée de ne pas attraper froid dans un pays caniculaire, au risque de passer pour un béta.

S’endormir allait être compliqué. Il afficha tout le contraire. Régulant sa respiration, laissant ses jambes s’allonger mollement. Une tension habitait néanmoins son immobilité. Longuement, il contempla le noir devant lui. Dehors, une lueur oscillait encore, laissant penser que la flamme de Seraphah brillait toujours sur le campement, quand celle de Violette devait déjà avoir disparu. Tout était silencieux, hormis ce vent qui ne s’arrêtait jamais complètement de siffler et de jouer avec le sable bleu nuit.

Cela faisait déjà un très long moment qu’il se tenait inerte. Il aurait pu être fait de glace. Derrière lui, la respiration de Maëlstrom s’appesantit et s’allongea. Repus du jour, son corps s’ouvrait au repos. Il attendit encore, pour être sûr qu’il ne bougerait plus. Une envie inextinguible de sentir plus prêt sa chaleur. Ce n’était pas la première fois qu’il dormait proche l’un de l’autre. A remuer dans son sommeil, il pouvait arriver qu’il se réveille en sentant son pied contre la jambe de Maëlstrom. Parfois sa main effleurait par accident ses cheveux. Mais c’était différent, à cause de leur conversation juste avant. Et de son « empressement », comme l’avait dit Maëlstrom.

Mu par une infinie lenteur, il transféra son poids, se tortilla, millimètre par millimètre, comme si le vent extérieur procédait à quelques ajustements de sa posture de sommeil. Encore une fois, il attendit, observa le souffle de Maëlstrom, sa tiédeur, sa respiration régulière.

Nouveau rapprochement, légèrement plus audacieux, cette fois. En symétrie parfaite, son corps s’emboitait dans celui de Maëlstrom – sans le toucher. Enfin, il finit par heurter son bras étendu. Effrayé à l’idée qu’il se réveille, il cessa de respirer. Mais l’énergie du dormeur était toujours égale.

Arrêtant là, il se trouva ridicule… mais finit quand même par venir coller ses reins et son bassin, bien au chaud contre lui. Comme il serait bon de pouvoir tout simplement se réfugier dans ses bras sans se poser de questions. Au comble de la détente, il s’assoupit à son tour.



Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Ven 15 Nov - 6:55, édité 3 fois
Ven 20 Sep - 18:57



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Ton stratagème fut totalement invisible. Maelström s'endormit comme une souche, comme il en allait de son habitude. C'était d'ailleurs l'un de ses paradoxes que de parvenir à la fois d'être d'une vigilance excellente, et de se réveiller rapidement, alors même qu'une fois qu'il fallait dormir, cela arrivait rapidement. Il fallait dire aussi qu'il avait appris en raison des tours de rondes lors de son adolescence, qu'il fallait habitué le corps à dormir quand cela était possible. Toutefois, la nuit déroulant le bleu de son ciel toujours plus noir, il se réveilla avant l'intervention de Seraphah qui ne saurait tarder et put constater ta présence tout contre lui. À dire vrai, cela serait presque mignon s'il n'y avait pas l'élan naturel du lever ou du milieu de nuit. Élan qui retournait dans ses brumes personnels quand il n'y avait personne mais ta chaleur et son désir contenu mais non point amoindri n'aidait pas.

Le noir total était votre couvert. Aucun bruit à part ta respiration lente. Était-ce une volonté de ta part d'être aussi proche ou un mouvement du soir. Jusqu'ici, vous n'aviez jamais parlé de quoi que ce soit...Oui, il avait été direct dans ses propos par endroit, adorant de voir la gêne s'installer sur tes traits...Mais cela n'était pas suffisant pour se faire des conclusions.

Il se permit alors de lever une doigt dont la pulpe des doigts vint caresser le tissu de soie de ton peignoir...La caresse se transforma en une pression entière de sa main sur ton bras, avant qu'elle ne vienne se poser sur ta hanche. C'était particulier, presque interdit...Au point qu'il se retourna avec un léger soupir, au risque de faire un appel d'air qui viendrait te chatouiller et perturber ton sommeil. Allongé en foetus à ton image, mais en te tournant désormais le dos, il ferma fort ses yeux tout en régulant sa respiration. Cela allait passer...Morphée viendrait à nouveau le chercher, à moins qu'il ne s'agisse de Seraphah qui allait débarquer.

Mais ce dernier était loin de se questionner à votre encontre. Il veillait à ce que rien ne vous arrive, mais il était entrain de noircir des feuilles et des feuilles d'un calepin en vue du cirque qu'il aimerait créer au coeur d'Epistopoli mais qui pourrait parcourir Uhr. Curieuse idée qu'il nourrissait depuis des années désormais, et il était persuadé que cela pourrait venir ravir les oreilles de tout individu amoureux de la beauté.

Ven 20 Sep - 20:45



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



La langueur de son sommeil passait sans heurts. D’une paix merveilleuse, il se reposait. Les longs voyages avaient cela d’épuisant qu’on avait l’impression qu’il faudrait des mois pour s’en remettre.

Aussi, il ne sentit pas, Maëlstrom s’éveiller, l’effleurer, à peine, puis déposer une main pleine sur sa hanche. Maëlstrom aurait pu le réveiller et prendre possession de lui. C’eût été plus facile pour lui, car plus conforme à ses schémas. Mais Maëlstrom avait cette douceur respectueuse qui lui conférait encore quelques scrupules, sous des airs de joueur assumé.

Son corps sentit, en revanche, l’électricité se propager en cette infime moment de connexion. Le portebrume s’était déjà retourné loin de lui, quand il refit surface, comme appelé par le vide soudain de sa présence. Presque sans réfléchir, il se tourna machinalement et passa un bras par-dessus la taille de Maëlstrom en se rapprochant de son dos.

Son esprit baguenaudait encore dans un joli rêve, chaud et lumineux, sous un soleil couchant mordoré. Au comble du bien-être, il laissa échapper un soupir, son bassin venant rencontrer le fessier de Maëlstrom. Jeu de dupe face à lui-même, il se laissait flotter dans la non réflexion, engourdi. C’était plus facile comme ça. Un peu comme si l’obscurité faisait disparaître la réalité, ses règles, ses tabous, qu’aucune conséquence ne serait à assumer dans la lumière, qu’il n’y avait plus à penser, ni à parler.

Keshâ ne voulait surtout pas réveiller Maëlstrom de peur d’interrompre ce contact vibrant. Sa respiration s’approfondit. Il veillait à ne pas bouger, mais ses doigts augmentèrent de manière infime la pression contre son ventre. Une forme de fébrilité le parcourait. Une part de lui aurait tant voulu que ce soit un rêve et que tout soit permis. Il ne pouvait décemment pas abuser d’un homme inconscient. Et ne voulait certainement pas se prendre un méchant râteau.

Habituellement, il savait se montrer plus entreprenant. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas encore, il avait du mal à assumer son désir envers lui. Prudence ? Passivité ? Il ne savait pas. Mais son corps, lui, savait. Il renfermait cette sagesse ancestrale qui fait fi de toutes les bagatelles et circonvolutions morales. Le drapeau commençait à se dresser, irradiant de chaleur. Immobile, il ne savait pas quoi faire. La pression de son corps contre son giron était si agréable. Mais s’il ne voulait pas aller plus loin, le mieux serait de s’éloigner. Au risque d’attirer son attention, maintenant. Car il ne pourrait plus feindre l’innocence du sommeil.

Alors, dans le doute, il continuait à réfléchir en respirant pleinement son odeur. Son front venant malgré lui se poser entre ses larges épaules, dont il découvrit que l’une d’entre elles s’était dénudée durant la nuit.

Il avait cette étrange impression. Maëlstrom était-il avec lui, conscient ? Ou bien était-il encore dans ses songes ? S’il était réveillé, que penserait-il de son geste ? Il ne put s’empêcher de déposer un très léger baiser du bout des lèvres sur la peau de son dos, tout en resserrant tendrement son étreinte.




Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Ven 15 Nov - 7:03, édité 1 fois
Ven 20 Sep - 22:22



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




Le silence. Ni Morphée, ni Seraphah. Personne ne viendrait clort ce moment. Personne ne viendrait le libérer du désir qui ne souhaitait pas mourir. Cela en devenait contraignant. Les minutes semblaient se moquer de lui. Il se concentra alors sur sa respiration, sachant qu'elle seule aurait raison de son corps et de sa veille. Et c'est là que tu apparus. À nouveau, ton bras venant l'enlacer comme s'il avait toujours connu le chemin. Oui, cela était plaisant. Sans nulle doute. Et il se demanda encore pourquoi tant de précautions à ton égard. Il le savait en partie, et cela était même dérangeant. Pouvait-il se montrer sous tout son jour? Pas qu'il était un monstre derrière un beau sourire, mais bel et bien car cette douceur dont il te couvait n'avait pas toujours la prétention d'être présente. Et encore moins cette langueur dans le rapprochement.

Au début, il se demanda si tu étais inconscient. Après tout, entre vous, vous ne pouviez être sûrs de rien. Et progressivement, il sentit que tu affermissais ta prise, puis qu'un baiser se déposa sur son homoplate. Ta présence venait raviver son désir, c'était comme un long filet électrique qui partait de ce simple baiser jusqu'à son bassin. Tu pus ressentir que son ventre se gonfla d'une plus grande inspiration, avant que sa main ne vienne cueillir la tienne, avant qu'il ne se retourne totalement afin de te faire face. Il n'y eu pas de longs regards. Pas d'étincelles. uniquement la sensation de ton souffle près de son visage. Uniquement sa main qui vint se glisser sur ton torse, de façon à ouvrir ta tenue, te laissant l'aider dans la manoeuvre afin d'avoir accès à ta peau, où que sa main voudrait vouloir se porter.

Et pour le moment, ses deux mains vinrent cueillir ton visage afin de l'attirer vers le sien et de goûter enfin à tes lèvres. Un baiser d'une profondeur égale à cette de ce désert. Un délice silencieux si on omettait vos coeurs battant à un rythme soudainement égal. «Pourquoi n'a-t-on pas fait cela plus tôt?» souffla-t-il, à ton intention autant qu'à la sienne. Pourquoi avoir attendu, pourquoi ne pas avoir simplement pris? Parce que la douceur aurait pu ne jamais voir le jour, seulement le jeu, seulement la fugacité. Peut être que cela aurait mieux été, parce que cela était familier.

Désormais ses lèvres vinrent parcourir ta nuque, avec une légèreté doublée d'une chaleur portée par son souffle chaud. Sa main venant se saisir de ta hanche afin de te rapprocher de son bassin et que tu puisses sentir son ardeur. Cette intimité qui s'approfondissait l'amenait à se montrer beaucoup plus entreprenant qu'auparavant, un peu à l'image des premiers instants ensemble. Son autre main agrippa ta nuque, et ses lèvres revinrent se saisirent des tiennes avec une fougue qui s'était renouvelée. L'étreinte se montrait ainsi plus passionnelle, venant faire frémir tout son corps tandis qu'il découvrait véritablement ton parfum autant que ta saveur. Peut-être aussi que l'attente qui avait été vôtre y était pour quelque chose dans cette exploration de ton être des plus effréné.



Ven 20 Sep - 22:55



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Il avait suffi d’un simple geste explicite pour que la menotte se referme autour de son cœur.

Pris sur le fait, la main de Maëlstrom se referma entre ses doigts. La cécité avait cela de délicieux qu’elle renforçait l’importance des autres sensations. Tout l’univers ne reposait que sur une chaleur, une pression, un battement de cœur, la voûte obscure de leur univers ne s’étendant pas au-delà de la toile de leur tente.

Oubliant les craintes, il n’y avait plus que ce qu’ils voulaient. Leurs souffles s’attisaient et il était assez évident qu’il était trop tard pour revenir en arrière. Autant plonger. La main de Maëlstrom prenait possession de son torse, partant dans une dangereuse aventure vers le bas en quête d’une ceinture à dénouer pour ce kimono encombrant.

A ce moment, Keshâ’rem eut l’impression de se mettre à trembler, se demandant comment il pouvait être possible de brûler sous un simple contact de sa main. Pareille intensité n’était réservée qu’aux rodéos les plus endiablés ou aux disputes les plus passionnées. Il brûlait néanmoins, sous sa caresse.

Keshâ’rem déglutit, avant de se sentir attiré par les mains de Maëlstrom dans un baiser. Ses lèvres lui parurent aussi douces que du miel. Il prit son temps, dans une simplicité qui se passait de tout ajout, de tout artifice. Le grain de sa barbe le picotait par endroit, augmentant paradoxalement son niveau de confort et d’appartenance.

Aucun mot ne fit écho à ceux de Maëlstrom. Il voulait laisser durer la magie de l’instant, se cantonner au royaume de l’ombre ou du silence où ce contact était possible. Tout aurait pu s’arrêter là. Ce baiser se suffire à lui-même, pendant qu’il laissait sa tête reposer dans son cou, cœur contre cœur. Il ne le sentait ni amant, ni maître, mais homme tout entier dans son essence, avec lui.

Mais son amant raffermit sa prise et propagea leur jeu à d’autres territoires, de son bassin à son cou. Keshâ‘rem ne put s’empêcher de frémir et de s’arquer, pris d’un étrange tournis, comme si Maëlstrom était directement dans son cerveau à modifier ses perceptions de l’univers.

-« On pourrait nous entendre. » fit-il dans un murmure à peine audible.

A son tour, il augmenta la friction entre leurs corps, laissa leurs jambes s’entrecroiser et leurs corps basculer, leurs cheveux se mêler. Ses mains s’aventurèrent lentement de sa poitrine à ses fessiers. Plus rien n’était interdit dans leur ardeur, cueillant cet instant comme si ce devait être le dernier. C’était différent, car Maëlstrom était loin d’être un étranger. C’était un soutien, quelqu’un qu'il l’admirait. En aucun cas quelqu’un qui le dégoûtait ou le terrifiait, comme cela avait souvent pu être le cas avec ses amants.

S’ouvrant à une hardiesse et une communion complète, toutes les dimensions de son être vécurent cette volupté.




Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Lun 18 Nov - 5:40, édité 3 fois
Ven 20 Sep - 23:22



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto




«Fais moi confiance. Personne ne le peut.» répondit-il face à ta peur. Sa nebula avait cette particularité de pouvoir amoindrir ou augmenter les sons. Ici, il était clair qu'il n'avait pas envie que votre vie sexuelle soit exposée aux oreilles de Violette ou encore de Seraphah. Ainsi, vous étiez libres de vous exprimer, tandis qu'il appréciait que tu fasses preuve de plus de hardiesse et d'entreprise. Se retrouvant au-dessus de toi, il appréciait te sentir t'abandonner à l'instant, et regretta un instant ne pas pouvoir voir ce que vous viviez là. Promesse d'une prochaine fois.

L'étreinte se poursuivit dans une osmose qu'il lui était rare de rencontrer. Comme si vos corps se connaissaient et que vos âmes s'adoraient.

Le lendemain, Maëlström sortit en premier de la tente, allant à la rencontre de Seraphah qui fut ravi de ne pas avoir à venir vous réveiller. Non pas que cela le gênait, mais car il aimait à se dire que sa troupe avant autant de joie que lui à poursuivre l'aventure.

Comme il s'en doutait, la nuit avait été calme et il n'y eu aucune phrase alambiquée de la part du dirigeant ou de la maraudeuse. Quand tu les rejoins, Maelström ne marqua aucune affection particulière, reprenant son air réservé bien que toujours à tes côtés comme tout le monde en avait eu l'habitude jusqu'ici.

---


Autre moment. Autre temps. Il y avait les entraînements et il y avait les jeux de malice. Il ne pensait pas trouver en ta personne un aussi bon complice. Il avait toujours eu l'esprit rusé, mais c'était avant tout son silence et ses capacités de combat qu'aimait mettre à l'honneur son employeur et ami Seraphah. Ce dernier ne recourait à sa force qu'au travers des expéditions, mais il fut un temps où il avait du entrer silencieusement dans certains endroits pour mettre fin à des jours...

Mais cela n'était plus d'actualité. À l'époque, Seraphah testait à la fois sa fidélité à son encontre, mais également ses capacités de sang froid. Moins tu ressens, plus tu es apte à aller loin. C'est quelque chose que l'élémentaire pense sincèrement, il le savait. Il n'avait pas voulu faire de lui un être sans coeur, mais de le protéger de toute trahison. Ces dernières pouvaient être nombreuses quand on fréquentait les hauteurs. À dire vrai, cet ancien pan de son métier ne l'avait pas dérangé. Pas autant qu'il se le serait imaginé. Il avait toujours eu la sensation que sa nebula se mettait plus en avant, car elle, elle savait faire ça mieux que lui. À moins qu'il ne s'agissait que de dissociation, une jolie histoire qu'il se racontait.

Il venait de s'habiller d'une tenue toujours aussi sobre mais rehaussée d'une chemise d'un bleu nuit irisé, allant jusqu'à mettre des œillets à la poche de son veston d'un noir satin. Ses cheveux lui donnaient toujours un air mystérieux, tandis que sa barbe était taillée de très près. C'est à ce moment que Seraphah débarqua sans prévenir: «Oh, je te dérange semble-t-il.» Un sourire illuminait ses traits face à ce constat. Le porte brume lui mentionna qu'il avait rdv avec Kesha pour se rendre au casino. Il sourit de plus belle, affirmant que ce dernier était venu apporter une nouvelle touche de fraicheur dans sa vie.

On pouvait en effet voir les choses ainsi. Depuis que Kesha était là, il fréquentait ce genre d'endroit à la place des cabarets qu'il affectionnait en raison des rumeurs qui y courraient sans arrêt. Chose que l'élémentaire savait très bien, c'est ainsi qu'il lui rappela que ses oreilles lui étaient précieuses.

Seraphah décida de s'installer sur un fauteuil en attendant Kesha'rem...Et maelstrom savait qu'il voulait simplement voir l'habit que tu allais choisir.

Ven 20 Sep - 23:55



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Voler les riches, est-ce vraiment voler ? Gagner en trichant, ne fait-il pas partie du jeu ? Se détourner des voies de la morale pour la bonne cause vous classait-il ou non dans la catégorie des honnêtes gens ? Autant de questions auxquelles réfléchissait Keshâ’rem devant le miroir panoramique de sa salle de bain.

Il se maquillait de teintes naturelles qui n’y laissaient rien paraître, tout en modifiant sciemment les composantes de son apparence pour paraître à la fois plus âgé et plus efféminé. Un pendant d’oreille élaboré mimait à merveille ce qui pourrait être un nascent provoquant. En guise de tenue, il avait choisi un ensemble tout d’ivoire et de broderies, chemise et veston. Les décombres de ses essayages reposaient entre le dressing et sa chambre, son reflet affichant des sous-entendus provoquant de son regard.

Au début il n’avait pas réalisé, la continuité parfaite de sa carrière d’emprunteur d’artefacts. Son premier cristal, celui de télépathie, avait été dérobé à un gangster. D’une façon des plus stupides, droit dans le terrier de la mafia. C’était un véritable miracle qu’il en soit revenu. Puis, en côtoyant Val’Ilhem pour enquêter sur les maltraitances à la chaîne au sein de la basse-ville, il avait ébranlé les fondations d’un trafic d’organes. Le réseau tentatuclaire en avait été dérangé quelques temps. Mais son intrication avec les sphères du pouvoir était si complète qu’on ne pouvait espérer éradiquer le mal en coupant toutes ses têtes.

De nombreux serpents avait pu fuir et continuaient à se tortiller de fiel au grand jour. Duchesse par exemple. S’il n’avait jamais revu l’ombre du Collectionneur, la tapageuse sexagénaire arpentait les soirées huppées d’Epistopoli, toujours avec de jeunes gens charmants à son bras. Elle dépensait la fortune de ses maris sans compter, même si l’on suspectait qu’elle mène sa propre affaire d’œuvres d’arts illicites. Secret de polichinelle. Depuis qu’il l’avait vu dans le casino clandestin de l’aciérie, elle n’avait pas changée.

Elle serait au casino Le Sublime ce soir. C’était couru. C’était un des gros poissons qu’il voulait ferrer. Les puissants manquaient d’adrénaline dans leurs existences surprotégées. Ils pariaient parfois de puissants artefacts en mise de jeu. Une sale manie que Keshâ’rem et Maëlstrom comptaient bien exploiter.

Quand il arriva dans la chambre de Maëlstrom, il fut on ne peut plus surpris de trouver Seraphah positionné dans un fauteuil juste en face de la porte.
-« On dirait que vous m’attendiez. »
Il esquissa un sourire, referma la porte derrière lui. Pour se plier au jeu, il défila sommairement en tournant sur lui-même de sorte que l’esthète puisse se faire une idée.

-« Pensez-vous que je serai au goût d’une vieille dame malhonnête ? Je compte la délester de ses biens les plus précieux, avec l’aide de notre bel ami ici présent… nous travaillons dur à être prêts pour vos prochains coups d’éclat en mission. Nous croyez-vous capables de décrocher la timbale ? Tapis ou artefact rarissime. Quel sera notre butin selon vous ?"





Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Lun 18 Nov - 5:50, édité 5 fois
Sam 21 Sep - 0:22



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto






Stratèges. Ensemble vous l'étiez. Pour une cause qui vous tenait à coeur: voler les riches pour vous aider. L'argent n'était pas ce qui était voulu, mais bel et bien ce qui était plus rare: les artefacts et compagnie. Même si à Epistopoli, c'était l'endroit où en trouver le plus, à priori. Le plan pour ce soir était simple, comme pour les autres soirs. Trouver une proie. Ici, Maelström fut agréablement surpris de ta volonté à dépouiller cette vieille femme là. Il l'avait déjà croisé de son côté, mais étant plus discret ou formel que toi dans ses tenues, elle ne semblait pas l'avoir remarqué.

Quand tu entras dans l'appartement, tu ne fus nullement surpris de trouver là Seraphah allant jusqu'à mimer un défilé. Ce dernier sourit. Il appréciait cette candeur qui s'échappait de toi malgré tout ce que tu avais pu vivre jusqu'ici. Il appréciait pouvoir simplement contempler ta beauté et tes stratagèmes pour te faire passer pour plus innocent que tu ne l'étais. N'en allait-il pas ainsi sur plusieurs domaines d'ailleurs? «Je vais miser sur un bien bel artefact...et de par nos aventures, ce dernier aura une bien meilleure vie que de croupir dans des intrigues urbaines.» Est-ce que cela devait choquer l'élémentaire? Il lui en faudrait bien plus. Le jeu n'en valait pas toujours la chandelle, mais il savait que votre plan était rôdé et après tout, les casinos se devaient de trouver la triche quand elle était présente.

«Cette vieille dame vous a-t-elle donc fait un immense affront pour rencontrer votre courroux? J'en suis bien curieux.» Autant tu t'étais rapproché de Maelström, autant les partages avec Seraphah était resté de l'ordre du maitre élève, ne serait-ce que pour les cours de chant...Comme si qu'on le veuille ou non, la nature même de ce dernier amenait une distance qui n'existait pas entre deux mortels.

«Cela étant dit, j'apprécie votre tenu, presque toute en légèreté...et je vois que vous voulez vous afficher plus efféminé encore, plus juvénile devrais-je dire.»

Maelström s'approcha alors de toi, sans aucun sourire, semblant observer sous un oeil expert le moindre détail de ta tenue. «Elle ne pourra pas résister.» Lui résistait très bien en cet instant, sa tenue élégante et sobre lui donnant quasiment un côté snob, même si son rôle ce soir serait tout autre. «Je vais partir en premier. J'aurai tout le temps de constater où notre dame va prendre place, et sans doute commencer même à jouer, avant ton arrivée.»

Après avoir frôlé de ses doigts ton visage, il s'éclipsa te laissant avec l'élémentaire. «Devons-nous compter jusqu'à 10? Avant que vous ne deviez partir?» Il se leva, sa haute stature faisant toujours son effet tandis qu'il faisait quelques pas vers toi. Sa tenue était tel un kimono dans les tons dorés et brun, raffermissant le feu de sa chevelure.


Sam 21 Sep - 1:03



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



-« Vous allez nous porter chance, Seraphah. » sourit-il.

Quelle meilleure façon que de dissimuler un rendez-vous galant, qu’en l’enrobant de finalités professionnelles ?

A la question de Seraphah, il réalisa à quel point il l’avait laissé dans l’ombre. C’est que cette mission menée à bien en collaboration inopinée avec l’armée avait failli très mal se terminer. On lui avait broyé la jambe, presque jusqu’à lui briser l’esprit. La mort l’avait presque embrassé. Et il avait cédé à sa nébula jusqu’au bout et commis un carnage innommable avec une de ces reliques qu’ils essayaient de dérober.

Il n’aimait pas vraiment à repenser à cette soirée. C’est plus pour cela qu’il avait du l’éluder.
-« Rien à moi… Vous vous souvenez de l’enquête d’Epistopoli suite aux rumeurs de maltraitance ouvrière ? Je m’étais fait passer pour un journalier dans une aciérie. Et dans les sousterrains, j’étais tombé sur un casino clandestin. Duchesse était là. Avec plein d’industriels et de criminels. Et le site cachait notamment un trafic d’organes. Les gens étaient maintenus en vie le plus longtemps possible tant qu’ils pouvaient servir. Attachés à un lit, on prélevait ce qu’on voulait lorsqu’un donneur était requis. Les voir ainsi, c’était pire qu’un cauchemar. »

Il savait que Duchesse n’était peut-être pas du tout au courant de ce pan des activités mafieuses du réseau. Pourtant, il était persuadé que cela ne la dérangerait pas tant. La valeur de la vie humaine était peu de choses pour ces gens-là.
-« Elle paye simplement parce que je sais où elle se trouve, elle. »

Il peinait toujours à rester insensible à ce genre de mépris, violence de classe ultime. Il fallut des commentaires de Seraphah sur son maquillage pour égayer ses pensées. Efféminé était le but recherché, mais juvénile, c’était raté.

Le personnage de Maëlstrom était on ne peut plus séduisant. Une aura de classe qu’il se donnait rarement la peine de cultiver par son choix de vêtements. Le jeune homme ne put réprimer un geste de sa main sur la chemise bleu nuit.
-« Tu es à tomber. »
Seraphah peinait à comprendre les règles de ce qui devait lui semblait un jeu pour enfants.

-« Je vais plutôt laisser passer une petite heure pour que personne ne nous associe, sans quoi notre complicité sera vite démasquée. Voulez-vous que nous passions un peu de temps ensemble ? C’est si rare en ce moment. »
L’envergure de la silhouette de Seraphah l’enveloppait tout entier. Entre ses cheveux et les pans de son kimono doré semblait toujours flotter un vent surnaturel, qui l’aurait fait passer sans hésitation pour un kami des légendes xandriennes.
-« Il y a je crois, un bal aux étages inférieurs. Peut-être accepteriez-vous une danse avec moi ? Ou deux ? murmura-t-il en levant ses yeux d’améthyste vers l’ange de feu, sa main déliée lui offrant la sienne.



Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Lun 18 Nov - 5:55, édité 2 fois
Sam 21 Sep - 1:45



Interludes (flashback)

Ft. Keshâ'rem Evangelisto





Il remarqua le sérieux au devant de tes paroles. Et il cacha comme à son habitude, sa surprise quant à ton séjour dans ces endroits des plus malfamés...«Puis-je savoir pourquoi vous aviez fait cela?» Quelles étaient tes intentions? Était-ce en toute connaissance de cause ou sous la contrainte? Sa question était peut-être de trop, mais il apprécierait connaitre les causes qui te tiennent à coeur. Comme manifestement la maltraitance humaine. Le sort de cette femme lui importait bien peu par rapport à ce qui motivait tes actions.

En effet, Seraphah ne comprenait pas vraiment ce goût du jeu, du danger, des justiciers déguisés et non point masqués. Mais ce fut avec plaisir qu'il accueillit ta proposition. «Vous êtes fort bien informés de ce qu'il se trame au Marquis actuellement. La Marquise de Chantilly ainsi que ses nièces possiblement de votre jeunesse, sont arrivées et adorent ce genre d'animation. J'ai à coeur que ma clientèle vive la meilleure expérience qui soit.»

Il se saisit de ta main et la plaça sur son bras, en un geste courtois. «Il est vrai que nous ne prenons pas de temps ensemble...C'est que mon travail m'accapare et que je sais que vous êtes en bonne compagnie.» Bien que la nature de votre relation avec Maelström échappait à quiconque, il était certain qu'un rapprochement était là. Le sérieux de ce rapprochement n'avait pas besoin d'être nommé tant que l'amitié qui sévissait était éclatante.

«Faîtes vous cela régulièrement? Usurper l'identité d'un jeune homme innocent? Est-ce cela qu'attend de vous ceux à qui vous plaisez?» Curieuse question, mais provenant de lui rien ne devait l'être. Il appréciait toutes les facettes que tu lui avais montré jusqu'ici. Un courage hors pair, autant qu'une vulnérabilité qui ne craignait pas se montrer. En fait, tu étais de ce vivant qu'il appréciait tant, et ta nebula, pour le moment, n'avait pas réussi à t'obscurcir...Même si tôt ou tard, elle pouvait prendre le dessus, il en avait conscience.

Dans l'ascenseur, une intimité se créait entre vous. Cela n'était pas la première fois que vous vous retrouviez ici. Il pensa subrepticement à la première fois où vous l'aviez emprunté avec Maelström. Sauf qu'ici, rien que tous les deux, le regard de l'élémentaire semblait vouloir embraser tes joues tant il se montrait direct. Il ne prononça aucun mot, juste esquissant un léger sourire qui lui donnait un côté des plus charmeur. Rien à voir avec son éloquence et son charisme...comme s'il devenait beaucoup plus accessible et palpable.

L'ascenseur ouvrit ses portes, et il te laissa glisser ton bras au sien, tandis que des danseurs virevoltaient sur une valse, vous embarquant directement dans cet océan musical. De façon cérémonieuse mais toujours élégante, Seraphah tendit sa main et te proposa de danser. Habituellement, cette danse était destinée aux hommes et aux femmes...mais au Marquis, cela était plus moderne comme beaucoup de choses à Epistopoli. D'ailleurs il y avait certains hommes dansant entre eux. Et suite à ton acceptation, il porta une main à ta hanche, tandis que l'autre tenait ta main. Maintenant, il était temps que tes pieds suivent les siens!



Sam 21 Sep - 3:01



Interludes (flashback)

Ft. Seraphah et Maëlstrom



Surpris, Keshâ se demanda comment Seraphah pouvait ignorer à ce point des histoires qu’il n’étalait pas, certes, mais qu’il n’avait pas cherché à lui dissimuler. C’était la preuve qu’il n’était qu’un maillon dans sa toile infinie de projets et de complots à l’échelle de la cité.
-« Je ne cherchais pas à jouer les justiciers, si c’est le sens de la question. Conscient de m’être fait des ennemis ou d’être jalousé à l’étranger, j’essayais de consolider ma réputation auprès des autorités, qui demandaient des éclaircissements sur ces rumeurs scandaleuses. Il se pouvait très bien que ce ne soit rien. Mais ce qui me touchait vraiment était d’avoir l’impression d’être parti de mon milieu sans me retourner, pendant que d’autres continuaient à être les victimes du système… ceux qui voulaient enquêter espéraient surtout ne pas noircir la réputation de la ville à l’international, après le scandale du Régent. Leur motivation n’était pas réellement de protéger les citoyens d’Epistopoli…

A la fois par loyauté et pour la récompense, j’ai pensé qu’il serait de mon devoir d’enquêter. A ce stade je ne pensais vraiment pas que ce serait si gros. On pensait plutôt à du travail forcé, à un manque flagrant de sécurité… Avec mon passé, il était on ne peut plus facile de se faire passer pour un ouvrier pauvre et peu sûr de lui. Et tout s’est enchainé. »

Il s’était allié à l’officier Karmine et c’était de là que l’armée était ensuite venu le tirer de son terrier pour partir à la chasse au viscuphage sous la férule du truculent sapiarque Archibald Von Schöenbourg-Hartenstein.
-« Bref, cela faisait parti de mes quelques missions d’indépendant pour Epistopoli. Vous aviez dit il y a quelques mois que l'affaire vous travaillait, mais que vous n’aviez pas le temps d’y investir des ressources. »

Seraphah ne croyait pas si bien dire. Mieux que de petites souris dans les murs, Keshâ’rem s’était lié de bonnes relations avec tout le petit personnel de l’établissement, avec lequel il conversait longuement pendant leurs heures de travail. Peu de détails croustillants lui échappait lorsqu’il était présent pour les réclamer.
-« Nous irons saluer la Marquise de Chantilly et ses délicieuses nièces. Mais c’est bien vous qui aurez toute mon attention, Seraphah. »

Il était vrai qu’il était en bonne compagnie avec ses nouvelles amitiés et ne tenait pas rigueur à Seraphah pour la grandeur de ses ambitions qui leur assuraient à tous une vie si exaltante.

-« Usurper ? » se rembrunit le jeune précieux en détournant son visage.
« Sous-entendez-vous que je ne sois pas foncièrement pur et innocent ? »
Derrière ce trait d’humour et cette légère vexation, se cachait une véritable réflexion.
-« En effet, bien souvent, les personnes dominantes apprécient de voir en face d’eux quelqu’un qui flatte leur suprématie. Quelqu’un de fragile, de jeune, de beau qui fera simplement ce qui est demandé. »

Il savait correspondre au descriptif par une naïveté maladive. Même si, ce n’était plus vraiment le cas aujourd’hui et qu’il se plaisait à revêtir le manteau de l’innocence, pour se persuader qu’il ne glissait pas trop vers le cynisme et l’influence courtisane.

L’ascenseur de service était leur tunnel secret. Trop petit et dépourvu du panache de l’établissement, il les laissait à leurs souvenirs, de ce jour où Seraphah avait choisi de l’épargner. Il se laissa charmer par l’élémentaire qui aurait facilement pu capturer son cœur, s’il n’avait pas tant craint de perdre Maëlstrom sur un malentendu.

Leur entrée flamboyante dans la salle de balle était enivrante. Tout ce que touchait Seraphah était emprunt de magie, tout était possible et libre des jugements. Il pouvait être lui-même et s’offrir toutes les extravagances sans susciter de dégoût.

Ils n’étaient pas le seul couple d’hommes à danser ensemble, mais de loin le plus remarquable. Emporté par les mains de Seraphah qui le maintenait, il n’avait plus qu’à le suivre sans interférer pour que la danse ressemble à quelque chose d’attrayant. On sentait le danseur d’expérience. Pour sa part, il lui fallut quelques temps pour se sentir à l’aise, avant de se prendre au jeu. Ses yeux droits dans ceux de Seraphah brillaient de complicité partagée. Nul n’aurait pu rapprocher celui qu’il avait fait entrer il y a un an au Marquis de ce danseur élégant et rieur tout d’ivoire vêtu.


Dernière édition par Keshâ'rem Evangelisto le Lun 18 Nov - 6:05, édité 2 fois